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Citations sur Les sept divinités du bonheur (18)

De l'extérieur, le commissariat ressemblait à un immeuble de bureaux récent, mais l'ambiance à l'intérieur était radicalement différente. La première chose qui sautait aux yeux était le grand escalier. Il avait une belle rampe sculptée. Le comptoir d'accueil était en marbre, et le lampadaire qui pendait au plafond était ancien. Le policier leur expliqua qu'au moment de la rénovation du commissariat, il avait été décidé, comme l'avaient suggéré de nombreux employés, de garder une partie de la décoration originelle.
Il les conduisit dans un petit espace accueil, et leur demanda s'ils avaient soif. Bien qu'ils aient dit non, une policière leur apporta du thé vert.
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Nous avons détruit une vie et nous continuons à vivre comme si de rien n'était. Nous ne sommes plus des êtres humains.
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Les deux hommes s'attelèrent immédiatement au pliage sous le regard désapprobateur de la serveuse. Ni l'un , ni l'autre n'avait fait de grues depuis plus de vingt ans, mais ils n'avaient pas oublié comment procéder.
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Premières lignes :

Il n’était pas encore 21 heures lorsque l’homme passa à côté du poste de police de Nihonbashi. L’agent qui en était sorti quelques instants plus tôt pour surveiller les environs l’aperçut de dos.

Déjà fin soûl à cette heure-ci, pensa-t-il, car l’homme titubait. Comme il n’avait pas vu son visage, il était incapable de deviner son âge, mais d’après sa coupe de cheveux, l’inconnu de taille et de corpulence moyennes devait avoir la cinquantaine. Et même de loin, son costume marron semblait de bonne qualité. Il en tira la conclusion qu’il était inutile de lui adresser la parole.

D’un pas chancelant, l’homme continua vers le pont, celui de Nihonbashi, construit en Meiji 44, c’est-à-dire en 1911, classé bien culturel important. Il voulait apparemment passer du côté du grand magasin Nihonbashi Mitsukoshi.

Le policier se désintéressa de l’inconnu et observa les alentours. Il y avait un peu moins de piétons que dans la journée, mais la circulation automobile demeurait intense. Dans une période de récession, il faut travailler encore plus. La nuit était tombée, mais le flot de camions et de fourgonnettes était ininterrompu. Les seules différences avec l’époque d’avant la récession étaient qu’ils étaient moins chargés et transportaient des marchandises de moindre valeur. Et le pont était le point d’origine des routes du Japon sur lesquelles les commerçants suaient sang et eau.

Un groupe d’une dizaine de touristes, des Chinois à en juger par leur apparence, le traversèrent, les yeux levés vers les autoroutes urbaines qui passaient au-dessus. L’agent de police n’eut aucun mal à imaginer de quoi ils parlaient. Pourquoi avoir construit une structure aussi laide au-dessus d’un pont aussi beau, se demandaient-ils sans doute. Que pouvaient éveiller en eux qui venaient d’un pays immense les explications du guide – Tokyo avait besoin d’un réseau d’autoroutes urbaines pour les Jeux olympiques de 1964, mais acquérir les terrains nécessaires était impossible ?

Le policier balaya de nouveau le pont des yeux et quelque chose retint son attention. L’homme de tout à l’heure s’appuyait au socle des statues de qilin* qui ornent le pont.

Le policier l’observa pendant quelques secondes.

L’individu était immobile. “Il m’embête, celui-là. Il ne va quand même pas s’endormir là à cette heure-ci…”

Il émit un “tss” désapprobateur et se dirigea à grandes enjambées vers le pont.

Il croisa d’autres passants, mais aucun d’entre eux ne paraissait avoir remarqué l’homme. À Tokyo, voir un sansabri ivre, assis ou couché sur un trottoir, n’a rien d’exceptionnel.

Le policier était tout près maintenant. Les qilin, ces animaux mythiques qui ressemblent beaucoup aux dragons de l’Occident, avaient l’air de baisser les yeux vers l’individu qui courbait le dos devant eux comme pour leur adresser une prière.

— Qu’est-ce qui vous arrive ? demanda l’agent de police en posant la main sur son épaule. Vous dormez ? Allez, réveillez-vous !

Il le secoua légèrement et l’homme commença à s’écrouler. Le policier le retint, surpris. Il y va fort, celui-là, il est complètement soûl, se dit-il. Au même moment, il se rendit compte que quelque chose ne collait pas. Il ne percevait aucune odeur d’alcool. Ah, il n’est pas soûl, pensa-t-il. Il aurait eu un malaise ? Non, ce n’est pas ça, continua-t-il intérieurement.

Ses yeux se posèrent sur le torse de l’inconnu. Quelque chose était planté dedans. Et sa chemise était rouge sombre.

Oh là là, il faut que j’appelle le commissariat, se dit-il. Il était bien sûr équipé d’un talkie-walkie, mais dans l’instant, il ne savait plus dans quelle poche il l’avait mis.
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Ce que vous leur avez enseigné était erroné. Vous leur avez appris que quand on commet une faute, on s’en sort si on la cache
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Chacun de nous peut fauter.L'important,c'est de le reconnaître. Parce que si on ne le fait pas ,on recommencera.
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— Vous avez eu affaire à des cadavres, et non à des êtres humains. Moi, j’ai vu des gens en train de mourir. Lorsque la mort approche, l’être humain retrouve sa vraie nature. Il se débarrasse de son orgueil et de sa volonté, et fait face à ses derniers instants. Le devoir des vivants est de recueillir ce message. Vous, vous avez négligé ce devoir.
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Nous qui sommes sur le terrain n’avons pas à réfléchir à ce que pense la hiérarchie. Notre mission est de mettre au jour ce qui s’est passé. Si on le fait sans idées toutes faites ni préjugés, il arrive qu’on découvre des choses que l’on n’aurait même pas imaginées.
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L'eau ne ment pas.Elle n'accepte pas le mensonge. Quand on essaie de tricher avec elle,on finit toujours par le regretter.
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— Je voulais leur dire qu’il n’était pas trop tard pour que nous racontions tous les trois ce qui était vraiment arrivé et que nous acceptions le châtiment que nous méritons. Si nous ne le faisons pas, nous ne deviendrons jamais de bonnes personnes.
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