Fingus Malister, tome 1 : Feux follets, mandragore et cadavre frais

Les sorcières ne protègent pas la nature des gens ; elles protègent les gens de leur propre nature.

Plus que des excuses, elle souhaitait surtout avoir la preuve que Fingus était capable de changer.

Fingus contempla son amie, incrédule. Puis il trépigna de joie. Il aurait volontiers serré Polly dans ses bras, mais un tel débordement d’affection n’était pas digne d’un futur seigneur maléfique.

– Oui ben… toi, tu devrais changer de robe ! Tu ressembles à un grain de raisin obèse.

Puis Miss Thisletea avait cassé sa pipe. Une belle pipe en argile, qu’elle avait l’habitude de fumer avant de s’endormir. Elle était donc passée aux cigarettes.
Hélas, victime de cette mauvaise habitude, elle s’était endormie sur son duvet en plumes d’oies avec un mégot toujours allumé à la bouche. La maison n’avait pas pris feu, mais on n’avait retrouvé de Miss Thisletea qu’un dentier au milieu d’un tas de cendres.

Car si Fingus comptait en mettre plein les yeux aux jurés d’Evergloom, ramener un mort à la vie serait plus convaincant que ressusciter un cafard écrasé.

– Tu fais de la magie, maintenant ? s’étonna le garçon.
– Parler aux lucioles n’a rien de magique… Il suffit d’apprendre leur langue. N’importe qui pourrait le faire (Elle pouffa dans sa main.) Sauf toi, évidemment ! Tu n’as aucune patience…

« – Tu devrais enlever ta cape, conseilla Polly en entortillant une boucle de ses cheveux roux autour de son doigt. Elle est trempée tu vas avoir un rhume.

– Oui ben… toi, tu devrais changer de robe ! Tu ressembles à un grain de raison obèse.

Polly se renfrogna, vexée.

« Parfait, pensa Fingus. D’après mon manuel, les nécromanciens doivent se montrer méprisants avec leurs sous-fifres ! Autant commencer tout de suite. »