Le dernier tome mélancolique de cette intéressante saga (trop longtemps méconnue des lecteurs français) écrit dix-huit ans après le précédent, aborde la question de la perte, qu'il s'agisse de maladie, de fin de vie, de divorce, de faillite ou d'expulsion de son domicile.
L'action se déroule entre juin 1956 et Noël 1958, entre Londres et le Sussex, dans une Angleterre qui se remet enfin de la IInde GM, mais dont les structures économiques et sociales sont profondément transformées. le train de vie de la bourgeoisie aisée, dont font partie les Cazalet, en est réduit et malheur aux petites entreprises familiales qui ne savent pas s'adapter.
On y découvre les derniers-nés de la famille, les enfants du premier tome étant désormais trentenaires et construisant leur vie d'adulte. Leurs parents, les quatre enfants du Brig et de la Duche, vieillissent et connaissent encore bien des bouleversements dans leur vie.
C'est le beau-fils d'Elizabeth Howard,
Martin Amis, écrivain et fils de son mari
Kingsley Amis, écrivain célèbre, qui lui conseilla d'écrire une saga familiale. Elle s'inspira de sa propre
expérience et figure au début de la saga sous les traits de la jeune Louise, dans une famille de marchands de bois tout à fait similaire.
Contexte historique, intrigue chorale, analyse psychologique pénétrante, particulièrement réussie en ce qui concerne la ribambelle d'enfants et d'adolescents, rebondissements d'une histoire familiale qui nous a attachés à certains de ses membres, tous les ingrédients sont là, pour une chronique largement aussi réussie que l'anglaise et célèbre Saga des Forsythe.