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4,03

sur 7572 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On ne connait ni son nom, ni le crime qui l'a condamné et pourtant dans quelques semaines, il ne sera plus de ce monde.
Durant ses six semaines restantes, on le suit, on connait son ressenti, ses émotions, comment il vit le fait d'être condamné à mort. Finalement, ce livre est son journal intime.
Victor Hugo n'a seulement que 27 ans lorsqu'il publie son oeuvre. C'est un roman à thèse, c'est-à-dire qu'il cherche à illustrer une théorie, des idées, à défendre une thèse à travers une histoire qui ne constitue en fin de compte qu'un prétexte pour confirmer une thèse ou pour en réfuter une autre.
Je trouve cette oeuvre vraiment intéressante d'autant plus que nous en tant que lecteur nous ne pouvons pas avoir d'avis concernant si cette décision est la bonne, puisque nous ne connaissons pas ce qui l'a fait. Alors on ne peut pas détester le personnage, juste nous suivons son quotidien des derniers jours.
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L'histoire poignante d'un homme au seuil de la mort.
Écrite à la première personne afin que le lecteur vive "la tragédie de l'intérieur", l'oeuvre s'ouvre sur l'annonce du verdict : "Condamné à mort ! Condamné à mort !", se répète le narrateur qui semble étonné du jugement. On ne sait pas grand chose de lui, à part qu'il est jeune et issu d'une bonne famille, comme en témoignent sa redingote et sa chemise de baptiste ainsi que l'allusion à ses "années d'innocence et de bonheur". Chose étonnante, on ne connaît pas le motif de sa condamnation : qu'a-t-il bien pu faire de si terrible pour être guillotiné, lui qui semble si désoeuvré par ce qui lui arrive ? La raison est peut-être politique, en tout cas ce qui est certain, c'est quand restant aussi généraliste, Victor Hugo a volontairement voulu évoquer les condamnés à mort dans leur globalité : ce court roman est avant tout un plaidoyer. Cet homme n'en est qu'un parmi tant d'autres, comme l'attestent tous "les fragments de pensée épars sur la dalle" (de la cellule) gravés par les hommes qui l'ont précédé, et également sa rencontre, le jour de l'échafaud, avec son "héritier" (le prisonnier qui récupère sa cellule).

Toute la première partie est une lente descente aux enfers, une "agonie de six semaines" pendant laquelle le condamné livre son ressenti lié à son enfermement dans cette "boîte de pierre" ("pris entre quatre murailles de pierre nue et froide, sans liberté pour mes pas, sans horizon pour mes yeux") auquel se mêle des souvenirs et l'évocation des "trois orphelines" que sa condamnation a faite : "après ma mort, trois femmes, sans fils, sans mari, sans père"... L'homme réalise tout ce qu'il a perdu à jamais et sa souffrance est tangible. Sa solitude également.

Car il est seul, ce condamné, durant les six dernières heures de sa vie sur lesquelles se concentre la seconde partie. Pourtant ça défile dans sa cellule : des geôliers, le directeur de la prison, un prêtre tout aussi blasé que les autres et qui l'excède par son indifférence. La scène où on lui amène sa fille Marie, trois ans, est émouvante : la petite ne reconnaît même pas son père. C'est là qu'il comprend, dans un mélange d'hébétude et de détresse, que tout est vraiment fini ("la dernière fibre de mon coeur est brisée")... C'est son tour de s'offrir, malgré lui, en spectacle au peuple, comme un animal de foire. Mais n'est-ce pas comme ça qu'il a été traité dès le début, bafoué dans son humanité, dans ce lieu où "tout flétrit", "tout se salit"?

Solidement documenté (jusque dans l'argot des dialogues, qui les rend quasi incompréhensibles), Victor Hugo dénonce la peine de mort mais aussi les procès bâclés et les conditions de détention déplorables. Un sujet qui reste malheureusement toujours d'actualité et qui fait toujours écho à notre époque.
Lien : https://www.takalirsa.fr/le-..
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J'ai découvert "Le dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo, et j'ai été agréablement surprise.

Je redoutais un plaidoyer contre la peine de mort, mais j'ai été carrémenr happée par ce roman.

Il retrace les derniers jours d'un homme condamné à mort, comme dans un journal intime.

L'absence de détails sur son crime renforce la puissance du récit, mettant en lumière la cruauté de la condamnation. On ne sait pas ce qu'il a fait de frave pour mériter cette punition.

La plume de Hugo, ajoute une dimensiom de débat et une simplisité qui donne accès a cette lecture à tous. Elle esr brève et sobre et nous permet de nous interroger sur le sens de la peine de mort, encore actuelle dans certains pays aujourd'hui
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Un livre poignant, qui, comme nous l'annonce son titre, nous présente les derniers jours d'un condamné à mort. On nous y présente un homme dévasté mais profondément humain.
Ce livre dénonce évidemment la peine de mort, mais il n'est pas ennuyant et barbant pour autant. On fini par s'attacher au personnage et éprouver de la compassion pour lui tout au long du livre, puis, une certaine tristesse au moment fatidique de ce roman.
On ne peut qu'être touché par cette oeuvre.
J'ai lu ce livre dans le cadre de mes études en français, je ne peux pas dire que j'ai adoré ce livre (ce n'est pas forcement mon genre de prédilection) mais, d'après moi, il est difficile de détester cette histoire, rien que pour le message qu'elle porte.
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Un très beau plaidoyer contre la peine de mort.
Victor Hugo ne se concentre pas sur ce qu'aurait pu faire le condamné, sur ce qui lui aurait valu cette peine, mais sur ce que représente la peine de mort.
Car finalement, la problématique de la peine de mort est bien la !
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Quelle délicate tâche que celle d'apprécier un livre de Victor Hugo. Chaque fois que j'ai à le regarder en face, je tremble, étourdie, devant cet icône de la littérature française...

Maître incontesté de l'écriture, Hugo ne déroge pas à la règle dans ce récit. Court, mélancolique et admirablement bien écrit, le Dernier jour d'un condamné reste sans aucun doute un incontournable. Un plaidoyer sans faute, sachant user des images fortes, des rythmes ternaires et de tous les ressorts de la langue française.
Néanmoins, (peut-être ai-je trop mangé du Hugo autrefois), la magie n'a pas opéré sur moi. Je suis restée de marbre devant cet homme qui met son âme à nu à la veille de son execution : la tonalité pathétique, utilisée du début à la fin du récit, a fini par m'ennuyer. Un peu de colère, de rébellion m'auraient sûrement davantage touchée.

Toujours est-il que la charge historique de ce livre reste incontestable et qu'il est, je pense, du devoir de chacun, de l'avoir lu au moins une fois dans sa vie.
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Le but est de ne pas inciter le lecteur à juger le condamné. le but est de ne rien révéler pour ne pas donner un avis direct. Pour moi c'est un gros raté.

Cela fait déjà 3 fois que je lis ce livre.
3 fois que je n'aime pas ce que je lis.
3 fois ou je me dit qu'il manque un truc à l'histoire.

Je pense ne plus jamais relire ce livre. Je suis à chaque fois déçue et pourtant j'ai eu cet espoir d'aimer vu que je suis plus mature et que je comprends plus de choses. Malheureusement j'ai eu faux ! Je me suis ennuyée, je n'ai rien trouvé d'intéressant, je trouvais ça brouillon. Ce que je n'ai pas aimé c'est qu'au final tout n'est que réflexion.

La plupart de l'histoire était une aiguille dans une botte de foin et la fin est arrivée comme un cheveu en plein milieu de la soupe. Beaucoup trop rapide et bâclée, je pensais avoir une surprise mais pas du tout, c'était plus une réflexion du style "j'ai lu tout ça juste pour ça ?!"

Et puis pardon mais le personnage ?! C'est non.
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Hugo écrit ce plaidoyer , "Le Dernier Jour d'un Condamné" en venant nous chercher sur le terrain de la compassion , de l'empathie.
Nous passons tout un roman à connaître les pensées d'un homme afin de comprendre ce que ressens celui-ci face à cette mort imminente et inéluctable.

Je suis contre la peine de mort mais ce n'est pas grâce à Victor Hugo.

Ce condamné, je ne m'y attache pas : Je ne sais ni qui il est, ni ce qu'il a fait. Je sais juste qu'il a tué, je n'ai donc pas "de base" une énorme compassion pour lui.

Il ne se repent pas, il n'explique pas quelles sont les émotions qui l'ont traversées pour commettre cet acte. Il vit tout comme s'il découvrait soudainement les lois humaines, comme si ce qu'il avait fait n'était rien. Il est égocentré et ne pense qu'à sa propre mort; aucunement à celle qu'il a enlevée et aux proches des personnes décédées. Il est terriblement lâche.

Je ne suis pas contre la peine de mort parce qu'un condamné me fait pitié. Je suis contre la peine de mort car je pense que l'homme ne peut s'abaisser à ça; que l'on ne peut pas punir un meurtrier en devenant meurtrier. L'abolition de la peine de mort passe, à mon sens, par des principes, des valeurs, use de la rationalité et non des émotions.

Car oui, notre condamné à mort de Victor Hugo a un côté attachant à s'émouvoir de ce qui va lui arriver, à la rigueur on peut trouver ça terrible pour lui. Aujourd'hui, quid des terroristes ? Qui est prêt à les plaindre, à se mettre à leur place. On ne connaît pas les pensées de ces gens-là; on ne peut pas se mettre à leur place. La peine de mort est abolie et doit le rester pour des raisons réfléchies, rationnelles, et non pas à partir d'émotions.
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Ce roman est un plaidoyer pour l'abolition de la peine de mort. Comme l'écrit l'auteur dans sa préface de 1832 : « Se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux ». On lit le parcours d'un jeune condamné à mort rédigeant ses dernières pensées entre son emprisonnement à Bicêtre puis à la conciergerie pour finir sur la place de Grève. Il espère être gracié mais comme il l'écrit à sa fille : « Voilà ce qu'ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer. Comprends-tu cela, Marie ? me tuer de sang-froid, en cérémonie, pour le bien de la chose ! »
Ma lecture a été entachée par le vocabulaire de l'époque et le jargon du milieu carcéral, je n'ai donc pas vraiment accroché à ce plaidoyer. Malgré tout, cet ouvrage est magnifiquement écrit, très contemporain pour l'époque. Mais que penserait Victor Hugo en sachant que la peine de mort a été abolie en 1981 soit 152 ans après la première publication de ce livre ?
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Finalement je ne suis pas très friand de ce court roman. Il est écrit sous la forme d'un journal dont le narrateur est le condamné. Il y a donc un monologue intérieur de cet homme exprimant son calvaire et le désespoir qu'il est en train de vivre suite à sa condamnation. Il en profite pour dénoncer cet acte cruel pleinement assumé par le système judiciaire français de l'époque (la peine de mort est restée en vigueur jusqu'en 1981…) C'est remarquablement écrit, le plaidoyer est efficace, mais si je n'ai pas reçu cette oeuvre comme les précédentes, c'est qu'il y a un peu trop de pathos, un excès de romantisme propre à ce début du XIXe.
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