Citations sur L'ornière (32)
Quand un arbre est écimé, il pousse volontiers de nouveaux surgeons près de ses racines ; c'est ainsi qu'une âme atteinte par la maladie et mutilée au moment de son épanouissement, souvent retourne à l'époque printanière des commencements, à ses tendes années innocentes, comme si elle pouvait découvrir là une nouvelle source d'espérance et renouer le fil brisé de l'existence. Les surgeons prospèrent rapidement, pleins de sève, mais d'une vie trompeuse : il n'en sortira jamais un arbre véritable.
Le cordonnier eut un triste sourire et prit le bras de l’homme qui, sortant du silence, du chaos, des pensées étrangement douloureuses de l’heure, allait, hésitant, perplexe, retrouver l’ornière de son existence habituelle.
L'homme, tel que le produit la nature, est un être déconcertant, indéchiffrable, alarmant. Il est un torrent débouchant sur de montagnes inconnues ; il est une forêt vierge sans chemin, désordonnée. Et comme la forêt vierge, qui doit être éclaircie, nettoyée, contenue dans certaines limites par la violence, l'homme naturel doit être brisé par l'école, vaincu, maintenu par la force ; c'est la tâche de l'école d'en faire un membre utile à la société, selon des principes approuvés par les autorités, et d'éveiller en lui les vertus dont le développement sera complété et couronné par le dressage méticuleux de la caserne.
Hans ne put s'empêcher de penser toute l'après-midi à Heilner. Quel curieux être ! Les soucis et les désirs que Hans pouvait avoir n'existaient pas du tout pour lui. Il avait des idées et des expressions qui lui étaient propres ; il vivait plus chaleureusement, plus librement, souffrait autrement et semblait dédaigner tout son entourage. Il sentait profondément la beauté des vieilles colonnes, des murailles. Et il avait l'art mystérieux de refléter son âme dans le miroir de ses vers, de se construire par l'imagination d'une vie intérieure, aussi réelle que la vie elle-même. Il était émotif, indomptable et faisait en une journée plus de plaisanterie que Hans dans toute une année. Il était mélancolique et semblait se délecter de sa tristesse comme d'une chose étrangère, rare et précieuse.
Un maître d'école préfère avoir dans sa classe plusieurs ânes qu'un seul génie. Et, à tout prendre, il a raison, car sa tâche n'est pas de développer des esprits extravagants, mais de former de bons latinistes, des mathématiciens convenables et de braves gens.
Il sauta dans la rivière d’un seul coup. En nageant contre le faible courant, il se sentit peu à peu lavé des sueurs et des angoisses des derniers jours
Quand un arbre est écimé, il pousse volontiers de nouveaux surgeons près de ses racines ; c'est ainsi qu'une âme atteinte par la maladie et mutilée au moment de son épanouissement, souvent retourne à l'époque printanière des commencements, à ses tendes années innocentes, comme si elle pouvait découvrir là une nouvelle source d'espérance et renouer le fil brisé de l'existence. les surgeons prospèrent rapidement, pleins de sève, mais d'une vie trompeuse : il n'en sortira jamais un arbre véritable.
Toute vie saine doit avoir une substance et un but.
Un maître d'école préfère avoir dans sa classe plusieurs ânes qu'un seul génie. Et, à tout prendre, il a raison, car sa tâche n'est pas de développer des esprits extravagants, mais de former de bons latinistes, des mathématiciens convenables et de braves gens.
C’est la vieille querelle inégale entre le critique et le créateur, la science et l’art, dans laquelle ceux-là ont toujours raison, sans être utiles à personne, tandis que ceux-ci, continuant à répandre la bonne semence de la croyance, l’amour, la consolation, le sens du beau et de l’éternel, trouvent sans cesse un sol propice pour la recevoir. Car la vie est plus forte que la mort et la croyance plus puissante que le doute.