Si vous commencez à lire "Gödel,
Escher et Bach", préparez-vous à vous embarquer pour un long voyage.
Je distingue trois grands thèmes dans le livre.
Les mécanismes de l'autoréférence et de la récursivité sont mis en évidence dans différents domaines, le dessin (
Escher), la musique (les fugues de Bach) et la logique (les systèmes formels, avec un exemple amusant inspiré d'un kôan célèbre, Mu). C'est le premier texte où j'ai vu une explication satisfaisante, pour moi, du paradoxe d'Achille et de la tortue.
Le théorème d'incomplétude de Gödel - qui démontre que tout système axiomatique basé sur l'arithmétique présente des limites intrinsèques fondamentales - est exposé avec un minimum de formalisme logique. Les certitudes de bien des esprits rationnels devraient être ébranlées.
La nature de la connaissance occupe la dernière partie du livre. La sémantique naît-elle des structures syntaxiques où est-elle d'une nature différente ? Les machines pourront-elles un jour montrer faire preuve de conscience ? Même s'il ne le dit pas explicitement, je pense que l'auteur est un tenant de la théorie computationnelle de l'esprit qui considère que l'esprit humain est un ordinateur.
Chacun a sans doute déjà réfléchi à la nature de l'esprit et au sens de la vie mais la réponse éventuelle se situe généralement sur le plan philosophique ou spirituel. Ce livre permet d'éclaircir le débat à la lumière des grandes découvertes logiques, cognitives et cybernétiques.