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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne connaissais pas du tout Hubert, et je suis ravie de le découvrir avec ce biopic.
Marion Barbara "Joe" est une femme impressionnante. Née au tout début du 20eme siècle, elle déclare rapidement "Je n'ai jamais été une petite fille. J'étais queer déjà dans la matrice". Et c'est donc Joe que nous suivrons tout au long de sa vie, dans ses excès, dans l'absence d'ennui, dans ses multiples aventures amoureuses, dans la création de son "royaume" sur une île des Caraïbes, dans son caractère flamboyant, dictatorial.
Et le roman graphique suit cela : aucun ennui, du dynamisme dans ce noir et blanc, ce trait fin et franc.
Par contre je n'ai pas compris les 3 pages en couleurs au chapitre 11. En tout cas elles m'ont fait dire que le noir et blanc donne plus de force au récit, et rend mieux le caractère exceptionnel de sa protagoniste.
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Un vrai coup de coeur pour cette bande dessinée "Joe la pirate" qui nous fait découvrir la vie de Marion Barbara Carstairs une excentrique du XXe siècle, lesbienne et championne du monde de course de hors-bord. J'ai aimé découvrir cette femme au destin hors du commun et qui a toujours vécu sa vie comme elle en avait envie et qui se moquait dû quand dira tant.
j'ai particulièrement apprécié cette biographie. J'ai adoré le graphisme. Une excellente BD
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Pour un de ses derniers scénarios, Hubert (Peau d'homme, Les ogres-dieux, Beauté) s'est attelé à une véritable biographie (sa première !), celle de Marion Barbara Carstairs.
Très tôt, dès son enfance, celle-ci s'aperçoit qu'elle est différente et fait preuve d'un fort caractère. Envoyée dans un pensionnat, elle y trouvera une certaine liberté et pourra y affirmer sa personnalité. Engagée volontaire comme ambulancière durant la Première guerre mondiale, elle y découvrira son homosexualité, puis après devient chauffeuse de taxis, navigatrice, conductrice de bolide des mers, avant d'acheter une île dans les Seychelles où elle régente son petit monde.
De nombreuses maîtresses (dont une certaine Marlene Dietrich), une vie tumultueuse, des scandales à répétition, des ennemis face à sa liberté revendiquée à une période « où ça ne le faisait pas », la fortune héritée de son grand-père, actionnaire de la Standard Oil (la plus grosse société américaine de l'époque au point où elle fut démantelée), ainsi que son caractère bien trempé l'aideront à traverser les nombreux épisodes de sa vie.
Mais Hubert et Virginie Augustin n'en ont pas fait pour autant une hagiographie : s'ils nous la montrent souvent joyeuse, généreuse, frondeuse, balayant d'un revers de main les carcans de son époque, elle peut être également égoïste et exaspérante. Et de se demander si sa poupée (le major Wadley) n'est pas finalement son seul grand amour.
Le dessin noir et blanc de Virginie Augustin (Alim le tanneur, Monsieur désire, 40 éléphants), tout en rondeurs, parfois épuré, parfois proche du croquis, souligne le tumulte et la sensualité d'une vie bien remplie. Et est sans doute le travail le plus abouti de la dessinatrice.
Au final, une bande dessinée particulièrement agréable à lire et à relire.
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Elle a forcé le destin pour pouvoir s'engager (à son échelle) dans les deux guerres mondiales ; elle a crée une compagnie de taxis féminins dans les années 1920. Plus tard, elle a fait le tour du monde et à découvert la navigation. Elle est devenue championne de course de bateaux à moteur, battant ses concurrents masculins à plate couture. Elle a acheté une île aux Bahamas, en a fait son "royaume autogéré", et à voulu rendre les îles voisines indépendantes. A bien des niveaux, elle a été féministe avant l'heure et peut-être sans le savoir. Pourtant, ce que L Histoire retient de Marion Barbara Carstairs, alias Joe la Pirate, c'est qu'elle a chopé Marlène Dietrich et quelques autres grosses pointures de l'époque, le tout habillée en homme. Et encore... ça, c'est dans le meilleur des cas.

En effet, je fais partie des gens qui n'avaient jamais entendu parler d'elle avant de lire cette BD colossale signée Hubert au scénario et Virginie Augustin au dessin, dans un style alternant trait franc, clair, et zones d'ombres _ comme l'héroïne, en fait.

Si on veut parler de roman graphique, je crois que c'est le moment : découpé en une dizaine de chapitres, La vie rêvée de Barbara Carstairs s'appuie solidement sur l'existence bien réelle d'une petite-fille de magnat du pétrole américain éprise de liberté, "queer dans la matrice", mais aussi prompte à se laisser griser par le pouvoir. Au-delà de son intérêt historique, cet album offre une réflexion sur des thèmes universels : l'acceptation du corps, le genre, la solitude...
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Née en 1900 dans une famille très riche, Marion Barbara Carstairs, dite Joe, est une femme libre, défiant dès le plus jeune âge les diktats du genre, aimant les femmes et ne s'en cachant pas. Elle a eu une vie incroyable pour l'époque (et même pour maintenant !), a piloté des avions et des bateaux a gagné des courses prestigieuses, a acheté une île aux Bahamas et l'a sorti de la misère, a fait la guerre, est sortie avec Marlène Dietrich (😯) et beaucoup d'autres...

Virginie Augustin dessine avec dynamisme et élégance cette biographie en quasi noir et blanc signée Hubert au scénario. Cela m'a fait penser à Violette Morris une femme à abattre, très bien aussi, dont on attend le dernier tome, ou aux romans graphiques de #catel.

Il semble que depuis quelque temps, le destin des femmes peut enfin servir de véritable matière narrative. Il était temps ! Ben oui, ce n'est pas comme si on était un peu plus de la moitié de l'humanité... Bon, on reste toujours à la marge dans les manuels d'histoire, mais au moins on n'est plus cantonnées au rôle de faire-valoir ou de muse dans ce type de BD, et c'est bien appréciable.
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Avec cette BD, on découvre la vie de Marion Barbara Carstairs, dit Joe la Pirate. Née en 1900, elle aura vécu les deux grandes guerres et aura traversé les décennies avec panache !

J'ai découvert cette BD par le plus grand des hasards, en me promenant à la Fnac. J'ai aperçu le bandeau annonçant que c'était le même scénariste que « Peau d'homme » et je me suis jetée dessus sans trop me poser de questions. Et qu'est-ce que j'ai bien fait !

Je ne connaissais pas du tout Marion Barbara Carstairs (que j'appellerai MBC pour aller plus vite) et j'ai vraiment adoré la découvrir grâce à ce format. Les biographies sous formes de roman graphique, c'est vraiment une super idée !

Dès le début, les auteurs précisent dans un préambule que le livre est basé sur des faits réels, mais que leur déroulement précis et les dialogues entre les protagonistes ont été librement inventés. Cependant, la vie de MBC n'en reste pas moins passionnante.
Elle aime les femmes, elle aime se déguiser en homme, sans pour autant avoir envie d'en devenir un.

Comme elle le dit : « Je n'ai jamais désiré être un homme. Jouer les hommes es beaucoup plus amusant ! »

MBC aura cumulé les maîtresses et permis elles, on verra même passer Marlène Dietrich !

MBC, c'est une femme qui est en total décalage avec son époque, qui sait ce qu'elle veut et qui, une fois émancipée de sa mère droguée et alcoolique, réussit à s'épanouir sans se soucier du regard des autres.

De par ses excentricités, sa volonté d'être celle qu'elle désire, son courage (elle n'hésite pas à retrousser ses manches et veut même participer quand la guerre éclate), MBC est un personnage riche en couleurs vraiment intéressant à découvrir !

Concernant les dessins, je me suis régalée ! J'ai adoré ce noir et blanc si bien maîtrisé et la représentation de MBC, subtilement féminine dans ses traits masculins.
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Une femme qui s'habille en homme, se fait tatouer, monte la première compagnie de taxi féminine, achète une île des Caraïbes, fait défiler dans son lit les conquêtes. Bref, fait ce que les hommes s'autorisent à faire depuis la nuit des temps, dans un éclat de rire et de fête. le regretté Hubert et la magicienne Virginie Augustin font revivre une icône de la liberté, et ça ébouriffe!
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C'est un coup de coeur absolu pour Joe La Pirate La vie rêvée de Marion Barbara Carstairs. J'ai presque eu envie d'en griller une à l'unisson de Marion pendant la lecture de ce roman biographique tant sa vie semble se consumer sans réserve. Petite fille d'un des neuf gestionnaires de la standard oil Rockfeller, Joe est éloignée adolescente pour son éducation et surtout le confort maternel. Elle part dans un pensionnat américain. Elle revient en Europe grâce à sa grand-mère en 1916 avec la ferme intention de soutenir l'effort de guerre. Sa rencontre avec la nièce d'Oscar Wilde sera déterminante pour son éveil sexuel et l'affirmation de ce qu'elle veut être dans la vie. Joe aime les femmes et jouera à être un homme. Mécanicienne automobile, pilote de bateau à moteur, elle se fait même tatouer. Son statut privilégié de mondaine, même si jugée « dépravée » par ses pairs, aide bien sûr à son émancipation. Elle se retire du monde en achetant une île vierge dans les Bahamas où tout est à faire. Elle deviendra ainsi une meneuse d'hommes et sera aussi l'une des nombreuses conquêtes de Marlène Dietrich. Hubert a su ici valoriser son parcours atypique comme sa fragilité de femme avec brio dans une époque bouillonnante qui progresse à la vitesse grand V et subit deux guerres mondiales. La détresse éprouvée par l'héroïne contrainte d'abandonner son île privée car dépassée par la réalité de terrain sonne juste. La part de l'intime et du sexe est évoquée sans voyeurisme. Joe noue une relation privilégiée avec Ruth Baldwin qui lui offrira une curieuse marionnette. le lien particulier entretenu avec cette dernière accentue son profil excentrique et rend son personnage plus attachant encore. J'ai tout autant apprécié le dessin de Virginie Augustin, un dessin en noir et blanc dans le style ligne claire. Il cadre parfaitement à l'époque de Joe et à son esprit d'aventurière sans barrières où le « vivre vite » avait du sens dans un milieu où régnaient les excès en tout genre et la vitesse des engins.
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Marion Barbara n'a jamais été conforme à ce que sa mère voulait qu'elle soit : délicate, féminine, timide ...
Non, Tuffy est sauvage, n'a peur de rien et surtout, elle sait ce qu'elle veut, depuis petite.
A tel point qu'à 11 na,s sa mère l'envoie en internat aux Etats-Unis. Commence alors sa vie rêvée et libre.

Un magnifique album car il rend hommage à une personnalité singulière et atypique, généralement méconnue mais qui gagnerait à être connue.
Très beau scénario du regretté Hubert !

Tout s'enchaine bien, le récit est prenant, percutent.
Les personnages sont attachants même si parfois imparfaits. Je me suis bien attaché à Marion Barbara, même sur la fin où sa personnalité faisant, elle en devient assez antipathique.
J'imagine que ça colle pas mal avec les idées de l'époque. Après, qu'est ce qui est de la fiction ou de la réalité, c'est une autre question. J'aurais tendance à penser que s'il ne faut pas prendre cet album pour argent comptant, il faudrait au moins le voir comme une introduction au portrait d'une femme en décalage avec son temps. Ce qui en soit, était vraiment intéressant.

Côté dessin, c'est joli, doux, tout en rondeur même si j'ai parfois regretté que les personnages soient peu identifiables.

Bref, un bel album dans l'air du temps que je recommande.
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