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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1910, quai Colbert au Havre. Là où travaillent les charbonniers pour gagner misère. Ces charbonniers, « fringues en lambeaux, galoches trouées, mines d'affamés. Une bande de pouilleux, misérables de la tête aux pieds ». Des charbonniers se situant au plus bas de la hiérarchie des dockers. « Les derniers des derniers ». « Le quai Colbert n'était rien d'autre qu'un territoire de cendre, de crasse et de suie, où trimaient les damnés du port, des mercenaires dégénérés sur lesquels couraient les rumeurs les plus folles et les plus sordides. Là-dedans, dans l'espace maudit, on buvait et on se battait jusqu'à la mort. Un repaire de hors-la-loi où régnaient une terreur sanglante et une licence abjecte. Quai Colbert, tout était pire qu'ailleurs sur le port où pourtant rien n'était rose. »
« Des bêtes de somme, voilà ce qu'ils étaient, rien d'autre. Et traitées comme telles. Ou pire encore. [...] Pour quatre francs la bordée, ils suaient sang et eau, se brisaient les reins et respiraient de la merde. Cela en valait-il la peine ? Sur le quai, à quarante ans, on était foutu. Quand on n'était pas mort. »

Leurs conditions de vie sont épouvantables, à l'opposé de celles des négociants-importateurs de charbon dont les affaires prospèrent. « Le charbon ! Rien ne comptait plus pour la formidable industrie portuaire, pour ce rivage où le monde entier faisait escale, où les plus grands navires, les plus modernes, les plus rapides se donnaient rendez-vous. Il avait lu récemment dans Le Figaro que la croissance du Havre était un fait unique dans l'histoire commerciale française, qu'en quarante ans le trafic portuaire avait été multiplié par dix ! »

Voilà le contexte sur lequel repose cet ouvrage où vous devinez, rien qu'à la lecture de ces deux paragraphes, que la colère va gronder sur fond de lutte des classes. le moindre prétexte est source de bagarres, d'énervement et voilà que se pointe à l'horizon une machine grue capable de remplacer une bonne partie de la main d'oeuvre. le terreau fertile d'une révolte syndicale, qui rappelle celui des mineurs du Nord.

J'ai trouvé ce roman historique, basé sur des faits réels, absolument passionnant tant pour son écriture à la Zola que pour son histoire. Celle de Jules Durand, un chef de file syndical qui finira broyé. L'ambiance est palpable, les descriptions et le vocabulaire d'époque sont immersifs, la narration est prenante. Tellement prenante que j'ai trouvé cette lecture fatigante, moi qui lis le soir ! J'ai mis plusieurs jours avant de tourner la dernière page.
Petit bémol sur la forme, car les notes sont situées en fin d'ouvrage, ce qui oblige à s'y rendre régulièrement. Cela coupe la lecture, j'aurais préféré qu'elles soient en bas de pages.

En résumé, une très belle lecture qui me restera en mémoire, à la fois pour l'écriture et pour l'histoire.
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A lire impérativement surtout pour les Havrais , cette histoire vraie et un peu oubliée permet à l'auteur de remonter dans le temps lorsque le Havre se développait et que le travail des dockers était comme dans tout le monde ouvrier à cette époque à la limite de l'esclavage.Un bel hommage à un homme jules DURAND broyé par une société qu'il avait essayé de rendre meilleure.
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