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Critique de Franckync


Titre : Les fantômes du vieux pays
Auteur : Nathan Hill
Editeur : Gallimard
Année : 2018
Résumé : Samuel Anderson est professeur d'anglais à l'université de Chicago. Trop occupé par ses jeux en ligne, il est l'une des seules personnes du pays à ne pas avoir entendu parler d'un fait divers qui défraie la chronique : le gouverneur Packer – candidat à la présidentielle Américaine – vient d'être agressé par une certaine Faye Andresen. Samuel ne pourra pourtant pas échapper au déferlement médiatique puisque cette femme n'est autre que sa mère. Poussé par son éditeur, le professeur va devoir plonger dans le passé de celle qui l'a abandonné des années auparavant.
Mon humble avis : Lire des romans pendant les congés est une chose merveilleuse. Disponible, calme, l'état d'esprit est souvent idéal pour profiter d'un texte. Je garde d'excellents souvenirs de lecture pendant ces périodes, notamment la trilogie Lloyd Hopkins par le grand James Ellroy ou certains Maurice G Dantec à côté duquel je serais peut-être passé en temps normal. le moment était donc parfait pour m'attaquer au premier roman d'un certain Nathan Hill, un pavé auréolé d'une excellent réputation, un bouquin que l'auteur mit plus de dix ans à écrire. Les fantômes du vieux pays est un roman ample, le genre d'ouvrage qu'en général j'affectionne. Couvrant tout un pan de l'histoire américaine, de l'assassinat de Martin Luther-King à aujourd'hui, de la contre-culture aux revendications contre la guerre du Vietnam, le texte de Hill est précis, parfois cocasse et toujours brillant sur les événements qui ont marqué cette époque et sur les travers de celle dans laquelle vivons actuellement. Comme souvent dans ce type de roman, la petite histoire se mêle à la grande et c'est l'une des caractéristiques des auteurs US que de plonger la plume dans les cicatrices communes de tout un peuple. Et oui les américains sont les spécialistes de l'introspection, combien de romans sur la guerre du Vietnam alors que ceux relatant le conflit Algérien sont – à ma connaissance – plutôt rare ? Question de culture certainement mais revenons maintenant à ces fantômes et à cet auteur particulier qu'est Nathan Hill. Tout d'abord sur la forme, avec une construction ambitieuse, faite de flash-backs, de va-et-vient incessants entre les époques où l'on croise notamment Allen Ginsberg et d'autres leaders de la contre-culture hippie de cette époque. C'est brillamment ordonné, logique, les chapitres s'imbriquent parfaitement et finalement la lecture de ce pavé se révèle facile et plutôt fluide. Ambitieux est le terme qui me paraît le plus juste pour parler de ce bouquin. Trop ambitieux ? C'est probable pour un texte qui a tendance à s'essouffler dans sa seconde moitié, plombé par trop de précisions et de longueurs peut-être. Mais avant quel plaisir ! Hill est sans conteste un auteur brillant et Les Fantômes du vieux pays un grand roman, une oeuvre aboutie, foisonnante et dense, un roman aux personnages marquants où l'auteur excelle à décrire une époque, des hommes et des femmes pris dans le tourbillon de l'histoire, des hommes et des femmes blessés par la vie, par l'abandon, la trahison et le poids du passé – le passage du retour en Norvège sur ce thème, est notamment l'un des plus réussi – . Au-delà de tout cela, les fantômes est aussi un roman politique, dénonciateur, faussement cynique, le roman d'un homme, d'un pays, d'une époque. Bref un excellent roman Américain à défaut d'être LE grand roman américain.
J'achète ? : Oui sans aucun doute. Les fantômes du vieux pays restera sans conteste l'un des romans marquants de 2018. Un bouquin foisonnant, rare, un texte dénonçant le cynisme d'une certaine Amérique, la prise en otages de la population par la société de consommation et les réseaux sociaux. Sacré programme ? Sans aucun doute et cela tombe bien car Nathan Hill ne manque pas d'ambition.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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