Citations sur Le bébé tombé du train ou quand l'amour d'une mère est plus.. (20)
"Pourquoi quand on tombe sur un caillou, c'est nous qui avons mal et pas le caillou ? Où sont les larmes quand on ne pleure pas ?"
"ça voulait dire quoi donner un nom ? Un nom pour la vie à quelqu'un à qui on a pas donné la vie ? [...] Il chercha quel nom rappelait cela : que ce bébé était arrivé dans son jardin. Le bébé aurait été une fille, il aurait pu l'appeler Fleur, Lilas, Prune, des noms comme ça. Mais un garçon - car c'était un garçon... Il ne pouvait tout de même pas le nommer Abricot, Chou, Haricot.[...] Il se demandait également, avec angoisse, si un enfant qui n'a pas de nom existe vraiment. Car tout a un nom sauf l'inconnu."
"Que faisait ce bébé dans son potager ? On lui avait bien raconté, autrefois que les garçons naissaient dans les choux et les filles dans les roses, mais même à 5 ans, il n'y avait pas cru, alors à 60, vous pensez !"
C'est comme ça que ça arriva.
Le bébé tourna la tête vers lui, et le regarda. Ses yeux étaient noirs comme le fond d'un puits, avec, au milieu, une toute petite étoile d'or. Il fixa sérieusement Anatole, dans les yeux, un long moment, et puis tout à coup, il lui sourit, comme s'il le reconnaissait, qu'il ne l'avait pas vu depuis longtemps et qu'il était tout heureux de le retrouver.
Le sourire de ce bébé lui fit au coeur comme une brûlure, avant de se répandre en lui en douce chaleur.
Dehors, on entendait même plus passer les trains. Peut-être qu'ils n'existaient plus.
Ou que tout s'arrête quand on lit, jusqu'à ce qu'on relève la tête.
Ce qui lui a attiré l’œil, tout à coup, c'est qu'il a eu l’impression que dans l'herbe, là-bas, tout près du mur, ça rampait... Et si ça rampait, ça pouvait être un serpent, et alors là, c’était plus embêtant, fallait voir ça de plus près. Il s'est approché, prudemment, un bâton à la main, prêt à frapper s'il le fallait. Mais ce qu'il a vu l'a arrêté net.
Un tout petit bébé, à plat ventre, rampait dans l'herbe.
Sur la voie ferrée qui se trouvait juste derrière le mur du jardin d'Anatole, un train passa. Mais le vieil homme s'en fichait bien des trains, il ne releva même pas la tête. De toute façon, il n'y avait rien à voir, les trains passaient tout fermés, Anatole ne savait pas ce qu'il transportaient, ce n'était pas son affaire. Sauf quand, du train, on lui envoyait quelque chose dans son jardin (page 5).
Il ne pouvait tout de même pas le nommer abricot ,choux,haricot...
Le bébé tourna la tête vers lui ,et le regarda.
Ses yeux étaient noirs comme le fond d'un puits.
Il garda un peu trop longtemps ce bébé contre lui. Au bout de ce long moment, il sentit que se séparer de cet enfant qu'il tenait contre son coeur et dans ses bras serait comme s'arracher le coeur, comme s'arracher les bras.
Il accepta le miracle.