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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
La lecture c'est la vie.
« La vie c'est comme une boîte de chocolat. »
Et des fois, on croque dans ce qui semblait être un praliné-coco mais on se retrouve avec un chocolat noir 90% à la liqueur forte pour adulte.

Ce recueil de nouvelles m'a été envoyé par la maison d'édition Créer dans le cadre d'une opération Masse critique de Babelio en échange d'un avis dessus. Je les en remercie sincèrement même si la magie n'a pas opéré sur moi.

Tout d'abord, le style est assez raffiné, et il y a une manière de poser une ambiance qui fonctionne bien. Les références géographiques, historiques et culturelles parleront sans doute aux familiers du Berry.

D'après le titre et la quatrième de couverture, je m'attendais à lire des légendes traditionnelles du Berry. Je ne m'attendais donc pas à ce que ces nouvelles tournent autant autour de la sexualité, voire relèvent de l'érotisme.
J'ai été gênée de lire des passages évoquant des actes sexuels avec une morte, un animal, de jeunes adolescentes, des statues, de l'inceste, en groupe, et une tentative de viol. Je le précise pour que les potentiels futurs lecteurs ne se trompent pas sur la nature de ce qu'ils s'apprêtent à lire, car personnellement j'aurais préféré en être prévenue.
Cette trop grande différence entre mes attentes et le livre lui-même m'a empêchée d'apprécier cette lecture.

Voici plus en détails mon ressenti sur chacune des nouvelles. La première, La Vierge au lait, constitue à elle seule la moitié du livre, et la plupart des suivantes ont autour de cinq pages.

* La Vierge au lait *
Un homme se rend au château de Bois-Sir-Aimé et y découvre le fantôme damné d'Agnès Sorel, première maîtresse royale officielle. le narrateur anonyme la désire éperdument…

En point positif, cette nouvelle m'a fait découvrir l'histoire d'Agnès Sorel et de Charles VII au XVème siècle, ce qui m'a donné envie de me renseigner davantage sur le sujet.

On ne connaît rien du personnage-narrateur, pas même son identité, sa personnalité, sa vie avant sa découverte, ou ce qu'il fait de ses journées. La narration décrit longuement ses pensées, toutes étant tournées vers le désir charnel. Il m'a été difficile d'entrer en empathie avec lui, surtout qu'il ne s'intéresse jamais à ce qu'Agnès ressent ou ce qu'elle veut. Ce n'est en rien de l'amour, uniquement du désir.

* La Revanche des birettes *
Des birettes (sorcières du Berry) se rendent à un sabbat pour s'accoupler avec le Roi-Cerf. Un retournement de situation nous apprend l'identité du Roi-Cerf.

* La licorne et le prince Ottoman *
Une femme trouve un tapis dans un grenier. Elle croit qu'il s'agit d'une des deux tapisseries disparues de la Dame à la licorne que décrivait George Sand. La narratrice s'imagine à la place de la dame du tapis, « soumise comme une brebis au sacrifice » à un prince Ottoman qui essaie de la violer.

Cette scène de tentative d'agression est romantisée m'a mise mal à l'aise.
Je dois aussi ajouter que de nombreux choix de mots sont d'une maladresse malheureuse, alors que je n'ai vraiment pas l'esprit particulièrement mal tourné d'habitude...

* Puces stellaires *
Un homme ivre de retour de soirée trouve de la poussière magique.

Cette nouvelle détonne un peu au milieu des autres récits qui n'ont pas du tout le même ton. Elle était trop courte et malgré cela m'a semblé comporter quelques longueurs, ainsi qu'un début très semblable à celui de la Vierge au lait.

* le corps de pierre *
Deux cousins visitent le parc familial : gabrielle, jeune adolescente ayant des troubles psychiatriques, et François son aîné chargé de sa protection.

Il y a une bonne idée dans cette histoire de possession par un fantôme monstrueux. Cette nouvelle est selon moi celle qui a la trame narrative la mieux construite de ce recueil.
Cependant, le traitement de l'idée est trop dérangeant et malsain pour que je puisse l'apprécier.

* le Sang des arbres *
Un bûcheron rêve de dryades la nuit.

* La Quête des trois damoiselles *
Trois petites filles jouent à un jeu : plonger une aiguille dans une fontaine, et celle dont l'aiguille tient dans le sable a piqué le coeur de son amoureux.

Une des enfants a des lèvres rouges qui « invitent à la gourmandise » : ce mot ne me semble pas approprié lorsqu'on parle d'enfants.

* Les Vignes rouges *
Des filles vivent nue dans une forêt, et les hommes du village voudraient bien « aller rendre visite sans fausse honte aux petites de la forêt ».

Un schéma récurrent se profile : les personnages masculins tournent systématiquement en prédateurs, et les femmes finissent toujours en victimes parfois consentantes. Je n'adhère pas à ce message, que j'espère grandement n'être qu'involontaire.

* Chamanisme *
Un homme rend visite à des amis dans la Creuse. Ses amis se comportent bizarrement lorsqu'il leur parle d'animaux.

Le dialogue central de cette intrigue est seulement résumé en discours indirect : on nous dit que c'est étrange mais on ne nous laisse pas en juger. Ainsi, il m'a été assez difficile d'entrer dans l'histoire puisqu'elle n'est que racontée et jamais montrée, ce qui empêche de se connecter aux émotions des personnages. Ce défaut d'écriture se retrouve d'ailleurs dans la plupart des nouvelles de ce recueil.

* La Fontaine du Verdier *
Un couple part en promenade et s'arrête à une fontaine avec une statue.

Il y a cet élément récurrent dans La Vierge au lait, Corps de pierre, et maintenant celle-ci : l'attirance envers des statues. Cela vient-il de l'auteure ou des légendes du Berry ?

* Meneur de loups *
Un photographe part à la recherche d'un loup aperçu dans l'Indre.

* Transmission *
Une jeune fille a ses premières règles. Pour fêter cela, elle va à l'étang,


Pour conclure sur le recueil entier, les trames narratives sont restées trop basiques pour m'intéresser. Chacun a sa conception et son ressenti de ce qu'est une bonne histoire pour lui, dans mon cas, pour apprécier ces nouvelles il m'a clairement manqué de la caractérisation des personnages, des péripéties, et plus de finesse et de profondeur.

J'ai lu ce livre car je souhaitais découvrir le folklore du Berry (et échanger dessus avec ma belle-grand-mère qui en est native). Mais après cette lecture, je ne peux pas dire que j'ai appris quoi que ce soit dessus, étant incapable de distinguer les éléments inventés par l'auteure et ceux qui viennent réellement des légendes populaires. (Et vu le caractère sulfureux de ce livre, je ne pourrai décemment pas l'offrir à ma belle-grand-mère.)

Rendez-vous raté pour moi donc. Mais il pourra peut-être plaire à un public ayant des critères d'appréciation très éloignés des miens.
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Un recueil de nouvelles fantastiques issues de l'imaginaire et du folklore du Berry, voila un programme alléchant pour un tel ouvrage.

Je suis cependant plutôt mesuré dans ma critique. A mettre à l'index des qualités, j'ai beaucoup apprécié la façon d'écrire de l'auteure même si ce n'est pas le style que je préfère. Mais c'est un style qui a de la patte et qui ne fait pas dans l'inutile, comme malheureusement souvent les auteurs le font. C'est assez précis et concis, avec une pointe de poésie et de moments plus éthérés. Ça fonctionne parfaitement bien, très bon point !
D'autre part, les nouvelles ont pas mal d'idées, pas toutes efficaces selon moi, mais on tape dans différents styles de fantastiques avec parfois quelques idées plutôt bien trouvées à mon gout. C'est varié, piochant dans différents imaginaires qui correspondent bien au style de l'auteure.

Pour mes réserves personnelles, c'est que ce genre d'histoires ne m'intéresse pas toujours. C'est plus une question de perception personnelle et de goûts, mais dans ce cas précis je n'ai pas été emballé par une bonne partie des histoires. Notamment quelques points qui sentent le fantastique parfois très ésotérique, genre que je n'apprécie pas du tout. C'est donc plus une question de goût personnel qui me bloque ici. Il y a un peu de retenue sur les histoires parfois trop courtes à mon goût, mais ce serait mentir que d'en accuser l'auteure.

En somme, le livre a des qualités qui plairont sans doute aux lecteurs et lectrices qui aiment le genre, pour ma part je suis moins touché. Ma note est du coup le reflet des qualités que je sens dans l'ouvrage et des défauts que je lui trouve personnellement.

Notons juste que le livre est illustré, une bonne idée sur papier mais je suis désolé de le dire, l'illustratrice a malheureusement un coup de crayon qui sent l'amateurisme. Beaucoup d'erreurs de proportions, de figures étranges et de cadrages pas très réussis. C'est dommage, ça fait juste bizarre de voir des dessins qui semblent peu réussis, ça jure pas mal avec le reste.

Je remercie les éditions Crée qui m'ont envoyé l'exemplaire dans le cadre de l'opération Masse Critique, merci à eux !
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