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Citations sur Dans l'ombre (32)

Ils passèrent un moment à parler du temps. Ils avaient eu un bel été dans la région et les paysans avaient engrangé du foin en abondance. Depuis plusieurs jours, tous passaient leurs journées aux champs, il n'y avait de place pour rien d'autre. Elle lui demanda de lui parler de Reykjavik, et plus précisément de ce que tout le monde appelait la situation. Elle l'interrogea sur ces femmes qui fréquentaient les soldats. Ce n'était pas trop voyant? Ca se passait comment, exactement? Les autorités allaient enfin se décider à prendre des mesures? Thorson s'efforça de lui expliquer qu'en effet, certaines Islandaises fréquentaient des militaires, mais la plupart du temps tout se passait bien. Bien sûr, il y avait quelques débordements. On avait créé une brigade de surveillance des mineurs chargée de veiller sur les filles encore trop jeunes. La vieille femme avait plus d'une fois interrompu Thorson par des "Eh bien, dis donc!" Elle avait entendu dire que c'était le chaos et que ça ne risquait pas de s'arranger maintenant que les Américains déferlaient sur le pays.
Puis elle avait repris un peu de tabac. La vieille pipe posée dans le cendrier à côté d'elle devait aussi lui appartenir. Elle avait perdu presque toutes ses dents et un léger sifflement se faisait entendre chaque fois qu'elle parlait. Ses longs cheveux gris retenus en deux tresses, le visage aussi ridé qu'un sac en papier chiffonné, les doigts déformés, le dos voûté, elle portait la marque des travaux manuels qui avaient constitué son lot quotidien.
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« Flovent et Thorson s’approchèrent pour mieux voir. Le médecin avait raison. Même si le trait était grossier et maladroit, en l’examinant à la lumière crue du laboratoire, on distinguait clairement la croix gammée dessinée sur le cadavre. »
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Aucun n’était bien malin et j’ai vite compris que je pouvais obtenir d’eux tout ce que je voulais. C’est une sensation assez grisante d’avoir un tel pouvoir sur autre.

(p.318)
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Le soir, ils discutaient ou écoutaient la radio. Flovent savait qu'il appréciait ces moments. Son père avait perdu la moitié de la famille qu'il avait fondée quand la grippe espagnole avait emporté son épouse et sa fille. Lui et FLovent les avait pleurées en silence. Après ça son père n'avait pas recherché de nouvelle compagne.
Cet homme appartenait à la dernière génération d'Islandais capables de se satisfaire de peu, de traverser les guerres, les crises économiques, et de voir les leurs succomber à des épidémies sans jamais se plaindre.
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- On pense qu'il a été envoyé ici sur l'ordre d'Himmler en personne, puisque ce dernier s'intéresse beaucoup à l'Islande, comme beaucoup de nazis.

- Ils croient que ceux qui vivent ici appartiennent à je ne sais quelle race nordique, germanique, restée pure depuis l'époque des vikings .

- Sauf qu'ils n'ont trouvé en Islande qu'un tas de bouseux?

- En effet, répondit Flovent avec un sourire.
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Flovent passa un long moment avec le couple avant de redescendre chez Felix Lunden. On avait enlevé le corps pour le transférer à la morgue de l'Hôpital national. Le médecin de district et le photographe étaient repartis, mais un policier en uniforme montait la garde. Flovent était le seul membre de la Criminelle de Reykjavik. Ses autres collègues avaient été affectés à des tâches plus urgentes dès le début de la guerre. Il craignait de devoir en rappeler certains pour qu'ils puissent l'aider dans son enquête, laquelle promettait d'être longue et complexe.
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Il descendit de voiture et s'approcha des étendoirs pour regarder le golfe de Faxafloi et les nuages blancs d'été sur l'océan, et se rappela combien il avait trouvé ce paysage et cette lumière magnifiques quand il était arrivé en Islande. Il aimait le silence et la sérénité qu'il procurait.
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Le Sudin contourna soigneusement les frégates et les torpilleurs avant d’accoster au port de Reykjavik. Quelques instants plus tard, les passagers descendirent du ferry. Titubants, certains étaient très soulagés de retrouver la terre ferme. Pendant qu’ils traversaient le golfe de Faxafloi, le vent avait subitement forci et avait tourné au sud-ouest, il s’était mis à pleuvoir et, après une navigation plutôt calme, le bateau avait beaucoup tangué. La plupart des passagers étaient restés à l’abri dans les cabines exiguës à l’air saturé d’humidité du fait de leurs vêtements mouillés. Quelques-uns, parmi lesquels Eyvindur, avaient souffert du mal de mer sur la dernière partie du trajet.

Monté à bord à Isafjördur en traînant ses deux valises éculées, il avait dormi presque tout le voyage, éreinté après sa tournée. Les bagages contenaient du cirage Meltonian et du vernis Poliflor, ainsi que des échantillons de faïence qu’il avait essayé de vendre dans les villages, les fermes et hameaux des fjords de l’Ouest : assiettes, tasses et couverts fabriqués en Hollande, que le grossiste avait importés en Islande juste avant que la guerre n’éclate.
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Les voisins d'Eyvindur n'avaient aucune critique à faire sur lui. C'était un homme convenable, silencieux et discret, certes assez peu sociable mais courtois. Ils furent tous choqués d'apprendre que c'était lui qui avait été récemment tué d'une balla dans la tête. Il s'absentait souvent par nécessité professionnelle et son installation dans cet appartement était assez récente. Ils ne tarissaient pas d'éloge sur lui, mais il en allait tout autrement de Véra, sa compagne.
P. 115
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" le nazisme était en train de s'installer en Allemagne et ces recherches feraient figure de travaux pionniers dans le domaine des études aryennes que Hans rêvait de mener en Islande sur l'origine des islandais et le caractère viking"
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