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EAN : 9782702190746
680 pages
Calmann-Lévy (24/01/2024)
3.76/5   19 notes
Résumé :
"On n'écrit pas sur un sujet mais autour d'un sujet", déclare Martin Amis dans ces Mmoires; Qu'on ne s'attende donc pas à une autiobiographie linéaire et exhaustive ; loin de tout narcissisme, Amis revient inlassablement sur les événements et les visages qui hantent sa vie : une fille naturelle perdue et retrouvée, une cousine assassinée, et surtout la formidable figure de Kingsley Amis, "le King", le père écrivain, transformant ce livre en une magnifique réflexion ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce n'est pas la première fois que j'aborde un auteur par sa biographie ou autobiographie et ma foi, ça avait bien marché pour Carson McCullers, dont je me suis empressée de lire les romans par la suite.
Martin Amis est décédé l'année dernière, on en a entendu parler dans les médias, Paul Auster et Salman Rushdie, en tant qu'ami proche, lui avaient rendu hommage. Satiriste mordant, ironique, féroce, de quoi me donner envie de le découvrir alors quand la Masse critique a proposé son autobiographie, je me suis proposée...
C'était un risque: plus de 500 pages autobiographiques d'un auteur que je n'avais jamais lu, que je connaissais à peine de nom et à peine plus par réputation... disons que les 300 premières pages sont passées comme une lettre à la poste, et qu'après je me suis un peu lassée.
Un chapitre sur deux est dédié aux lettres qu'il envoyait, quand il était étudiant, à son père et sa belle-mère: des lettres de jeune homme un peu arrogant mais aussi un peu perdu demandant de l'argent, certes, mais aussi des conseils et une certaine reconnaissance de ces deux monstres: car son père, Kingsley Amis, était un écrivain reconnu - il a été annobli et est devenu Sir Amis - et sa belle-mère publiait elle aussi.
Les autres chapitres progressent lentement dans le temps mais de manière très digressive, et les différentes périodes de la vie de l'auteur se téléscopent de manière intéressante mais souvent un peu perturbante.
Les points majeurs de ce récit concerne la carrière de son père et sa vie personnelle, on sent de l'admiration pour ce père qui l'a peut-être un peu écrasé dans sa propre carrière. Il revient aussi souvent sur le meurtre de sa cousine, alors âgée d'une vingtaine d'années et victime d'un tueur en série retrouvé dans les années 90 seulement, soit vingt ans plus tard. Enfin, dernier point majeur: ses dents (si si). Une dentition en piètre état qui le font souffrir depuis sa plus tendre enfance- et quand on regarde ses photos, on ne peut s'empêcher de penser que derrière ces lèvres hermétiquement fermées l'une sur l'autre la douleur fait rage - et a fait les frais d'une polémique quand il a dépensé une fortune pour se faire refaire toute la dentition aux Etats-Unis (franchement je compatis et je le comprends, mais seuls ceux qui souffrent des dents peuvent vraiment comprendre!).
En soi, j'ai été intéressée par le cheminement de cette autobiographie, bien que ne pouvant absolument pas m'identifier à ce monde d'intellectuels anglais et américains se fréquentant de manière tout-à-fait naturelle. Je reprocherais à Amis d'avoir eu trop de foi en le lecteur - ou d'avoir été atteint de paresse à mi-chemin - lorsque les explications sur les personnes intervenant dans le récit se font plus rares...
Cette autobiographie est une réédition car elle a été publiée une première fois en 2000 et est ressortie l'année de sa mort. Elle m'a donné envie de tenter un de ses romans, même si je ne suis pas sûre d'adhérer.
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J'ai profité d'une opération « Masse critique » de chez Babélio pour demander cette énorme autobiographie de Martin Amis. Il m'a fallu la lire de manière intensive pour pouvoir entrer dans les délais et rendre ma copie à temps. Et c'était une expérience, pour le coup. Ce n'est pas ma première lecture de l'auteur. J'ai son roman D'autres gens dans ma bibliothèque, lu il y a très longtemps. Et en 2018, j'avais lu un recueil d'éditos, La friction du temps. Il faut savoir que ces mémoires ont d'abord été éditées en 2003. Elles sont rééditées aujourd'hui alors que Martin Amis est décédé, en 2023, et que La zone d'intérêt, son roman, a été adapté par Jonathan Glazer, avec le succès que l'on connaît (Grand Prix du festival de Cannes en 2023)… Avec Expérience, il ne faut pas s'attendre à une autobiographie linéaire. Nous naviguons dans un temps élastique, entre des copies des courriers adressés à son père et sa belle-mère alors qu'il était étudiant et les importants soins dentaires qu'il subit à la quarantaine. Au milieu de tout cela, il est question de la relation avec son père, Kingsley Amis, lui aussi un auteur connu, mais également de ses enfants qui héritent comme lui de parents divorcés. Martin Amis a une relation très forte avec sa famille. Il évoque notamment le sort d'une cousine, victime d'un tueur en série. Il est assez peu question de son écriture, mais au fil de la lecture on se rend compte qu'elle est toujours présente, en creux, qu'elle est par exemple le lien qui l'unit à son père et à ses amis, Saul Bellow par exemple. On imagine très peu en France la notoriété de Martin Amis au Royaume-Uni et combien tous ses faits et gestes ont été commentés dans la presse, notamment ses extractions dentaires qui ont modifié son visage, mais aussi sa vie amoureuse, etc. Il relate tout cela avec une certaine désinvolture, parle de Nabokov, de littérature, et a une utilisation bien trop excessive des notes de bas de page (qui sont un récit à eux seuls)… Et j'ai à ma grande surprise encore une fois beaucoup aimé cette lecture, son foisonnement intellectuel qui fait finalement du bien, mais aussi sa sincérité quant aux « choses de la vie » que sont les divorces, le deuil et les fragilités corporelles. Il y a à la fois de l'exercice de style dans cet ouvrage, de l'exigence, mais aussi beaucoup d'humanité. Les quelques jours passés en compagnie de ce livre m'ont semblé plus riches que d'ordinaire, m'ont donné l'impression d'avoir fait une rencontre qui compte. Et ce n'est pas tous les jours le cas.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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J'avais lu cette autobiographie à l'époque de sa première édition française, il y a 20 ans donc, du vivant de Martin Amis, enfant terrible et terriblement doué des lettres anglaises.
Sa réédition par Calmann Levy à l'occasion de sa mort a été l'occasion pour moi de me replonger dans ce pavé de plus de 500 pages, constellé de références anglaises et américaines, et surtout l'immense référence que fut Kingsley Amis, le père écrivain impossible à égaler pour le garçon timide a la dentition de travers.

C'est un voyage à travers les obsessions et les regrets d'un écrivain drôle et désespéré, le deuil de ses proches parmi lesquels une cousine assassinée, une petite musique lancinante entre chien et loup, qu'il m'a été agréable de relire au calme loin de la fureur actuelle.
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J'ai dû batailler pour aller jusqu'au bout, j'ai sauté quelques passages mais je suis fier d'avoir pu finir ces 600 pages d'autobiographie où Martin Amis raconte son père, ses relations difficiles et son rejet de cet homme qui était comme lui écrivain.
Il se raconte à travers son père jusqu'à sa mort et il montre comment il a vécu sa disparition.
C'est un peu complexe et long mais ça se lit quand on veut soi-même travailler sa relation au père.
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critiques presse (2)
Bibliobs
25 avril 2024
Publié il y a vingt ans, ce récit autobiographique de Martin Amis, mort en 2023, est une merveille d?humour anglais et une merveille d?humour tout court.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
15 février 2024
Les mémoires du romancier britannique ont quelque chose d'énergique, de vivifiant. Une intelligence s'y déploie à longueur de pages.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dans ma jeunesse, mon père m'a donné un tuyau sur ce qu'on boit à midi et l'ombre que ça jette sur ce qu'on boit au dîner. Prends tout ce que tu as bu au déjeuner (disait-il), multiplie les doses par deux et songe que tu as tout avalé d'un trait à six heures moins cinq. Je me suis rappelé ce principe lorsque, une heure plus tard, Kingsley [son père] a terminé son verre de grappa et qu'il s'est dressé d'un air interrogateur. Il avait pris en bonne part ma plaidoirie pout Mandela en se contentant de frétiller sur sa chaise et de répéter : " Tu comprends pas. Tu comprends pas. TU COMPRENDS PAS. ". Jusqu'à ce qu'il finisse par se boucher les oreilles des ses deux mains et par fixer son assiette, ce que je ne lui avais jamais vu faire. Je me suis tu. Il a marqué une pause avant de reprendre :
"Changeons de sujet."
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It used to be said that everyone had a novel in them.
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Videos de Martin Amis (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin Amis
https://www.laprocure.com/product/458979/amis-martin-la-zone-d-interet https://www.laprocure.com/product/374972/merle-robert-la-mort-est-mon-metier
La Zone d'intérêt - Martin Amis - le livre de poche La Mort est mon métier - Robert Merle - Folio
Quel est le lien entre “La Zone d'intérêt” de Martin Amis écrit il y a quelques années, et “La Mort et mon métier” écrit par Robert Merle en 1952 ? On évoque un sujet d'une grande lourdeur. On est pendant la guerre dans le milieu concentrationnaire. Ce n'est pas un témoignage de la vie dans un camp de concentration, c'est presque pire que cela. C'est le quotidien de celles et ceux qui participent à faire en sorte que ce terrible rouleau compresseur qu'est le monde concentrationnaire, ils fonctionnent au quotidien (...). Des lectures qui semble nécessaire. Martin Amis, “La Zone d'intérêt” au Livre de poche. “La Mort est mon métier”, Robert Merle, chez Folio. Stéphane, libraire à la Procure Paris
+ Lire la suite
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