AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3

sur 67 notes
5
0 avis
4
7 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bruno et Jeanne arrivent de la région Lyonnaise pour vendre leurs bijoux sur la marché de Carri, entre Soulac et Lacanau, dans le Médoc. Ils sont accompagnés d'Alexis, leur fils de 11 ans et de leur ami Virgile.

Ils vont se heurter très vite à Forgeaud, patron de café qui fait la pluie et le beau temps sur le marché, et faire connaissance avec les autres marchands ambulants tous affublés de surnoms : Nanou Primeurs, Fromage, Savonate, Jetset, etc.

J'ai découvert un microcosme que je ne connaissais pas, celui des marchés, et de savoureux portraits. Il y a des commerçants, des artisans et des mafieux, à la solde de Forgeaud, de l'amour, de l'amitié et des vengeances.

J'ai plus apprécié ce roman que le précédent, même si parfois je me suis un peu perdue entre tous les personnages.
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
Commenter  J’apprécie          92
- T'es allé voir le courrier ?
- Ben non, pourquoi j'y serais allé, est-ce que je te demande si t'y es allée toi ?
- Ah ouais d'accord, t'es un petit peu à cran là… Tu essaies d'arrêter de fumer, donc tu sors pas, donc tu vas pas voir le courrier. Logique. Ok ok, au temps pour moi, désolée, j'aurais dû réfléchir avant de parler.
- Comme d'hab, quoi !
- Hého, ça va là, j'ai dit « désolée », je vais pas non plus me mettre à genoux !
- Ben, ça dépend, une petite pipe, ça pourrait me détendre, à défaut d'une clope ! Si t'insistes, je vais peut-être me laisser tenter !
- T'es con des fois…
- …
- …
- Non mais voilà, mon livre Masse Critique là, ça fait quoi, trois semaines, un mois que je l'attends ? Je sais même plus ce que c'est comme bouquin, tiens !
- La saison des Bijoux, Eric Holder.
- Ah ouais, ça doit être ça… Et comment tu fais pour te souvenir de ça, toi ?
- Ben tu me l'as dit donc je m'en souviens, c'est tout !
- Ah…
- D'ailleurs j'ai lu une critique dessus, l'a pas l'air terrible, ton bouquin !
- Ah bon, c'est-à-dire ?
- Je sais plus trop, un roman à l'eau de rose, je crois… Mais bon faut pas trop se fier aux avis des autres…

Bon j'ai finalement reçu le bouquin. Et en fait j'ai pas arrêté de fumer. Et oui, faut bien faire quelque chose en attendant !

Et donc c'était bien La saison des Bijoux, de Eric Holder. Un auteur qui m'était complètement inconnu d'ailleurs.
J'ai commencé à le lire avec un a priori un peu négatif, même si il faut pas trop se fier aux avis des autres, le roman à l'eau de rose, je crois que c'est pas trop mon truc.

Et en fait, dès les premières pages, surprise ! Mais c'est pas mal du tout ! Bien écrit, du style (que je ne tenterai pas de définir, chacun son métier), le genre de livre qu'au bout de seulement 5 ou 6 pages, tu as déjà hâte d'en savoir un peu plus et beaucoup de mal à le refermer pour aller dormir en te disant que tu attendras demain pour vraiment entrer dedans.
Enfin en tout cas, pour moi c'est comme ça que ça s'est passé.

Une entrée en matière intéressante donc, peut-être un léger ventre mou ensuite, le temps de bien tout planter le décor, puis, à nouveau, très bien. Si si, très très bien ! Et jusqu'à la fin. Et pas du tout à l'eau de rose en fait. Ou alors je ne sais pas ce que c'est qu'un roman à l'eau de rose.

L'histoire, je préfère ne pas en parler, ça serait forcément trop réducteur puisqu'il y a pas mal d'éléments qui s'imbriquent.
Simplement, en gros ça se passe autour d'un marché, l'été, et l'installation d'un couple de marchands ambulants bouscule l'ordre établi ainsi que les trafics d'influence qui y sont liés.
Les personnages ont des caractères très travaillés, les descriptions sont peintes avec beaucoup de talent… On s'y croirait !

Une bonne surprise donc, attendue certes, mais ça en valait la peine.
Et puis, je ne vais pas trop me plaindre de l'attente, je me vois offrir gracieusement un bouquin par les éditions du Seuil, accompagné d'une note manuscrite d'une de leurs assistantes marketing, qui me souhaite une bonne lecture. Ce petit carton fait un très bon marque page et restera dans le bouquin pour indiquer sa provenance.

Merci donc à Babelio et aux Editions du Seuil pour cette découverte.

Commenter  J’apprécie          40
Merci au centre culturel Leclerc de ma petite ville qui organise un comité de lecture pour la rentrée littéraire et m'a permis de découvrir en "prime" le nouveau récit d'Eric Holder.
Autant le dire d'emblée, j'ai tout de suite choisi ce livre (parmi la dizaine proposés) pour l'auteur. J'avais aimé L'homme de chevet et Bella Ciao. Je trouve la plume de Holder très juste et finement affutée pour décrire les personnages (d'habitude je ne suis pas si amatrice que cela des portraits à rallonge), on dirait qu'ils prennent vie, on les voit, on les sent vibrer. Quel talent !
Cette fois-ci, Holder se penche sur la communauté, rarement évoquée dans la littérature, des saisonniers, marchants ambulants sur les marchés et sur leurs conditions de vie et de travail. On découvre donc toute une série de personnages hauts en couleurs de Jeanne la vendeuse de bijoux nouvellement arrivée et autour de laquelle va se nouer l'histoire à "Torgaud", gérant crapuleux du marché dont l'autorité va peu à peu se fissurer, en passant par Bou, Tibule, Angelo ou la chanteuse Amina Lola. Tout ce petit monde cohabite et s'aime ou se déteste durant une saison. La saison des bijoux.
Un beau récit, plein de rencontres et de tensions. Les descriptions de l'océan, de Bordeaux, voire tout simplement du marché coloré de Carri sont précises et légères. C'est beau, ça donne envie de boire un rosé frais au bord d'une tonnelle sans se soucier du quotidien.
Une bonne façon de commencer l'année scolaire par un arrière goût de vacances si vous n'êtes pas saisonniers.
Commenter  J’apprécie          40
Un savoureux roman aux couleurs estivales, aux senteurs enivrantes des marchés de saison..Jadis j'ai beaucoup lu Eric Holder, je suis contente aujourd'hui de m'être plongée dans ce dernier roman, une plume simple, facile à lire, décrivant à merveilles les sentiments humains. J'y étais sur ce marché avec Jeanne et Bruno accompagnés de leur fils Alexis. Cette saison estivale, ils ont décidé de vendre leurs bijoux au coeur de cette petite ville du sud-ouest nichée sur les bords des dunes de l'Atlantique. Mais voilà, difficile d'arriver comme cela sur une place ! Il faut se la faire. Et à Carri il y a des drôles de particularités, avec des personnages bien pittoresques. Pour les avoir un peu fréquenté de l'intérieur, sincèrement, c'est assez justement que l'auteur nous dépeint tout un monde, ce monde si peu connu des camelots, des marchands en tout genre..pigmenté de beaux portraits de femmes. Un plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Sous les étals, il n'y a pas toujours la plage

« Faire la saison » c'est s'expatrier pour découvrir un ailleurs où le travail ajoute un autre parfum, subtil, à la sueur. On « fait la saison » en ramassant les cocos paimpolais, les haricots, les pommes-de-terre, les pêches, les abricots, en « faisant les vendanges » ou encore en louant un emplacement de camelot dans un marché en bord de mer.

C'est ce que font Bruno et Jeanne, marchands ambulants dans les monts du Lyonnais, au cours d'un printemps et d'un été, dans une station balnéaire du Bordelais, Carri. Ils arrivent un beau matin d'avril pour prendre possession de leur concession.
Parce qu'ils vendent des bijoux, que fabrique Bruno en hiver, ils sont rapidement surnommés « Les Bijoux » par l'ensemble des camelots campant depuis des lustres sur le marché de Carri.
Jeanne, l'épouse de Bruno, attise immédiatement les convoitises des hommes, notamment celle de Forgeaud, le caïd de Carri, l'autorité implacable régnant sur la communauté des ambulants. Avec Francis, le placier municipal, il fait la pluie et le beau temps à Carri, en est à la fois le régulateur et le « parrain ». C'est qu'il a des airs mafieux le Forgeaud... des airs et la musique puisque tous subissent la « Taxe Forgeaud » pour avoir la paix et une place intéressante garantie.

Bruno, Jeanne, Virgile et Alexis apparaissent comme LES étrangers, l'inconnu qui dérange et c'est bien connu, les gens ordinaires n'aiment pas être dérangés par les étrangers... surtout quand ces derniers montrent peu à peu que le système instauré par Forgeaud est loin de les satisfaire.

La tension entre Bruno et Forgeaud est palpable dès leur rencontre : le premier subit une humiliation publique, devant son épouse, par le second. Ce dernier pense asseoir, ainsi, son autorité, sa loi, montrer qu'il peut prendre un droit de cuissage sur Jeanne.

Par petites touches, savamment déposées, Eric Holder fait entrer son lecteur dans l'univers particulier des camelots, des marchands ambulants. Il peint ses personnages avec art, sans fioritures parfois quand la rudesse est de mise, avec douceur et fermeté quand la situation l'exige.

Derrière l'écriture en apparence simple, Eric Holder décortique la nature humaine, sous tous ses aspects – des plus agréables au plus abjects – tout comme le microcosme sociologique des marchands ambulants. Il associe personnages principaux et secondaires avec subtilité et justesse, amenant son lecteur à vivre au rythme de ces derniers, à les considérer comme des voisins, des connaissances de quartier. Le lecteur est au cœur du marché saisonnier de Carri, il est chacun des marchants tout en possédant le recul de la lecture.

Les scènes dramatiques sont courtes et efficaces, Forgeaud apparaît, très tôt, comme un « parrain » de pacotille que la moindre étincelle embrasera. Le mac toulonnais qu'il embauche pour punir Jeanne, après avoir inquiété, peint sous un jour sombre par les mots de l'auteur, ne prend pas l'ampleur escomptée par son commanditaire.
Le point d'orgue est la scène où tous les ingrédients de dramaturgie sont présents pour apporter la violence et le chaos : Le souteneur, répondant au doux nom d'Enzo, après les repérages autour du bungalow des « Bijoux », se prépare à corriger Jeanne.
Le jour J de l'action, tout vole en éclats grâce à un deus ex machina cocasse.
Le lecteur attendait, depuis quelques pages, le drame, qui tourne court, montrant combien Forgeaud n'est qu'un homme hâbleur et vain. En quelques mots, le matamore devient pantin ridicule, et ce accompagné par la plume jubilatoire de l'auteur.
Il fait très chaud, Virgile est parti acheter de l'insecticide dans une grande surface, Jeanne est au calme dans son bungalow, Enzo est en approche :

« Ayant laissé son 4x4 deux cents mètres plus bas afin de ne pas être identifié, Enzo s'était tapé d'aller à pied jusqu'au sommet. Revêtu pour la circonstance, de sa tenue fétiche autant que professionnelle, il n'avait pas été aidé dans sa marche par les santiags à bout ferré, le pantalon cuir sous lequel il cuisait, et le véritable fouet de gaucho qu'il avait passé en guise de ceinture, et qui n'arrêtait pas de se dénouer...
Quant au boléro, de cuir noir également, qu'il avait choisi de porter à même la peau, laissant apparaître de nombreux tatouages, il glissait maintenant sur son dos enduit de sueur comme un gilet en carton bouilli, écorchant le quatre-mâts goélette qui naviguait entre ses épaules, un souvenir de la marine française. Enfin l'abondance de chaînes, toutes plus imposantes les unes que les autres, dont il était paré, lui râpant le cou, tenait maintenant de la punition supplémentaire.
L'emplacement qu'occupaient les Bijoux avait été tracé au bulldozer, on y accédait de plain-pied par la route qui s'élevait encore avant de redescendre. Enzo n'eut pas le temps de se cacher (….) Jeanne leva la tête. Le petit mac l'observait depuis là-haut, à contre-jour. (…) On dit qu'une taie opaque envahit l'oeil des grands requins au moment où ils s'apprêtent à mordre, les rendant aveugles. Enzo donnait tous les signes de l'absence, devenu gris, subitement. Sa mâchoire, à lui, pendait.
Elle hurla. D'un bond elle était sur pied et courait vers le bungalow. Il y parvint à l'instant où elle donnait un tour de clé à la porte, qu'il enfonça d'un sel coup de talon en oblique, façon kung-fu. Elle n'eut pas le temps de crier à nouveau, déjà il était sur elle et, d'un revers de main lui giflant le visage, l'envoyait à terre.
Enzo sentit alors qu'on le tirait par un pan du gilet. On l'appelait même « Hé, Ducon ! » Peut-être bénéficia-t-il d'un millième de seconde, en se retournant, pour reconnaître Virgile au bout du bras qui tendait l'aérosol, pschitt ! » (pages 260 à 262)

On a l'impression d'être dans un Western spaghetti ou un film des années 50. Le cocasse et le ridicule sont le pendant des divers drames tissés au fil de l'histoire.
Le comique est associé, sans fausse note, à la gravité des situations dans lesquelles sont placés les personnages : la vie est une sarabande endiablée.
On rit, on a un peu peur pour les héros, on se glisse à leurs côtés avec naturel tout en appréciant la manière ineffable qu'a Holder de parler des femmes. Il les esquisse, avec tendresse et passion, d'une plume poétique : leurs forces, leurs faiblesses et leurs secrets offrent autant d'occasion à l'auteur de les raconter avec subtilité.

« La saison des Bijoux » est un roman savoureux que l'on prend plaisir à lire, appréciant le passage des deux saisons composant la « saison », le printemps et l'été, les jours qui passent sous la plume du romancier devenu peintre le temps d'une description :

« On tient dans la région septembre pour le plus beau mois de l'année. Juin y éclate pourtant dans le jaillissement des rosiers en fontaines, les verts intenses des feuilles alanguies à force d'être grasses. Au milieu de la danse des coquelicots, un pavot déploie lentement sa robe de derviche. Il pleut des pétales d'acacia.
Les couleurs miellées de résine se rejoignent en une : l'orange, en fin d'après-midi, tandis qu'apparaissent, sous les arbres à l'orée des forêts, les pans de mur, des constructions inachevées d'ombre profonde. Avec la marée monte une odeur de sel et d'algues où se glisse l'épice des plantes maritimes. » (p 115)

«C’était à Carri l’heure où les tempéraments s’alanguissaient. Le sable de l’arène humaine désertait la grand-rue, franchissait des tamis successifs, la douche, l’apéro, les charmes de la villa ou du camping, avant de verser ses grains les plus colorés, les plus aurifères, dans la rue des restaurants. » (page 186)

Eric Holder nous tient et ne nous lâche pas, le temps d'une « saison ».


Je remercie Babelio et les Editions du Seuil pour cette lecture où la poésie côtoie le romanesque, le policier et le western.
Lien : http://chatperlipopette.blog..
Commenter  J’apprécie          20
La saison des Bijoux est un roman sans prétention, agréable à lire. Eric Holder dépeint avec beaucoup de finesse les émotions ressenties par ses personnages et les ruptures qu'elles peuvent provoquer chez les individus. La fonction de la femme en tant qu'attribut de la puissance de l'homme y est bien analysée.
Et l'histoire ?
Carri, est une station balnéaire de la côte atlantique, 80000 habitants à la belle saison.C'est le point de chute choisi par Bruno et Jeanne, un couple de marchands ambulants pour faire la saison. Ils débarquent en troïka sur la place du marché, ils vendent les bijoux qu'ils fabriquent, on les appelle les Bijoux. Alexis et Virgile les accompagnent. le quinquagénaire Forgeaud qui règne sur le marché de façon mafieuse, est d'emblée subjugué par Jeanne, une très belle femme, à l'allure orientale, une Vénus qui débarque sur le marché de Carri.Il est déterminé à la séduire avant la fin de la saison.Y parviendra-t-il ?
Nous découvrons le monde des camelots, les relations qui se nouent et se dénouent, la solidarité et la rudesse d'un microcosme. Les réglements de comptes nous conduisent à une fin inattendue.
Commenter  J’apprécie          10
Je me réjouissais de lire le dernier roman écrit par Eric HOLDER, sa "petite musique" m'avait déjà séduite de nombreuses fois, et c'est donc avec plaisir que j'ai choisi cet opus lors de l'opération Masse Critique Babelio.
Cette fois, l'auteur nous plonge dans un microcosme très particulier, celui des marchands ambulants, des camelots, des bonimenteurs. Et c'est tout un univers qui se développe entre les lignes, les manigances sournoises, les amitiés sincères, les petits arrangements avec la loi.
C'est toute une galerie de portraits qui défile, figures picaresques, surnoms pittoresques ("Migraine", "le Peul", "Casquette" le peintre), dans un été plombé par les coups bas de l'infâme Forgeaud, sorte de plénipotentiaire qui règne sur ce marché, et dicte sa loi aux petits, aux faibles, récoltant sa dîme au passage.
J'ai particulièrement aimé ce mélange, cette micro-société qui établit ses propres règles, ces petites gens tour à tour soumis ou revanchards : Jeanne, lumineuse et sensuelle Persane, avec ses blessures et ses secrets ; Virgile dont la bonté rayonne ; et même Forgeaud le despote, rongé par l'amour, la colère, l'appât du gain qu'on devine fragile malgré tout.
Il reste de l'écriture d'Eric HOLDER beaucoup de tendresse pour ses personnages, une délicate poésie (les évocations de la côte, ses parfums, les couleurs du marché) qui enveloppent, bercent le lecteur, et qui, pourtant, ne ménagent pas une tension narrative croissante à la manière d'un huis-clos secoué par les vents d'ouest d'où la violence surgit comme une tempête.
Un roman comme une parenthèse après l'été, après la saison...
Merci à Babelio et aux Editions du Seuil pour leur confiance !
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (126) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1720 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}