Ce livre n'est pas un roman. C'est un pavé aux nombreuses facettes qu'on pourrait presque assimiler à un Rubik's Cube tant il est à la fois complexe, ingénieux et coloré ! Alors on regarde, au fil des pages, Monsieur
Hofstadter tourner ses faces avec aisance et on s'émerveille de ce qu'il nous montre et nous démontre.
L'idée d'évoquer cet ouvrage m'est venue lorsque je me suis attelé à la question babelionienne des six livres à emporter sur une île. Question bien désuette, puisqu'en ce qui me concerne, j'emènerai ma liseuse avec ses dizaines de gigas de mémoire, et bien sûr une petite batterie solaire pour la recharger, ce qui de toutes façons sera beaucoup moins lourd et encombrant que mes six livres. Enfin, je me suis tout de même prêté à l'exercice sans trop de difficultés, choisissant avec soin des livres dont je sais que j'y retournerai volontiers plus d'une fois, tout en étant conscient qu'un roman, eh bien on ne va tout de même pas boucler dessus sur son île.
La magie de ce livre, c'est de nous faire parcourir trois trajectoires de vies touchant la Science, l'Art visuel et la Musique, trois domaines que j'affectionne au travers de trois personnages que j'admire. Faire cohabiter l'auteur du théorème d'incomplétude (l'un des talons d'Achille du modèle perfectionniste logico-mathématique) avec le graveur de perspectives improbables (rapports de la 3D à la 2D à rapprocher du livre
Flatland de
Edwin Abbott Abbott) et l'infatigable pèlerin à la recherche de la sublimité musicale, relève d'une virtuosité que je n'aurai de cesse de savourer sur mon île déserte où, tout de même, il me manquera assurément une muse, avec ses six bouquins à elle, histoire d'échanger intensément au soleil sur la plage, et de refaire le monde, bien sûr.
Allez, j'y vais…