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Citations sur Le Solitaire (127)

Après mon septième apéritif, je pensais qu'il n'y a ni réel, ni irréel, ni vérité, ni mensonge. Toutes les philosophies et toutes les théologies sont bonnes ou mauvaises si on veut ou si on ne veut pas.
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Il y a toujours eu ce sentiment que quelque chose me manquait. Qu'est-ce qui me manquait? Qu'est-ce qui m'a manqué? J'aurais voulu tout savoir. C'est cela qui me manquait. De ne pas avoir su. De ne pas savoir tout. (...) Je n'avais fait aucun effort parce que je sentais qu'on ne pouvait pas savoir. J'en étais inconsolable.
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Je n’étais pas révolté. Je n’étais pas résigné non plus car je ne savais pas à quoi il fallait que je me résigne ou quelle société envisager pour vivre dans la joie. Je n’étais ni triste ni gai, j’étais là, des pieds à la tête, pris dans la cosmogonie qui ne pouvait être autre que ce qu’elle était et ce n’est pas telle ou telle société qui pouvait y changer quoi que ce fût. L’univers était donné une fois pour toutes avec ses nuits et ses jours, ses astres et le soleil, la terre et l’eau et tout changement à ce qui nous était donné dépassait les possibilités de l’imagination. Au-dessus, il y avait le ciel, la terre soutenait mes pas, il y avait les lois de la gravité et d’autres lois, tout l’ordre cosmique leur était soumis et nous, nous en faisions partie.
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Mais le soir, après le travail, tandis que j’errais d’un bistrot à l’autre, Jacques, lui, s’instruisait. Il lisait des romans et des livres idéologiques. Il s’était inscrit dans un parti révolutionnaire. Il s’endoctrinait le soir, il assimilait, probablement, pendant son sommeil et, le lendemain matin, il attaquait avec fureur la société. Et comme j’étais son unique interlocuteur, il me foudroyait du regard, me menaçait de son index, si bien qu’il me donnait une telle mauvaise conscience que je me sentais responsable de tous les maux engendrés par « le système ». C’est moi qui étais la mauvaise société, le mauvais système, le bouc émissaire.
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Mes adieux furent brefs. J’offris un beaujolais au café du coin, je n’y avais même pas invité Juliette. Elle était toujours vexée. Après nous être abandonnés l’un à l’autre, nous nous étions abandonnés.
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