James Ivory l'avait lu avant moi et en fit un film qui passe pour être un de mes préférés. le jeu des acteurs,
Emma Thompson et Anthony Hopkins y sont bien entendu pour beaucoup mais à voir la fidélité d'Ivory au fond d'Ishiguro, le roman porte sur lui tout le charme et toute la force de cette histoire.
Une certaine lenteur, un ordre ancien qui se craquèle et qu'on voit s'effondrer, un Stevens qui refuse même de voir et a fortiori d'y croire, une Kenton qui pressent ces changements et un homme et une femme qui se croisent mais finalement se perdent.
Evidemment que la vie de ces grandes maisons britanniques d'un temps perdu procure aussi de grands moments servis par une langue élégante et un procédé littéraire maniant habilement le souvenir à la narration présente et donnent à l'ensemble une saveur qui donne envie de revoir le film juste pour chercher, trouver les nuances, les ressemblances et les dissemblances.
Le filigrane sur les événements de Lord Darlington n'est qu'accessoire et ne porte sens que dans la réflexion autour du dévouement et de l'aveuglement que le service et non servitude porte parfois en lui.