Pubis et forêts, arrêtons de tout raser.
Ecrire encore un livre qui parlerait d'elle, la forêt sombre et velue.
Parler encore de la forêt, voilà ce que j'ai en tête, et sur le coeur, et dans la peau.
Il dormait le jour, il lisait la nuit, habitant dans les livres, survivant grâce à la littérature.
Mais il pouvait tout aussi bien avoir envie de lire un roman dans la nuit qui venait. Et pas seulement un roman. Un roman par nuit ne lui suffisait plus. Il lui en fallait deux à présent. Pour passer de l'un à l'autre, les expérimenter, curieux du conciliabule qui en sortirait.
Beaucoup de vapeurs aussi, d'humeurs, de nuées, de buées, de nuages, et de vent, une grande respiration.
Beaucoup de rochers, de blocs errants, erratiques, de corps fracassés, laissés sur place dans les forêts, imprimant en vous une sensation de chaos, de puissance des désastres et de nécessité.
L'été, la rosée s'évaporait en brumes couleur de violettes, on aurait pu se croire en Bosnie. L'hiver, dans les monts de l'Oural, mais ça de moins en moins. Il ne neigeait presque plus.
Quand on sortait de la maison, qu'on en faisait le tour, ce n'était que forêts et firmaments; pâturages phosphorescents; arcs-en-ciel immenses et toujours doubles, intensément colorés.
Le vent s'engouffrait par la porte restée ouverte sur la moraine, un courant thermique descendant aussi mordant que l'ancienne gueule glaciaire qui avait occupé le versant de la montagne avant de se rétracter, laissant traîner l'entassement de ses blocs fracassés.