Comment réussir à foirer sa journée et se retrouver à moitié mort dans un trou. Suivez bien les conseils…
1. Bénéficiez d'une liberté conditionnelle et sortez de prison,
2. Montez à l'arrière de la moto de votre pote et ancien complice,
3. Suivez-le dans la combine géniale qu'un type lui a proposé,
4. Accomplissez le casse en bidouillant le système de sécurité,
5. Ne vous méfiez pas et tournez le dos à un type armé,
6. Sortez du trou, couvert de sang, de terre, la rage au ventre et ruminez votre vengeance.
Pour réussir à avoir un type à vos basques qui veut se venger, il suffit de ne pas respecter sa parole et de demander à votre homme de main, qui a des problèmes de vue, de le tuer. Simple comme un coup de feu loupé…
Raconté ainsi, on pourrait croire que ce n'est jamais qu'une énième histoire de vengeance. En effet. Et pourtant, si cela semble à un récit réchauffé, l'auteur a réussi à lui donner un souffle et de la profondeur.
Tout en instrumentant sa vengeance, Durán va aussi nous parler de la ville de la Havane et de ce qu'il se passe à Cuba : misère noire, bidonvilles, émigration clandestine dans des barques, en direction des États-Unis, corruption, magouilles, salaires de merde, l'embargo…
La dictature qui ne dit pas son nom est sous-jacente. La génération de Rubén et de Durán n'a pas les mêmes aspirations que celle de leurs parents.
Pas De bons sentiments, dans le scénario, cela se résout à la testostérone et avec des armes, bien entendu. Ceci n'est pas une vengeance fine, telle celle de Monte Cristo. Ce sera une traque, intelligente tout de même, afin de trouver le mystérieux commanditaire du casse.
En alternance avec le récit, des chapitres seront consacrés à la jeunesse de Durán et à ses années passées en prison, avec toutes les emmerdes que cela implique (dont les viols). Durán semble être fait de métal, pourtant, il a des faiblesses, mais au moins, il apprend de ses erreurs.
Un roman noir brutal, sans concessions, où quelques surprises nous attendrons au tournant. le roman n'est ni trop long, ni trop court, en 256 pages, l'auteur arrive à planter ses décors, à donner vie à ses personnages, à les étoffer, sans en faire trop, tout en nous dressant un portrait peu flatteur de la Havane.
Un bon roman noir où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Dès les premières pages, je me suis fait happer par le récit et j'ai apprécié ma folle cavalcade avec l'ami Durán et ses guns.
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