En analysant selon une perspective bourdieusienne mon expérience du manga jeunesse
Pan'Pan panda, une vie en douceur (tome 1) de Sato Horokura, je crois que mes propres « structures » mentales et celles proposées par l'auteur étaient compatibles. En fait, le seul élément fantastique du manga est le fait que le personnage principal Pan'Pan est un immense panda ! Sinon, la vie et l'univers de Pan'Pan (court pour Panettone) sont tout à fait croyables. Pan'Pan est le tuteur d'une jeune fille, Praline, et le concierge d'un petit immeuble d'appartements, la résidence Kanda. de plus, Pan'Pan est véritablement chouette ! Les façons dans lesquels sa vie ne ressemble pas à celle d'un humain tournent autour du fait qu'il est un gros panda. Ces différences sont charmantes et créent une sympathie pour le personnage. Par exemple, les portions de nourriture de Pan'Pan sont immenses, il faut que Pan'Pan rentre sont ventre pour traverser un passage étroit dans la cuisine et accéder à la cuisinière et le cuiseur de riz, et, en trouvant Praline endormie sur son lit, il la met sur son propre ventre pour éviter de l'écraser accidentellement pendant la nuit.
Selon Bourdieu, ce sont « les structures mentales que le lecteur engage dans sa lecture et qui, étant le produit de l'incorporation des structures du monde réel, sont accordées à se monde et propres à fonder la croyance la plus entière dans la fiction qui les évoque » (Bourdieu, 1998, p. 540). Cela a certainement été le cas pour moi dans Pan'Pan panda, une vie en douceur. L'aspect fantastique du manga est restreint au personnage Pan'Pan : tous les autres repères appartiennent à notre société contemporaine et sont donc réalistes. Ces « structures » livrent l'univers où j'habite comme une toile sur laquelle se déroule le quotidien de Pan'Pan et Praline. Également, ces structures créent un lien avec mon propre vécu, me permettant de sympathiser quand les personnages font faces à des conflits. Par exemple, quand Pan'Pan et Praline se perdent dans un centre d'achats, ou quand Pan'Pan se sent mal en réalisant qu'en se déguisant en Père-Noël pour livrer un cadeau à Praline il est en train de lui jouer un tour. Finalement, les personnages du livre sont vraiment adorables, ce qui ne serait pas possible s'ils ne se conformaient pas à ce que je trouve adorable. Je crois que ce sera le cas pour beaucoup d'autres lecteurs !
Source consultée :
Bourdieu, P. (1998). Les règles de l'art : genèse et structure du champ littéraire. Paris : Seuil.