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Mon livre de chevet durant toute mon enfance. le pays Bigouden sonne juste et fait entrer dans une humanité contrastée et sans caricature. le lecteur grandit au rythme du narrateur à travers un récit passionnant, ce qui le renvoie à ses propres racines.
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Avec ce livre vous apprendrez comment fabriquer un sol en terre battue pour votre intérieur. Car les maisons paysannes étaient en 1920 encore en terre battue. Ce n'est pas divulgacher que de prendre cet exemple. Il s'agit ici de mémoires qui décrivent avec talent l'âpre vie en pays bigouden quand on est pauvre mais fier. Vous apprendrez des détails incroyablement exotiques de la vie courante de nos ancêtres qui nous est aussi étrangère que la vie des papous de Nouvelle-Guinée. Je dis « nos ancêtres » sans avoir aucune attache en Bretagne. Mais j'imagine que de talentueux écrivains bourguignons ou béarnais auraient écrit les mêmes histoires à la même époque. Ceci dit, comme il est souvent question et fait mention de la langue bretonne, j'imagine que le lecteur vivant en Bretagne prendra à la lecture un plaisir redoublé par l'évocation de termes, de coutumes ou de lieux familiers. Dans les dernières cent pages Hélias analyse comment et pourquoi son monde a changé et tente de se convaincre que le monde qu'il a connu jeune survit et survivra en l'an 2000 sous une autre forme (le livre date des années 70). Cette analyse ne vaut pas tant par sa justesse que par un saisissant effet miroir : elle reflète très exactement les questions que notre époque se pose devant un monde qui a encore énormément changé en 50 ans. Ce livre fait désormais partie de ceux que je garderai dans ma bibliothèque.
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Je suis un parisien, moi. Oui, Madame. Un vrai, un qui méprise la province, un qui conchie les péquenots, un qui se gausse du régionalisme. Un vrai parisien, je vous dis. Mais j'ai mes faiblesses, mes instants d'égarements. Tenez, j'ai lu un livre sur la Bretagne.

Publié en 1975 à la demande de Jean Malaurie himself dans la mythique collection Terre Humaine des éditions Plon, ce classique du fonds d'anthropologie propose l'étude d'une famille paysanne de Pouldreuzic au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'ouvrage, qui est en bonne partie autobiographique (cette famille est tout simplement celle de l'auteur), ne se contente pas de dépeindre le quotidien de ses différents membres. En effet, la vie de la famille Hélias illustre plus généralement celle de toute une région et, à travers les croyances, les rites et les codes qui la rythment, elle dessine les contours d'une époque.

C'est là qu'intervient la polémique qui colle au livre : il a été reproché à l'auteur de donner une image passéiste de la Bretagne. Pour ma part, je suis bien incapable d'en juger : je ne traverse jamais le périphérique et j'ai déjà du mal à me rendre dans les arrondissements à deux chiffres. Comment alors savoir si le portrait très anachronique que Pierre-Jakez Hélias dresse de la Bretagne dépasse l'image d'Épinal que peut s'en faire un parisien anti-provincial et perclus de tous les défauts propres aux habitants revendiqués de la capitale (moi) ? Porte-t-on encore la bigouden ? Des sabots ? Quid des lavandières et du celtique ? Aucune idée. J'ignore même si, depuis le début du siècle dernier, les choses ont changé ou si le Finistère reste cantonné à son folklore, figé en un temps reculé.

Une chose est certaine, le livre est passionnante et il remet en perspective nos problématiques actuelles. J'aime bien l'idée d'avoir lu un essai traduit du breton, pour autant il ne m'a pas donné envie de m'expatrier dans les plaines de la Bretagne armoricaine ou d'avoir pour ami Akim, le fils du forgeron. En revanche, je ne dirais pas non à une bolée de cidre ou à un kouign-amann.

Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Long à lire mais la "civilisation bretonne" est tellement bien décortiquée qu'on oublie les quelques longueurs ...un véritable enrichissement au demeurant car le style est alerte et teinté d'humour une veritable mine d'informations...
Les problèmes énoncés ont été rencontrés dans d'autres régions où le gouvernement voulait éradiquer les langues regionales..mes parents ont été obligés de se soumettre à cet interdit et c'est ainsi que l'originalité d'une région se perd
Un bond dans un passé pas si lointain où les valeurs étaient respectées et où l'on se respectait soi-même..
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Compilation passionnante de récits à la fois ethnologiques et biographiques sur le monde paysan en pays bigouden de l'entre deux guerres, le cheval d'orgueil est un document historique très travaillé où Pierre Jakez Hélias réactive ses souvenirs d'une société traditionnelle en mutation, menacée de disparition… J'ai aimé lire le cheval d'orgueil, surtout pour l'orgueil. Mais celui d'un autre paysan, l'orgueil d'un dérisoire plouc à sabot originaire de Rostronen, du temps des Côtes-du-Nord, mais qu'on n'a pas oublié de mobiliser pour quatre ans de tranchée, laissant famille et ferme se débrouiller. Au nom d'une patrie interdisant de parler breton.
J'ai aimé lire ce livre pour l'orgueil d'un homme et de sa terre qu'aucune carte ne mentionne. Pour le pain dur de ses champs à travailler, pour le blé et le lait de sa peine et les truites braconnées du Sulon, pour son cidre aigre et trouble comme sa langue clandestine, pour le brûlant de son four en pierre dans le pré à vaches et ses larmes quand son cheval de trait trop vieux est parti pour la boucherie, pour la magie noire de ses contes sur le banc de granit dans la vaste cheminée du soir.
Pour sa gentillesse taiseuse et sa vieille main calleuse posée sur nos têtes de gamins, pour les cachettes des gros mots en breton et la paille des crachins d'été embrouilleurs de saison, pour sa rogne contre le remembrement saccageur de haies d'osier et de genêt et son coup de poing dans la tronche du chef de la coopérative, ce vendu. Pour la messe du dimanche de son ami curé et ses fils à demi secrets, pour ce dieu sourd à ses prières de fermier, tout le temps sourd le "doué", pour les pieds du matin tôt levés, poudrés de terre battue, et cette horloge à balancier qui ne retarde jamais.
Pour la ferme disparue, pour le four éteint sous les ronces et les pommiers morts, pour la maison écroulée et les étables vendues, aujourd'hui chambres d'hôtes pour d'improbables touristes. Pour mon enfance en vacances bottées de caoutchouc et de gadoue heureuse. J'ai aimé lire ce livre pour l'orgueil de mon arrière-grand-père.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Il m'aura fallu un demi-siècle pour lire le Cheval D'orgueil, qui lui décrit un siècle de la Bretagne de mes ancêtres ; un siècle qui voit sa transformation et son intégration complète dans la république française. Pour un Breton cette lecture est fascinante (même si les descriptions sont entièrement focalisées sur le pays Bigouden). Pour un non-Breton, on peut imaginer qu'elle doit être plus aride. La fin de l'ouvrage change de direction, et de description #historique (largement autobiographique) devient un pamphlet amer et belliqueux que j'ai trouvé assez désagréable.
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J'ai bien aimé les multiples anecdotes qui font cette oeuvre, sur la vie de son auteur et de sa famille dans sa Bretagne natale. Toutefois, les chapitres sont très longs et recoupent parfois de très nombreuses périodes, histoires, avis, ce qui fait que je l'ai posé de nombreuses fois alors que je suis plutôt du genre à lire d'une traite les livres.
La dernière partie qui est davantage un traité qu'une autobiographie est particulièrement longue.

Cela n'empêche pas à ce roman autobiographique d'être rudement intéressant, instructif et de nous faire rêver à la Bretagne d'autrefois.
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J'ai été très heureuse de lire ce livre sur mes ancêtres du pays bigouden. Difficile de réaliser la critique de ce monument littéraire, dans lequel L'auteur témoigne de la vie de labeur de ces paysans bretons dans la 1ere partie du 20eme siècle, de l'évolution de la condition paysanne à travers la vie de ses aïeuls.
j'ai été bouleversée par la dureté, l'intensité de la vie quotidienne de ces paysans laborieux. Incroyable de suivre la mère de famille qui tricotait en marchant en sabot sur le chemin de la ville pour ne pas perdre une seconde de son temps, la Mère qui accouchait chez elle et retournait finir sa lessive au lavoir, le Père qui au retour de la guerre filait immédiatement au champs pour labourer. C'était il y a un siècle mais il a un gouffre entre eux et nous. Cet orgueil était leur seul richesse!
Par contre, le style est plat et il faut s'accrocher pour finir le livre epais à l'écriture serrée.
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Grâce à cet auteur, j'ai découvert la Bretagne, son folklore quotidien, l'importance qu'elle attache à ses traditions, et pas pour les touristes ! Pour elle-même, pour sa survie en tant que région qui a lorgné vers l'indépendance.
J'ai touché le velours des robes, le point précis des broderies, les hautes coiffes typiques. J'ai bien sûr entendu le bignou, et les sabots de bois qui martèlent le sol au rythme particulier de la musique.
Non, ce ne sont pas des vacances ! C'est la vie de tous les jours, de l'école aux funérailles, du mariage au Grand Pardon, et cela, sous tous les climats, car en Bretagne, c'est bien connu : on vit les quatre saisons sur une journée !
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Le cheval d'orgueil n'est pas un roman, c'est un témoignage écrit en 1980 ,qui m'a fait beaucoup rire....J'en ai relu des passages à hautes voix à ma compagne.J'ai pris beaucoup de plaisir à lire, à relire des passages.Quel tableau, quel album de photos,le souvenir de mes grands-parents m'est revenu au galop.Mes souvenirs d'enfance 40-45 ans après cette description forte sont sensiblement les mêmes ,a part les sabots et la
"vache"d'autant que les grands-parents paternels sont bretonnants et les maternels sont gallo.Mais mes aïeux ne parlent que le français devant nous et nos parents.Une autre différence de taille en 1965 ,les talus sont rasés ou condamnés à l'être.
Le dernier chapitre est terrible, tant il est prémonitoire et malheureusement
realiste .
Pierre Jakez Helias nous laisse cependant un espoir dans les langues régionales pour surmonter les défis écologiques, économiques et d'identité d'aujourd'hui et de demain.
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