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sur 282 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il existe un fameux rocher blanc dans l'océan Pacifique…un peu au large de la côte mexicaine, et accessible à la nage.
D'après les Indiens Wixarikas, ethnie amérindienne vivant à l'ouest du Mexique, il a des pouvoirs extraordinaires, ils y font leurs pèlerinages. le monde y serait né… C'est un endroit sauvage, magique et magnifique.

Anna Hope tisse quatre histoires autour de ce Rocher blanc, la narration se déroule à des époques différentes et nous retrouvons quatre personnages dont une écrivaine…comme un double littéraire d'Anna Hope - fiction/réalité dans ce roman inspiré de son propre vécu.

Nature, chamanisme, rites ancestraux, onirisme, violence et beauté, folie des hommes, ressortent de ce dernier roman de l'autrice ; intime car elle explique avoir refait ce voyage dans l'ouest du Mexique, au coeur de la Sierra Madre pour un pèlerinage, afin de « remercier » les esprits qui l'ont entendue et exaucée à la suite d'un premier voyage quelques années auparavant.

« Il fallait que j'adresse des remerciements. Des offrandes. Que je demande protection. Pour ma fille. Que je fasse des recherches pour mon livre ».
Anna Hope confie : « Ma propre histoire rejoint celle de la ville et du rocher blanc à travers mes relations avec le peuple wixarika ».

Puissance invisible et intense des cérémonies chamaniques… Ce sont bien ces forces mystérieuses et un militantisme écologique engagé qui ont inspiré Anna Hope à écrire ce roman.

Si le thème m'a plu et que le talent de conteuse de l'auteure reste indéniable, j'ai malgré tout ressenti un goût de trop peu et parfois de confusion, la volonté de laisser au lecteur une libre interprétation peut-être. J'attendais sûrement plus d'accents et de développement sur le dit rocher blanc présenté comme captivant.

Il reste cependant un roman agréable à lire, à découvrir pour son originalité et le voyage initiatique.
*
« Quand le sang de tes veines retournera à la mer,
Quand la terre de tes os retournera dans le sol,
Alors peut-être te rappelleras-tu que cette terre ne t'appartient pas,
Mais que c'est toi qui appartiens à cette terre. »
*
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Hourrah, Anna Hope a écrit un nouveau roman ! j'ai lu les trois précédents avec enthousiasme, j'avais d'ailleurs partagé ici et ailleurs, leur lecture. Écriture passionnante, l'art de nous scotcher au parcours de ses personnages, j'ai tout dévoré. Je me suis donc précipité et j'ai réservé ce livre le seul jour de fermeture de ma librairie (sait-on jamais « et si c'était là le dernier exemplaire disponible dans ma librairie, je devrais alors attendre quelques jours de plus…Impossible ! »). J'ai acheté 6 ou 7 bouquins ce jour-là, ma pile de « làl » – livres à lire – approchant la zone dangereuse, de deux ou trois livres d'avance !
Et, bien évidemment, à peine rentré, j'en commençais la lecture.
Raté ! Il ne m'a pas accroché, je n'ai pas retrouvé ce que j'aimais dans les précédents romans, jamais je ne me suis attaché réellement à ses personnages, à leur histoire, à leurs état d'âme. Peut-être que la description d'autres temps, voire surtout d'autres cultures m'a semblé factice, peut-être parce que je suis peu attiré par le chamanisme, par l'animisme. Peut-être et surtout parce que le lien entre toutes ces histoires, le rocher blanc, est trop ténu.
Anna Hope est partie de sa propre histoire ai-je lu.

« Anna Hope a découvert les lieux en 2016 dans des circonstances assez singulières. Pendant sept ans, elle et son mari avaient tenté vainement d'avoir un enfant, ayant épuisé toutes les ressources de la médecine moderne. le mari, psychologue et professeur à l'université de Greenwich, près de Londres, est un chercheur spécialisé dans le chamanisme et les spiritualités des sociétés traditionnelles. Dans le cadre de son travail, il était en lien avec un chaman wixàrika : le couple est parti pour le Mexique, s'est retrouvé un soir assis auprès d'un feu, à prier pour que vienne l'enfant. Et il vint…Ce fut le point de bascule de la vie de la jeune femme, une prise de conscience à tous les niveaux : humain, écologique et spirituel. »
La suite est le début du roman d'ailleurs, mais on navigue curieusement d'une époque à l'autre, en remontant le temps d'abord avant un retour vers l'actuel ensuite. Les personnages ont rarement un nom (l'écrivaine, le chanteur, la fille, le lieutenant) ce qui ne favorise pas l'empathie. Je crois comprendre ce qu'Anna a voulu nous faire comprendre dans le sens de la vie, de l'être humain de la destinée inéluctable, mais quand on essaie de trop signifier on s'égare me semble-t-il.
Le tout me semblant quelque peu impersonnel et déshumanisé (ce qui est un comble pour l'écrivaine qu'est Anna Hope).
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2020, un mini bus sillonne le Mexique , à son bord des bobos désoeuvrés avec les sacs remplis d'offrandes. le coronavirus c'est installé, la planète va mal, peut-être qu'une bougie, des galets ou des prières chamaniques pourront rassurer. (C'est drôle parce que il y a plus de cinq cents ans des européens convaincus de leurs bons droits ont massacré des peuples entiers, ont mis au pilori des croyances et ont évangélisé par la force.)
1969, le chanteur a pris la poudre d'escampette, a mis la clé sous la porte et laissé son groupe rentrer en Californie. Il se retrouve dans un hôtel près de la plage,le soleil couchant salue le rocher blanc,laissant la place à la lune depuis que le monde est monde. le poète en transe est prêt pour le sacrifice il est Tezcatlipoca il attend la lame d'obsidienne du prêtre qui l'immolera. Ce serait un titre pourquoi pas qui annoncerait la fin du cygne ou plutôt du roi lézard.
1907, la fille et sa soeur Maria -Luisa, sont sur le bateau qui les emmène vers un endroit qui sent la mort et la douleur, la fille entend les fantômes qui errent depuis des siècles sur le rocher blanc . Les indiens Yoeme n'en peuvent plus, les pueblos se vident, seule les grands-mères restent aux villages soignants aux passages les combattants qui résistent aux « rurales ».
1775, quatre navires du rois d'Espagne ont jeté l'ancre pas très loin du rocher blanc. Leurs buts est de cartographier la baie de San Francisco, en attendant les vents favorables et le ravitaillement. Les nouvelles recrues sont inquiets, on dit que l'endroit est hanté.
Le rocher blanc de Anna Hope est une histoire de voyage, dans quatre époques. J'ai trouvé étrange cette narration, elle fait penser à un recueil de nouvelles avec en fil rouge ce rocher blanc, mais les époques se croisent, se télescopent. Autre particularité les personnages principaux n'ont pas de prénoms, le chanteur, l'écrivaine…
Deux époques m'ont particulièrement touché qui sont reliées entre elles par l'histoire du Mexique, le peuple Yoeme et la colonisation espagnole avec ses méthodes barbares. 1775 et 1907, Deux héros que tout sépare l'une indienne l'autre espagnol,deux voix l'une pour crier la liberté et la voix de Miguel pour crier la folie.
Ce roman me laisse un goût amer, j'en attendais peut-être un peu trop, j'ai découvert une écrivaine , je n'ai pas été convaincu. une autre fois j'aurais plus de chance . Merci à la maison d'édition «  le bruit du monde « (très jolie couverture) merci à babelio pour son opération masse critique.
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Depuis le chagrin des vivants, sublime premier roman, la Mancunienne Anna Hope a réussi le prodige de ne pas décevoir, bien au contraire, avec La salle de bal et Nos espérances. Loin de l'Angleterre, sous le soleil du Mexique, exactement, le rocher blanc semble procéder d'une ambition plus grande encore (démesurée ?) qui aboutit à un roman divisé en des parties et temporalités trop distinctes pour parvenir à une aussi belle fluidité que ses prédécesseurs. C'est souvent le cas dans un livre où plusieurs récits sont contés, sans autre point commun qu'un lieu mystérieux (le rocher blanc), il y a forcément une ou deux histoires qui semblent plus faibles que les autres et diluent l'intérêt. Ainsi en est-il ici des deux chapitres consacrés au "chanteur" de 1969, un Jim Morrison détruit par l'alcool, la drogue et la notoriété, qui n'a plus que quelques mois à vivre. En revanche, dans les passages consacrés à deux soeurs yoemes, déportées en 1907, le livre atteint des sommets dramatiques que l'on retrouve, à un degré moindre dans l'épisode de 1775 du lieutenant espagnol. Quant au personnage qui ouvre et ferme le livre, cette écrivaine en quête de sens dans son pèlerinage au Mexique, dans un monde déclinant sous les coups de la pandémie et du réchauffement climatique, c'est évidemment une sorte d'autoportrait d'Anna Hope, dans une époque troublée, qui s'interroge sur ses valeurs, ses contradictions et ses capacités d'oubli (l'on vient se ressourcer auprès d'un chamane issu d'un peuple que l'on n'a cessé de persécuter au fil des siècles). Sans être donneur de leçons, le rocher blanc semble cependant avoir été construit sur l'idée, désormais évidente, que la société occidentale court à sa ruine, pourrie par l'avidité, l'arrogance et le culte de la consommation. C'est cet aspect programmatique, sans doute, avec la dispersion des intrigues, qui a de quoi freiner l'affection à un roman aussi peu porté sur l'espoir, en dépit du patronyme de son autrice.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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