Certains romans ont l'art de nous surprendre.
En embuscade, ils ne se tiennent pas là où on les attendait. Ils se font attendre, se dissimulent, se travestissent.
Et puis un jour, leur essence nous éclate au visage. Voilà ce que je suis, voilà ce que j'étais, semblent-ils nous dire.
1, Rue des Petits-Pas de
Nathalie Hug m'a fait cet effet-là.
J'en attendais beaucoup, son synopsis me semblait prometteur et les critiques qui le portaient étaient élogieuses. Pourtant, j'ai passé la première moitié du roman à me demander s'il valait la peine que je continue ma lecture. Je peinais à m'attacher aux personnages, je les trouvais trop nombreux et difficilement différentiables. Et une fois le premier twist mis au jour, je ne parvenais plus à trouver de sens à ma lecture.
Et puis une petite voix m'a chuchoté de persévérer. Parce qu'au bout était la lumière, le chemin, la connaissance. Et il y avait, derrière le personnages de Louise, une immensité à découvrir.
J'ai lu la deuxième moitié d'une traite, passionnée, enivrée.
Je comprenais alors ce que ce roman avait dans le ventre, le coeur et le corps,
pour mon plus grand bonheur.
1, Rue des Petits-Pas est un magnifique roman d'apprentissage. Dense, sincère, ultra-documenté, il est d'un réalisme aussi cru que bouleversant.
Il dit l'après-guerre comme je ne l'avais jamais lu,
les âmes et les corps dévastés,
la rage chevillée aux coeurs,
et les démons accrochés.
Il raconte la folie, l'horreur et le courage,
l'abnégation et la lâcheté.
Il dit toute la misère humaine que la guerre a laissée derrière elle,
les petits marchandages avec les dieux et les démons,
et la haine des hommes à l'égard des femmes,
toujours,
incessante.
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