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3,45

sur 46 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La science-fiction française est de loin éclipsée par la science-fiction américaine et anglophone depuis sa création, malgré de nombreux auteurs français de talent. Il existe bien heureusement de nombreuses exceptions mais les oeuvres françaises ont en général du mal a trouver une renommée mondiale et à se hisser au rang de chef-d'oeuvre comme y parvient si facilement la science-fiction américaine. Il est cependant difficile de cerner ce qu'il leur manque pour surpasser leurs homologues américains.

« Les océans stellaires » est le deuxième roman de science-fiction écrit par le français Loïc Henry qui a reçu plusieurs prix pour d'autres de ses oeuvres. Il propose ici le récit d'une « Explo » chargée de découvrir des « Seuils », des portails océaniques qui permettent de voyager d'une planète à l'autre. Cette idée très originale est véritablement ce qui attire le lecteur et montre que la science-fiction n'est pas en panne de bonnes idées.

Cependant ce roman est la preuve de la difficulté d'être écrivain et plus particulièrement de la difficulté d'écrire de bons romans de science-fiction. En effet le postulat de base de l'histoire et les enjeux du début sont très intéressants et semblent s'inscrire dans la lignée des meilleurs space opéra, pourtant le développement qui est fait ne fonctionne pas.

À aucun moment on entre dans le récit et l'on peine à s'attacher émotionnellement aux personnages ou à sentir un véritable engouement pour l'intrigue et les péripéties. On reste stoïque face aux scènes d'action et très peu touché par le destin des individus de l'histoire. Les enjeux du texte semblent pourtant pertinents mais quelque chose empêche d'y accorder de l'importance.

On se penche alors sur la forme pour expliquer cette déconvenue: serait-ce le style, la façon d'écrire et de construire l'histoire de l'auteur qui serait en cause. Il n'en est rien, le style est tout à fait conventionnel et agréable à lire.
C'est donc peut-être le fond qui cloche. Non plus, puisque le résumé du livre est très attirant et que l'univers créé est très prometteur. Pourtant à la lecture, il semble vide et dénué de vie.
Si ce n'est pas l'histoire c'est peut être les personnages qui fautent. Pourtant rien de rédhibitoire de ce côté non plus.
Le texte est même engagé puisqu'en toile de fond a lieu une critique de l'attitude de l'homme envers les autres espèces et de son comportement belliqueux.

C'est donc là où réside toute la difficulté d'écrire un chef d'oeuvre de science-fiction: tous les éléments d'un livre peuvent en avoir l'aspect séparément mais mis ensemble peuvent donner un roman qui manque d'intérêt.
C'est dommage car on sent que l'on est passé à coté d'un grand livre.
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C'est toujours intéressant de découvrir comment s'organise une nouvelle collection. Avec Les océans stellaires, de Loïc Henry (qui s'est fait connaître d'abord avec le roman Loar), ce sont les éditions Scrinéo qui en lancent une, orientée vers le space opera et portée par les illustrations de couverture toujours très chatoyantes de Benjamin Carré.

J'avoue, j'ai eu bien peur ! Pendant la première centaine de pages, j'ai eu peur de ne pas comprendre et d'avoir loupé des éléments. Loïc Henry nous fait rentrer sans transition, sans immersion progressive dans le monde qu'il a créé : la Fédération, la Ligue et l'Empire sont trois entités d'envergure galactique qui se concurrencent pour occuper les planètes connues ; toutefois, celles-ci ne se découvrent pas par la conquête spatiale mais par des Seuils, tunnels spatiaux reliant les planètes par leurs océans. Une fois cela cerné, les chapitres très courts s'enchaînent pour nous faire découvrir avant tout Luu Ly, une aventurière qui vend très cher les Seuils qu'elle découvre, et Stella, une psycho-éthologue de la Fédération, une fonctionnaire permettant à cette dernière de comprendre le fonctionnement des populations éventuellement découvertes sur chaque nouvelle planète. Beaucoup d'informations donc dès le début, beaucoup de personnages qui ne serviront pas forcément, ce n'est pas un défaut en soi, mais le départ est un peu confus. Pour terminer cette première présentation, notons que chaque chapitre est introduit par une citation philosophique extrait des Carnets de Gurloës, mentor énigmatique au possible puisqu'on ne nous dévoile pas son identité, mais sa présence se fait sentir avec ces allusions, ces conseils de vie, au point que sans être présent, il semble le plus développé des personnages.
Cette aventure des Océans stellaires devient vraiment passionnante au bout d'une centaine de pages : les enjeux se concrétisent, les personnages se croisent, le lecteur découvre pourquoi il est là et pourquoi tant de coïncidences se produisent. Les descriptions se font très littéraires, très imagées, et les protagonistes féminins qui se multiplient sans cesse sont particulièrement intéressants au risque peut-être de surtout créer une toile de personnages davantage que quelques personnalités inoubliables. Il faut surtout noter que c'est véritablement dans la partie centrale du roman que se concrétise ce « space opera par les eaux » (qui osera en premier parler de « water opera » ?) : nous ne sommes plus comme dans les premiers chapitres dans une alternance franche entre plusieurs endroits très éloignés, là nous progressons désormais dans la conquête des eaux spatiales, nous suivons ces aventuriers au plus près et passons d'un monde à l'autre au gré des Seuils. C'est là le plus grand plaisir donné par ce roman, car c'est l'aventure qui crée l'intrigue, moins que les soubresauts politiques et familiaux de celle-ci. Dans cette optique, même si c'est tout à fait compréhensible sur certains aspects, les éditions Scrinéo sont souvent associés à de la littérature jeunesse ou young adult ; cependant, il semble que cette collection ne s'oriente pas sur ce créneau et cela me convient tout à fait. le ton est volontairement mature, s'éloignant franchement des aspects émotifs (est-ce lié aux philosophies défendues par la Fédération dont nous ne connaissons pas grand-chose ?) et n'oriente pas l'oeil du lecteur sur les personnages plus jeunes d'une façon particulière.

C'est donc une belle lecture que ces Océans stellaires, avec un monde intéressant que Loïc Henry semble avoir envie de continuer à construire mais une toile de personnages peut-être un poil forcée.

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Je remercie les éditions Scrineo et Babelio pour cet envoi lors de la Masse critique imaginaire d'octobre.
J'ai mis très longtemps à venir à bout de ce livre, non par manque de qualité mais par frustration extrême.
On va commencer par ce que j'ai aimé parce qu'il y a quand même pas mal de choses. le format d'abord : les chapitres sont extrêmement courts ce qui rend le rythme de lecture beaucoup plus facile, le vocabulaire utilisé pour la description des couleurs et de la faune extraterrestre est sublime de finesse. Les personnages ensuite : notamment les personnages féminins qui sont centraux, ce qui dans un roman de SF n'est pas si courant et on s'y attache vraiment (bon ils sont nombreux ce qui rend le petit lexique de fin très utile pour suivre qui est qui par rapport à qui). le ton également car au vu de certaines scènes ce récit est clairement ciblé pour les grands ados, voire les adultes. L'univers : absolument foisonnant, passionnant avec un pouvoir tripartite, des planètes regorgeant de vie et de sentience extraterrestre. Les thèmes abordés : une réflexion sur l'impact de l'homme sur son environnement très acide mais lucide, une belle représentation LGBTQ+, les manipulations génétiques associées à l'éthique...
Alors me direz-vous qu'est ce qui cloche ? Eh bien ça va beaucoup trop vite à mon goût ! Tout est ébauché, évoqué, survolé : des planètes, aux complots politiques, à l'histoire des protagonistes. On a l'impression que l'auteur est pressé par le temps ou les pages. Peu de descriptions ou alors très succinctes, quasi pas de développement contextuel si ce n'est par des dialogues entre les différents personnages impliqués (et du coup, la volonté d'information du lecteur rend ces derniers peu spontanés).
J'aimerai tellement une version avec 200 voire 300 pages supplémentaires de contextualisation, de développement d'univers à la Herbert. Bref, une SF qui prend le temps de poser ses jalons plutôt que de tout vouloir conclure en même pas 400 pages.
J'ai été conquise par cet univers et les personnages mais je suis déçue de la forme trop vite ébauchée que lui a donnée l'auteur, j'aurai tellement aimé en avoir plus à me mettre sous la dent. Les événements de la fin arrivent très vite et abruptement en à peine 30 pages. Vraiment dommage, un roman qui a tout ce qu'il faut pour être excellent à mes yeux et qui tombe à plat par trop de précipitation.
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Merci à Babelio et aux éditions Scrineo pour ce partenariat.
J'irai droit au but : la science-fiction n'est vraiment pas un genre littéraire fait pour moi.
Pourtant, j'aurai aimé que ce livre me plaise : des aventuriers partent à la découverte de nouvelles planètes, grâce aux seuils qu'ils explorent. Ces planètes, et ceux qui les peuplent, sont presque aussitôt asservies par l'homme. Désespérant ? Oui. L'homme est violent et destructeur, même si aucune résistance ne lui est opposée formellement.
Les actions s'enchaînent rapidement, si rapidement que je m'y suis perdue, parfois. J'aurai aimé, finalement, davantage d'exploration, finalement.
Je ne me suis pas attachée aux personnages non plus, j'ai à peine retenu leurs noms, leurs problèmes et/ou leurs certitudes au-delà de la lecture des cent premières pages. Oui, des questions intéressantes sont posées, sur la génétique, notamment, mais je suis passée à côté du livre et de son univers sous-marin, où la désespérance est souvent de mise.
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Un livre parti sur les chapeaux de roues et qui finit sur une crevaison. Autant je me suis laissé porté par les cent premières pages et des poussières (mais en me demandant quand même si mon entrain était dû à la très petite longueur des chapitres ou à l'histoire elle-même), autant la suite ne me laissera sûrement qu'un vague souvenir de science-fiction lambda.

Je n'arrive pas à déceler exactement ce qui a coupé mon élan livresque dans les océans stellaires, peut-être est-ce une collection de petits défauts mis les uns à la suite des autres. Ainsi, on a les aventures de Gurloës qui se concluent à peu près au chapitre même où elles ont commencés. La guerre des humains contre les sentients dont on entend juste les échos, alors qu'elle semble être le point principal du livre et l'origine de la "morale" de fin. La morale de fin, justement, beaucoup trop pessimiste à mon goût comparée au ton général du livre. Des protagonistes qui ne méritent pas vraiment ce nom (Lonxto et Anneke principalement).

Mais, cependant, il y a de très bonnes choses. Ainsi, par exemple, la mise en situation se fait petit à petit et on plonge littéralement dans l'univers crée par Loïc Henry, pas d'explications, le lecteur comprendra bien en cours de route. Cela pourrait porter à préjudice, mais l'univers est assez cohérent et bien construit pour que cela se fasse sans trop de heurts.

J'ajouterai également la petite idée de déplacer les voyages intersidéraux pas des voyages subaquatiques à travers des portails. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais j'ai l'impression cela rajoute une petite touche de claustrophobie bien venue dans les voyages en vaisseau.

Bref, je dirais que c'est le roman de science-fiction moyen par excellence : une bonne idée au départ qui s'essouffle malheureusement avant la fin ou qui, paradoxalement, n'a pas eu le temps de s'épanouir correctement.

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Trois grandes puissances, l'Empire, la Fédération et la Ligue, se partagent les mondes connus. Entre elles, une paix relative et surtout une compétition farouche dans la découverte de nouveaux territoires plein de richesses. Ce sont les explorateurs, mercenaires louant leurs services au plus offrant, qui parcourent les abysses à la recherche de seuils permettant de rejoindre des planètes non répertoriées. Luu Ly est une jeune exploratrice talentueuse avec déjà plusieurs seuils à son actif. Habituée à travailler en solo, elle va s'allier à un couple de mercenaires pour une nouvelle mission prometteuse. Elle est très loin d'imaginer la portée de sa nouvelle découverte...

Les océans stellaires inaugure la collection "Space Opéra" des éditions Scrineo. Je ne suis pas un fin connaisseur du genre mais cette nouvelle collection semble répondre à une demande de plus en plus importante. C'est très curieux que j'ai souhaité le recevoir et je remercie la maison d'édition et Clara pour l'envoi.

Je dois avouer que la lecture a été difficile... D'ordinaire, j'aime l'alternance de personnages à chaque chapitre, je trouve que cela donne du tonus et incite à lire toujours plus. Ici, je pense qu'il y a un peu trop de personnages mais la confusion est surtout venue des ellipses. Un peu compliqué surtout au début. Passé le premier tiers, je suis d'avantages rentré dans l'histoire et j'ai eu raison de m'accrocher parce que si la forme m'a quelque peu dérangé, le fond est très intéressant!

A l'image de ses personnages, le roman est plein d'idées très sympas et en premier lieu celle des seuils, ces passages interplanétaires dissimulés au fond des océans. Les abysses représentent encore tellement de mystères sur notre belle planète. Les experts estiment qu'ils seraient le foyer d'un grand nombre d'espèces inconnues et je trouve l'idée d'en faire le coeur de l'exploration des seuils très originale. Les engins capables de descendre dans les failles sous marine et de se faufiler dans la faune et la flore en toute sécurité remplacent les vaisseaux spatiaux futuristes habituels. de fil en aiguille, l'intrigue prend forme et s'y ajoute une réflexion sur notre civilisation et nos comportements parfois peu glorieux...

En bref, un roman d'aventure futuriste pleins de qualités que je conseille aux bons lecteurs à partir de 15 ans en raison de la narration difficile.


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Un livre original qui brasse de bonnes idées.
# le principe des "explo" qui passent leur temps à chercher des seuils, des "trous de ver" marins qui permettent de voyager quasi instantanément entre 2 planètes et ce quelle que soit la distance. Comme on ne sait jamais vers où mène un seuil avant de l'avoir franchi, cela donne lieu à un concept intrigant qui fleure bon l'exploration et les Grandes Découvertes.
# Un livre de SF qui explore les fonds marins, ce n'est pas courant, et ce cocktail Jules Verne, Cousteau, Subnautica est des plus sympathiques.
# L'ensemble est bien écrit, quelques passages sont de très bonnes factures, c'est très accessible et l'auteur a une prédilection pour les chapitres très courts, la lecture est de facto rapide.
# Les personnages sont soignés notamment Luu Ly l'explo ou Stella la psycho-éthologue.

Cependant, de sérieux défauts nuisent :
# Si l'une des originalités du roman, ce sont ses chapitres très écourtés, cela finit par devenir une faiblesse : les chapitres s'enchaînent sans fioritures ni transition, parfois on passe du coq à l'âne, ce qui rend le récit plus compliqué qu'il ne devrait être, on a l'impression d'être ballotés dans une lecture ping-pong qui finit par lasser.
# Passé le cap de la bonne surprise, force est d'avouer que l'histoire se dilue d'elle même. Et on se surprend à s'ennuyer. On a l'impression que l'auteur a eu du mal à maintenir le "flow" après une 100aine de pages.
# On ne peut s'empêcher d'être frustré, on aurait apprécié que l'auteur se pose un peu notamment pour exploiter plus amplement ce qui donne tout l'intérêt à son récit : l'exploration des fonds océaniques. Or les passages sous marins sont trop rapidement évoqués et au final on est déçu.

En somme, un petit bouquin "découverte" intéressant mais guère plus.
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Un livre de science-fiction dont l'action ne se passe pas dans l'espace mais sous les océans, c'est étonnant et c'est ce que nous offre Loïc Henry dans cette nouvelle parution des éditions Scrineo.

Tous les canons de la science-fiction sont pourtant présents : du nom des gouvernements à l'exploration de nouvelles planètes grâce aux Seuils découverts par nos personnages, le lecteur est dans un univers qu'il reconnait. Mais les idées de l'auteur sont vraiment intéressantes et permettent de voir la science-fiction sous un oeil un peu différent. Loïc Henry aborde aussi des thèmes durs et tabous comme la génétique et nous permet de réfléchir sur le genre humain. Je me suis sentie très proche de ses idées et j'aurais d'ailleurs aimé qu'il aille un peu plus loin.

Et c'est selon moi tout le livre qui est survolé. Les chapitres sont courts, les ellipses nombreuses et le lecteur s'y perd un peu. Certaines scènes sont floues et je n'ai pas vraiment réussi à les comprendre. L'auteur ne nous fait pas vraiment découvrir les nouvelles planètes, mais s'attarde sur la façon dont les humains prennent le pouvoir sur celles-ci. C'est un choix stylistique qui, au fond, reflète les idées de l'auteur sur les humains (à savoir qu'ils portent en eux le gène de la destruction, de la violence) mais c'est un style qui m'a vraiment empêché de m'attacher aux personnages et qui a frustré ma lecture.

L'histoire est pourtant intéressante. J'ai adoré découvrir les techniques d'explorations pour déceler ces étonnants Seuils qui permettent d'aller d'une planète à une autre. J'ai aimé suivre la mystérieuse Luu Ly dans ses recherches, et découvrir son histoire. Il y a quelques scènes d'amour extrêmement bien écrites. le livre, avec ses voyages sous-marins, les dons étonnants de Lontxo et Anneke, possède une ambiance vraiment mystique, unique. Dommage que le récit soit si survolé et en retrait.

Les Océans Stellaires est ainsi un livre surprenant qui fait réfléchir le lecteur. Entre explorations, amour, combats sous-marins et révélations, c'est un livre vraiment prenant, intéressant, mais qui manque de descriptions et laisse le lecteur sur un sentiment d'inachevé.
Lien : http://bookshowl.blogspot.fr..
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Livre abandonné page 250… C'est dommage, car cela commençait très bien avec un rythme et un univers attrayant. Les personnages sont un peu caricaturaux et font un peu littérature jeunesse mais les dialogues sont sympas. L'histoire dans laquelle on entre se termine helas vers la page 100 puis cela dérive sans vraiment de but. Les personnages et l'univers commencent à perdre leur cohérence et à devenir n'importe quoi juste pour faire l'action, du remplissage et du suspense artificiel (les humains attaquent tout ce qui bouge, juste par ce que). de plus le procédé d'écriture, amusant au début, est souvent le même avec des scènes très courtes se finissant par des cliff-hanger artificiels par coupure de narration. Après 100 pages cela lasse. Bref un livre qui souffre de son absence de construction, de la trop grande répétition de la même formule et qui perds son intérêt trop rapidement.
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Il y a certains livres qui patientent depuis tellement longtemps dans ma pile à lire que je ne me souviens même plus à quelle occasion je les ai acheté et reçu … Et il ne fait aucun doute que si je n'avais pas entré toute cette-dite pile à lire sur Livraddict, je ne me souviendrai même pas de l'existence de certains ! Non pas qu'ils ne m'intéressent plus, bien au contraire, c'est toujours une bonne surprise quand je remets la main sur l'un d'entre eux, mais il y en a tellement qui sont arrivés après eux qu'ils ont été complétement noyés sous la masse … C'est pourquoi lorsque l'organisatrice d'un challenge m'a imposé ce livre oubliés au fin fond des abysses, j'étais plutôt heureuse : ça me donnait l'occasion de me plonger enfin dans un de ces romans perdus dans les méandres de mes bibliothèques. Une couverture absolument sublime, un résume particulièrement intrigant, le tout édité chez une maison d'édition que j'adore … Ca vendait du rêve. Malheureusement, ma lecture n'a pas été aussi idyllique qu'espérée …

Luu Ly est Exploratrice : jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, elle parcourt les océans à la recherche des Seuils, ces passages interplanétaires que la Fédération, la Ligue et l'Empire, les trois puissances galactiques, s'arrachent à prix d'or. Malgré son jeune âge, Luu Ly a déjà découvert deux Seuils en moins de trois ans : un véritable exploit qui n'est pourtant que le commencement … Car la jeune fille au passé mystérieux s'apprête à faire la plus grande découverte de toute l'histoire de l'exploration océano-spatiale : lors d'une mission en trio avec ses deux nouveaux associés, Luu Ly franchit un Seuil inexploré et se retrouve sur une planète jamais répertoriée … mais autour de laquelle flotte plusieurs satellites qui n'ont rien de naturels. Aussitôt, les éclaireurs de la Fédération accourent pour résoudre ce mystère, assistés par Stella, psycho-éthologue, et son jeune apprenti Lontxo, clairvoyant. Tandis que Luu Ly et ses compagnons découvrent deux nouveaux Seuils ralliant eux-aussi des planètes totalement inconnues, les comptes rendus des missions de reconnaissance sont formels : ces mondes sont habités par des espèces intelligentes et évoluées, qui ne vont pas laisser les humains s'installer facilement …

S'il y a bien une chose que je dois concéder, c'est l'originalité de ce récit : quelle formidable idée, surprenante et audacieuse, que de lier l'exploration spatiale aux profondeurs océanes, là où nous avons l'habitude de nous tourner vers le vide intersidéral ! Nous le savons, les abysses contiennent bien des mystères et cachent bien des secrets … et pourquoi pas des passages vers d'autres planètes ? C'est indiscutablement là que se situe toute la singularité de ce roman, et je suis tout simplement tombée amoureuse de ce concept totalement inédit à ma connaissance ! Et cela d'autant plus que depuis mon plus jeune âge, j'ai rapidement été fascinée par l'espace … mais également par les animaux marins : autant vous dire que tomber sur un roman qui réunit ces deux univers était inespéré, et je ne féliciterai jamais assez Loïc Henry d'avoir osé bouleverser ainsi les codes du space-opera ! La science-fiction a tellement tendance à s'uniformiser ces dernières années que c'est toujours une vraie joie que de voir des auteurs prendre de tels risques en brisant totalement les attentes pour mieux surprendre le lecteur, et vraiment, sur ce point, je suis totalement conquise.

Pour le reste, je dois bien reconnaitre être plutôt partagée : dans ce livre, le (très) bon côtoie le (très) mauvais, et je suis bien incapable de dire si mon ressenti final est plutôt positif et négatif, tant il est mitigé … En réfléchissant, je dirais que le problème n'est pas tant le fond que la forme : il y avait d'excellentes idées scénaristiques, mais la façon de les narrer n'est clairement pas à la hauteur. Il faut dire que l'auteur s'est lancé dans quelque chose d'ambitieux, vu que plusieurs intrigues se mêlent et s'entremêlent, finalement sans véritable liens : nous avons à la fois la conquête de ces planètes habitée par des espèces suffisamment évoluées pour défendre leur territoire face aux envahisseurs pourtant lourdement armés, le mystère qui entoure le passé de Luu Ly et la lie à Stella, sans oublier bien sûr l'énigme des clairvoyants dont on ne s'explique par les capacités extrasensorielles. Et c'est peut-être là le problème : l'auteur s'est trop éparpillé, et le lecteur est tout simplement incapable de réunir les morceaux du puzzle pour comprendre le tout ainsi formé. Y a-t-il véritablement un lien entre toutes ces bribes d'intrigues ? Ou bien se côtoient-elles par un simple hasard ? Chaque sous-intrigue, prise séparément, est vraiment intéressante, mais réunies, elles ne s'accordent pas …

Cependant, je pense que j'aurai pu passer outre cette effervescence, finalement fort stimulante bien qu'un peu frustrante, si cela avait été le seul problème. En effet, j'étais tout aussi captivée par les trois facettes de ce récit, et cela ne me posait pas trop de souci de jongler continuellement entre trois histoires presque indépendantes les unes des autres … Non, ce qui m'a vraiment dérangée tout au long de ce roman, c'est bien la récurrence de scènes bien trop sensuelles, pour ne pas dire clairement sexuelles : elles ne servent absolument à rien dans l'intrigue, sont bien trop explicites et bien trop fréquentes à mon gout. Je reconnais avoir fini par les zapper purement et simplement tant cela me mettait mal à l'aise : je souhaitais lire un roman de science-fiction, moi, pas un ouvrage érotique ! C'est l'une des choses que je déteste le plus au monde, quand les auteurs s'obstinent à glisser ce genre de passages un peu partout alors que ça n'a absolument aucune utilité … Mais le plus terrible, finalement, ce qui m'a le plus perturbée, c'est cette fin : tout simplement nébuleuse. Elle m'a plongée dans une perplexité abyssale, et je n'ai pas trouvé le Seuil me menant à la compréhension. C'est dommage, car j'ai le sentiment qu'elle est très profonde, mais surement trop profonde pour être intelligible au commun des mortels, visiblement.

En bref, vous l'aurez bien compris : d'un côté, j'ai adoré l'originalité du récit, j'ai apprécié les personnages, j'ai été intriguée par tous ces mystères, mais de l'autre, l'auteur m'a à la fois perdue et contrariée par ses choix narratifs. Il y avait un véritable potentiel dans toutes les sous-intrigues développées, et j'étais toujours très curieuse de découvrir la suite de ces histoires, mais il y a tous ces petits bémols qui m'ont empêchée de véritablement savourer ces récits. Et j'en suis vraiment la première déçue, car ça faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi agréablement surprise par l'audace d'un auteur, et j'aurai vraiment souhaité apprécié ce roman d'un bout à l'autre … Peut-être que je le relirai un jour, cependant, dans l'espoir de mieux saisir cette fin fort confuse qui, peut-être, est la clé permettant de réunir les différentes facettes de l'histoire. Mais en l'état actuel des choses, je ne suis pas certaine de vous recommander véritablement ce roman : bien qu'il ne soit pas mauvais à proprement parler, je dois reconnaitre que je ne me sens pas vraiment le conseiller, car il y a de fortes chances qu'il soit une déception pour la majorité des lecteurs de mon entourage … Dommage, donc, car très prometteur.
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