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Citations sur Nuages garance (5)

- Tu vois l'ennemi ?
- Oui.
- L'homme et la femme ?
- Oui.
- Ils font des choses louches ?
- Euh ! Non, ils mangent des mandarines.
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Je marchai vers la cascade et à mi-chemin je me mis à courir. Je courais en proie à une grande peur. J'étais persuadé que les deux personnes étaient déjà mortes.
Je repensai au rire de la femme, à ce rire qui n'était pas normal. Et pour la première fois, je compris que ce rire était creux et triste. Je marchai en écoutant le bruit de mes zôri. Et, alors que j'avais déjà parcouru à la course, sans m'en rendre compte, presque la moitié du chemin qui descendait à la cascade, je tombai sur l'homme qui remontait. Il était seul.
"Où vas-tu petit, il n'y a plus personne à la cascade maintenant", dit l'homme en s'arrêtant un instant. J'avais beau chercher des yeux, l'homme était seul. Nulle trace de la femme. Est-ce que par hasard la femme aurait été la seule à se donner la mort ? Immédiatement les paroles de l'homme, "il n'y a plus personne à la cascade maintenant", me revinrent à l'esprit et j'en fus effrayé. Prêt à pleurer, je dépassai l'homme et continuai à descendre le chemin à la course. Il me semblait descendre dans un gouffre. Il faisait de plus en plus froid et de plus en plus sombre.
Au tournant du chemin, soudain le bruit de l'eau augmenta. Puis aussitôt j'aperçus la cascade ainsi qu'une partie de la "maison de thé". Personne. J'y restai un moment saisi de crainte et de désespoir.
J'appelai : "Madame !"
"Madame ! Madame ! " fis-je de nouveau en pleurant pour de bon.
A ce moment-là, à une dizaine de mètres de moi, je vis quelqu'un se lever et se diriger vers moi. Je restai figé de stupeur. C'était la femme. Elle s'était assise sur une pierre au bord du chemin pour se reposer.
" Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle en venant vers moi. Elle approcha son visage.
- Je pensais que vous étiez morte ", répondis-je. De soulagement mes larmes s'étaient mises à couler le long de mes joues.
La femme posa une main sur ma tête et m'essuya les yeux avec le mouchoir qu'elle tenait dans l'autre main. Le mouchoir était trempé et froid.
" Tu es sûr que tu n'as pas rêvé ?" demanda-t-elle, pensant sans doute que j'avais eu un accès de somnambulisme. Pour me faire sortir de mon rêve elle fit pivoter ma tête deux ou trois fois, ce qui me donna une impression de vertige, puis elle me donna une petite tape dans le dos. Et elle rit de ce rire que j'avais entendu lorsque j'étais caché sous la tribune.

Extrait de "Le chemin qui descend à la cascade"
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Le bord de la rivière est un endroit où les gens paraissent toujours étrangement tristes. Je ne sais pour quelles raisons mais le spectacle de personnes au bord d’une rivière me paraît sans exception mélancolique, triste et pénible.
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En bas de l'escalier, Haruji frotta la revue pleine de pleine de poussière sur son fond de pantalon et se mit à la feuilleter.
Sur le papier glacé des caractères européens étaient imprimés serrés.
"Oh ! c'est de l'anglais", dit Haruji l'air déçu. Yûsuke prit la revue des mains de Haruji et y jeta un coup d'oeil à son tour. Effectivement il s'agissait d'écriture européenne. Mais lorsqu'il la feuilleta pour la seconde fois ses yeux furent attirés par une page sans caractères.
"Tiens, il y a autre chose !"
En tournant les pages de nouveau il trouva la photo d'un jeune homme et d'une jeune femme, debout en train de s'embrasser. Le buste de la jeune femme était penché en arrière et son visage disparaissait complètement derrière celui du jeune homme.
"Quoi ?"
Haruji vint voir. Les deux enfants contemplèrent longuement la photo en silence. Ils avaient déjà vu ce genre de scènes dans des revues ou sur des affiches de cinéma, mais dans la semi-obscurité d'une maison abandonnée l'impression qu'ils en eurent était complètement différente. Ils avaient le sentiment étrange de voir quelque chose de secret qu'ils n'auraient pas dû voir. Haruji semblait partager le sentiment de son camarade. Il fit claquer sa langue et dit :
"Tiens ! C'est pour toi, en essayant de forcer Yûsuke à la prendre.
- Je n'en veux pas, répondit celui-ci en la repoussant.
- Pourtant, tu as bien envie de la voir, répliqua Haruji.
- Je ne vois pas en quoi c'est intéressant, répondit Yûsuke en faisant la moue. La revue tomba sur le sol entre eux deux.
- Bisou-bisou", fit Haruji en donnant un petit coup du bout de sa chaussure dans la revue.
Yûsuke trouva les paroles de Haruji extrêmement vulgaires et désagréables.
"Bisou-bisou !" chanta Haruji en battant la mesure puis il se dirigea vers la cuisine, ouvrit les robinets d'eau qui ne fonctionnaient plus, retourna dans la salle de séjour, y fit deux petits tours, puis courut jusqu'au salon.
Yûsuke suivit Haruji puis proposa de quitter cette maison déserte :
"On sort ?
- Oui", répondit Haruji, en grimpant sur le rebord de la fenêtre d'où il sauta dehors. Et Yûsuke l'imita. Une fois à l'extérieur Haruji , ayant sans doute oublié la photo, ne répéta plus sa petite rengaine.

Extrait de "Les libellules"
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Shôji n'avait jamais rien dit à quicinque du fait qu'il avait rencontré son père au théâtre avec Omiyo. Il avait la conviction que si son père n'en avait pas parlé, lui non plus ne devait pas le faire. Il s'agissait d'une sorte d'accord tacite entre lui et son père.

Extrait de "Accord tacite"
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