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Citations sur La saga des Cazalet, tome 2 : A rude épreuve (80)

Polly regarda les petits yeux gris qui l’observaient avec bonté et perspicacité, et se sentit comprise – un sentiment qui lui procura chaleur et légèreté. « Ce que vous dites, déclara-tg-elle, c’est que je ne dois pas juger les autres selon mes propres critères – selon ce que je suis, moi.
- C’est toujours un obstacle sur le chemin de l’amour, tu ne trouves pas ? dit Miss Milliment, comme si Polly y avait pensé la première. Les jugements ont tendance à tout gâter, d’après mon expérience. »
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Chaque journée était une épreuve où elle devait se lever dans un froid glacial, prendre son petit déjeuner, assister aux leçons, passer un peu de temps avec Christopher et avec sa mère, faire ses devoirs, recoudre et repasser des vêtements ou s’occuper de Wills et de Roly à la place d’Ellen. Le présent semblait gris ; l’avenir noir. Elle vivait dans un brouillard de terreur.
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« Tu es trop jeune », a-t-elle dit. Dieu merci, le nombre de choses pour lesquelles je suis trop jeune doit aller en diminuant ; d’un autre côté, je suppose qu’on a à peine le temps de se retourner qu’il y a de plus en plus de choses pour lesquelles on est trop vieux. On perd à tous les coups. J’ai hâte d’avoir trente ans, un âge qui doit représenter un bref répit dans ce dilemme.
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Le pire, quand on est si vieux, est sûrement de faire les choses pour la dernière fois. Elle doit être triste de savoir qu’elle ne retournera jamais chez elle. Tante Villy dit qu’elle ne s’en rend plus compte, mais je ne vois pas comment elle peut l’affirmer ; d’après moi, Grania a des moments de lucidité extrêmement tristes, où elle comprend ce qui lui arrive, sauf que ça arrange les autres de s’imaginer qu’elle est zinzin tout le temps. C’est la même logique qui fait qu’ils évitent de parler des sujets difficiles ou pénibles. L’hypocrisie règne en maître, si vous voulez mon avis.
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Elle ( Louise) paraissait si malheureuse que Stella rit et lui passa un bras autour des épaules. « Haut les cœurs ! C’est beaucoup moins important que d’être une actrice mondialement connue, tu ne crois pas ?
- Tais-toi ! Je ne vais même pas avoir le droit de le devenir ! Ils vont m’obliger à faire un boulot de dactylo barbant jusqu’au moment où il sera trop tard ! J’ai l’impression de n’avoir fait qu’attendre pendant toute ma vie, et maintenant, juste au moment où elle pourrait commencer, cette satanée guerre va tout gâcher.
- La plupart des gens ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent pendant la guerre.
- Tu parles. Mon père était enchanté d’organiser la défense d’un aérodrome. Il n’avait pas du tout envie d’aller réparer les dégâts subis par l’entreprise après le bombardement. Et je parie qu’il y a plein de gens qui aiment se battre. Tu me trouves égoïste, je le sais, et tu as raison. Tout ce que je dis, c’est que je ne suis pas la seule, mais que ça se voit moins chez les autres parce qu’ils veulent faire des choses qui sont valorisées.
Plus elle parlait ainsi, plus elle avait mauvaise conscience. Dans une minute, elle le savait, Stella lui ferait remarquer que les milliers de personnes chassées de chez elles par les bombardements n’avaient sûrement pas aimé ça, aussi s’empressa-t-elle d’ajouter : « Je sais que j’ai beaucoup de chance en comparaison avec la plupart des gens, mais je ne trouve pas ça très réconfortant ; au contraire, ça me fait culpabiliser de me sentir aussi mal.
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( Christopher / Polly) Ils avaient eu plusieurs conversations sérieuses à propos de la guerre. Plus elle l’écoutait, plus elle se sentait tiraillée entre deux extrêmes : soit elle pensait que tout ça n’avait aucun sens et que l’objection de conscience était la seule attitude digne, soit elle se disait qu’Hitler était une espèce de démon malfaisant qu’il fallait détruire à n’importe quel prix. A cela s’ajoutait l’idée que, le risque d’invasion devenant plus tangible, il fallait y résister par tous les moyens. C’était ce que disait Me Churchill. On racontait aussi que le roi, qui, lui, était irréprochable, s’entraînait à tirer au fusil dans les jardins du palais de Buckingham afin de pouvoir mourir en combattant. Il ne s’était pas enfui au Canada comme la famille royale hollandaise. C’était horrible de ne pas avoir d’opinion ferme, mais elle n’était sûre de rien. Elle avait tenté d’interroger Miss Milliment qui, après l’avoir écoutée attentivement, lui avait dit que ce genre d’indécision était parfois une forme de sincérité.
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Elle avait pressé le combiné si fort qu’elle avait mal à l’oreille en raccrochant. LE choc était tel qu’elle se sentit très calme – elle ne pouvait s’ôter de la tête l’idée dérisoire que si elle ne s’était pas fait passer pour Zoë, la conversation aurait pu ne jamais avoir lieu – qu’une espèce de justice puérile avait été rendue : elle avait dit un mensonge, bien fait pour elle. Ça, c’était ridicule, mais pas le reste. Son père était… des larmes commencèrent à ruisseler sur son visage. Son père était… était peut-être… non, impossible – elle, qui avait déjà subi une perte inconcevable, insupportable, avait pourtant du mal à ne pas croire que c’était en train de se reproduire. Que ce soit épouvantable n’y changeait rien.
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J’avais envie qu’il appelle ou écrive depuis très longtemps, et maintenant qu’il l’a fait, ça me rend profondément triste – et aussi un peu effrayée. J’ai pensé à plein de choses que je ne lui avais pas dites ; elles paraissaient anodines prises séparément, mais je regrettais de ne pas les lui avoir racontées, parce que les semaines passant ces choses-là s’accumulent et que dans un an, il risque de ne plus me connaître du tout. C’est différent pour lui parce que, dans l’ensemble, j’ai l’impression que les adultes ne changent pas. Si c’est vrai, je me demande à quel moment les gens sont plus ou moins finis et restent tels qu’ils sont devenus. Et s’ils peuvent choisir ce moment.
J’ai pleuré après le coup de téléphone de papa.
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Le problème, quand on écrivait quoi que ce soit, c’est que ça vous faisait penser à autre chose. Elle avait l’impression d’être un puits sans fond de souvenirs, et elle n’avait que quinze ans. Qu’est-ce que ça devait être quand on atteignait l’âge de la Duche ? On ne devait plus pouvoir penser ; comme dans une pièce si encombrée de meubles qu’on n’a plus la place de circuler.
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Elle se rappela Tante Rachel lui disant qu’à son âge, les jeunes commençaient à s’apercevoir que leurs parents n’étaient pas que des parents mais aussi des gens, et les gens étaient bien plus stressants que les parents. Avec les parents, on n’avait pas à agir, seulement à réagir – ils étaient là, c’est tout. Ca ne signifiait pas qu’ils ne pouvaient pas vous rendre la vie impossible, mais quoi qu’ils fassent, on n’était pas responsable d’eux.
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