Un thriller à trois voix. Une plume déroutante.
L'originalité de ce roman tient à sa construction. Nous suivons alternativement trois personnages. Cabossés par la vie.
Léonor, tout d'abord. Elle décide de quitter Paris. Non pas pour commencer une nouvelle vie, mais pour en finir avec la sienne. Suicidaire la fille ? Arfff, juste un peu. D'autant qu'au moment fatidique, Léonor change d'avis et décide d'acheter une mignonne petite maison perdue au milieu d'un verger.
« Seule, c'est tout de même plus simple. Je n'ai pas eu besoin de laisser de lettres. Je n'ai rien eu à expliquer, rien à justifier. Je ne ferai de peine à personne. Je me fiche éperdument de savoir s'il y « un après ». Quoi qu'il en soit, ça ne peut pas être pire. »
Robert, ensuite. Agent immobilier, la soixantaine, célibataire en mal d'amour. C'est lui qui va vendre a maison à Léonor, en espérant plus…Soyons honnête : Robert a craqué pour Léonor, peu importe qu'elle ait vingt de moins que lui. L'amour, ça ne se commande pas, si ?
Troisième et dernier personnage, Joseph, bien mystérieux. A la recherche de Marianne, son amour visiblement perdu. Si Léonor et Robert interagissent entre eux, Joseph reste dans l'ombre, on sait très peu de choses sur lui en définitive. On sent bien qu'un drame se cache derrière ses tribulations et ses réflexions, cela attisant la curiosité du lecteur.
J'oubliais Jack, le chien, vendu avec la maison ! Abandonné par les anciens propriétaires. Recueilli bien volontiers par Léonor. Il sera notre boussole dans ce récit nébuleux.
Florence se joue de son lecteur, le malmenant avec des indices et des révélations. J'avoue qu'à un moment, j'ai bien cru que «
Ou le dernier coquelicot » virait surnaturel. Mais cela aurait été bien trop facile. La plume de Florence est fluide, nette, apaisante. Elle hypnotise son lecteur.
«
Ou le dernier coquelicot » est un thriller psychologique, belle étiquette, collée un peu au hasard, voilà mon impression. Plutôt un roman d'amour, de fuite, de questionnements sur la vie. Nos personnages sont tous tourmentés, c'est le moins que l'on puisse dire. le rythme reste calme toute la lecture, et pourtant, j'ai été impatiente de connaître le fin mot de cette histoire.
La musique est omniprésente,
Alain Bashung en particulier, avec « Sommes-nous ».
Bon, par contre, le dénouement ne m'a pas vraiment convaincue, et il me reste une note de déception en refermant ce livre. Mon avis reste mitigé, d'autant que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Même si la lecture était bien loin d'être désagréable, il m'a manqué un je-ne-sais-quoi qui m'a empêché de la savourer pleinement.
Ceci n'est que mon ressenti personnel, et je vous conseille cette lecture. La majorité des critiques sont positives.
Si vous recherchez un roman atypique sortant des sentiers battus, «
Ou le dernier coquelicot » est fait pour vous.
« C'est drôle, j'ai réalisé que les fleurs rouges imprimées sur ma chemise étaient aussi des coquelicots. Comme eux, je me sentais vaillant et fragile à la fois. »
Je remercie les Éditions M+ pour cette lecture.
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