Ama disait que l'amitié est comme un jardin. Elle se cultive, elle a besoin d'attention.
Comme dit Louison en parodiant la CPE : "L'habit ne fait ni le moine ni la bombasse, mademoiselle. Ce n'est pas en vous maquillant comme une voiture volée que vous allez ressembler à Beyoncé."
Comme dit Louison en parodiant la CPE : "L'habit ne fait ni le moine ni la bombasse, mademoiselle. Ce n'est pas en vous maquillant comme une voiture volée que vous allez ressembler à Beyoncé."
« Au bout de ses doigts, le sachet me nargue, auréolé de gras. Je peux presque voir la viennoiserie délicatement poudrée de sucre glace, sentir son poids plein de promesses, son odeur arrogante qui défie mon nez bouché. Au fond de moi, un vague de colère est en train de naître. Ce n'était pas prévu, encore moins voulu, mais elle est bien là, à enfler dans le creux de mon ventre, à prendre son élan. Elle veut me faire couler. Ça y est. Je tangue, toute seule sur une petite barque dans un océan démonté, et il n'y a personne pour m'aider. Je me réfugie dans ma couette avec aigreur. - J'ai pas faim. »
Est-ce que la personnalité de quelqu'un change avec son apparence, ou seulement le regard que les autres lui portent? A l'intérieur, le papillon se considère-t-il toujours comme une chenille?
Quelle Mathilde serais-je si j'étais papillon?
Aurais-je plus confiance en moi?
Oserais-je faire des choses que je ne m'autorise pas aujourd’hui? Ou les ferais-je justement parce qu'on me donnerait enfin la possibilité de les faire?
Résister aux tentations, c'est le plus épuisant. Mais forcément, elle n'en a aucune idée. Personne ne peut savoir. Je lui en veux, de ne pas souffrir comme moi. J'en veux à la terre entière, même.
Pourquoi est-ce que je me sens si triste, alors que les choses prennent enfin la forme de mes désirs ?
Est-ce que je suis vraiment malade ? Quand la situation a-t-elle dérapé ? Quand est-ce que le contrôle m’a échappé ?
Je n’ai rien vu venir.
« J'attrape le cintre et me dirige vers les cabines. Elles ne sont qu'à quelques pas mais le chemin semble infiniment long. J'ai l'impression que tous les clients de toutes les boutiques du centre commercial sont agglutinés dans l'entrée du magasin, à attendre que j'enfile la robe, comme dans un spectacle. Mon coeur bat la chamade. On dirait que je rentre dans un stade, le jour de la compétition. Et si... et si elle me serrait toujours autant ? Si je n'arrivais pas encore à rentrer dedans, malgré ces semaines passées à me priver ? Je meurs d'envie de l'essayer. Je meurs d'envie de ne pas l'essayer. Je crains de ne toujours pas pouvoir être digne de cette robe. Et que ma mère le constate. Qu'au fond d'elle, elle soit déçue de moi, et que moi-même, je me déçoive également. J'écarte le rideau de velours et pénètre dans la cabine. J'ôte lentement mes vêtements et pour la seconde fois, je me coule dans la robe de soie. La fermeture glisse sans problème jusqu'en haut de mon dos. Étonnement, satisfaction, soulagement. Fierté, miracle. (…) Pourquoi est-ce que je me sens si triste, alors que les choses prennent enfin la forme de mes désirs. »