Ce que je peux te dire d'elles… Elles, ce sont Angèle, Babé et Justine les cousines germaines. Élevées ensemble, comme des soeurs, par Mémé Anna, alors que la mère d'Angèle est partie sans retour pour les États Unis et que Clémentine est décédée à la naissance de Babé.
Leur histoire est narrée par Blanche, la fille d'Angèle, qui a vécu entre ces trois femmes une enfance à la fois choyée mais aussi solitaire. Blanche a rempli de petits carnets de ce quotidien, raconté les grands malheurs qui les ont frappées mais aussi tous les menus bonheurs partagés, à l'intention de sa fille Violette.
La narratrice profite d'un long voyage en train pour se souvenir, mais aussi et surtout pour se préparer aux retrouvailles avec Violette. La mère et la fille se sont beaucoup éloignées, cette dernière ayant choisi de quitter Toulouse pour la capitale, un départ en forme de rupture.
Ce sont de beaux personnages de femmes que brosse
Anne Icart, ancrés dans les années 70 et son contexte de libération des femmes, du mouvement MLF, de la revendication légitime (à nouveau contestée ici et là) à pouvoir disposer de son corps. L'auteur compose une jolie famille constituée de femmes uniquement dans laquelle les hommes laissent leur place ou meurent brutalement, des femmes qui se soutiennent, se respectent tout en cherchant leur place dans la société et au sein même de la petite communauté qu'elles forment.
Un roman agréable, pas inoubliable, mais qui possède tous les éléments pour que sa lecture soit un moment de plaisir : un peu d'émotion, quelques rebondissements, une structure qui ménage ses effets et, je l'ai déjà dit, des personnages bien construits. Un bon roman pour les vacances à venir.
Challenge ABC 2021/2022