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4,2

sur 1514 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce roman, parce qu'il ne s'ancre pas dans un thème littéraire, mais dans une multitude. En effet, nous ne sommes pas ici face à un roman d'amour, ni à un roman historique, ni à un roman psychologique mais bel et bien tout à la fois. Les idées développées par le narrateur (notamment sur le travail de majordome et sur la dignité 100% anglaise) sont très intéressantes, et Kazuo Ishiguro associe très bien ici l'utile à l'agréable, en mêlant une histoire plaisante à des données historico-politiques. Enfin, les personnages sont extrêmement poussés, et leurs réactions sont à la hauteur de leur intelligence et de leur psychologie.
En somme un très bon roman, s'inscrivant dans la pure lignée anglaise malgré la nationalité japonaise de son auteur. A lire sans hésiter
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Je suis plutôt partagée sur cet ouvrage...
Le style d'écriture et le vocabulaire m'ont enchantée et s'adaptaient particulièrement bien au narrateur.
C'est ce dernier qui a rendu ma lecture parfois un peu laborieuse et troublante...
Ce personnage semble dénué d'émotion et totalement incapable d'en comprendre même le sens. C'est à la fois agaçant, déconcertant et intéressant. Agaçant parce qu'on imagine aisément que sa vie (ou même la vie des gens autour de lui) aurait pu être très différente s'il avait été capable de percevoir les émotions de ceux avec qui il était en interaction, y compris son dernier employeur. Déconcertant parce qu'il est assez impensable (pour moi en tout cas) qu'il ait été incapable de ressentir quoi que ce soit au sujet de certains événements, ou plus précisément, d'être capable de refouler ses émotions au point de faire croire qu'il ne ressentait rien. Enfin, intéressant de voir comme certains aspects d'une vie peuvent en affecter d'autres de façon très importante, et cela par choix plus ou moins conscient. Ici, c'est l'aspect professionnel (et la dignité indispensable dans son métier) qui occulte tout le reste à tel point que notre narrateur n'est même pas conscient des blessures qu'il peut infliger à son entourage (ou à lui même), ni de l'impact qu'il peut avoir sur leur vie (notamment sur celle de Miss Kenton), ni du fait qu'il se ment à lui même au sujet de son précédent employeur. Cet aspect est assez fascinant tout en étant exaspérant.
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Stevens, le personnage principal de ce livre, porte en lui et représente toute l'histoire et la grandeur d'une corporation bien particulière et à part qu'est le métier de majordome. Ce roman se déroule en 1956 mais il est saupoudré de beaucoup de charme et de nostalgie d'un autre temps. Et en effet, on sent qu'un tournant se déroule pour cette profession à ce moment-là. La plume de Kazuo Ishiguro est très belle. L'auteur a su à merveille se mettre dans la peau de son personnage et analyser sa façon de penser en toute pudeur. Stevens passe son temps à cacher ce qu'il ressent derrière son professionnalisme. Ce dernier le rend aveugle à tous messages sociaux ainsi qu'à tout fait qui pourrait le détourner de sa tâche.

En réalité, la quête de notre héros vers Miss Kenton a bien plus de sens qu'elle n'y parait. Elle va l'amener à se connaitre lui-même mais surtout à faire le point sur sa vie, sur ses actions passées et donc sur ses souvenirs. Mais parfois sa mémoire lui joue des tours. Toute cette réflexion va le mener à une conclusion à méditer et à réfléchir. Il s'agit également d'un personnage suranné, comme surgit d'un temps lointain. Malgré une certaine froideur (seulement de façade), il suffit de lire entre les lignes pour se rendre compte qu'il est aussi plein de sentiments. le prouve d'ailleurs les moments rares et extrêmes où il ne peut retenir ses larmes. Certes cette retenue est franchement touchante mais on aimerait qu'il s'épanche enfin et réellement et surtout plus facilement.

Un beau roman sur la condition de majordome, sur le professionnalisme sans borne, sur un personnage touchant et sur l'histoire d'un amour manqué. J'ai apprécié la pudeur et la profondeur du personnage de Stevens sans que l'auteur ait besoin de tout nous dire directement mais plutôt en nous incitant à lire entre les lignes.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Les vestiges du jour a été une très belle surprise, livrée sur un plateau d'argent par ma bibliothèque. J'avais vu il y a quelques années déjà l'excellente adaptation avec Anthony Hopkins dans le rôle du Mr Stevens, et déjà j'avais été charmée. Mais le livre nous plonge encore plus profondément dans ce qu'est le métier de majordome et à quel point il est dur et important. Les réflexions du personnage principal, qui pourraient à première vue ennuyer les lecteurs les plus distraits, réussissent en réalité à passionner. Tout au long du récit, qui est raconté avec brio, le héros nous explique en quoi consiste vraiment son métier et à quel point la manière dont les services sont faits peuvent changer l'histoire. Il nous parler des qualités du parfait majordome anglais, de ce qu'est la dignité, et il le fait tellement bien qu'on en pleure.
Lien : http://papierencre.wordpress..
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Il y a beaucoup de pudeur dans ce livre confession. le majordome Stevens avec ce ton qui n'appartient qu'à lui : délicieusement suranné, truffé de non-dits, retenu et digne, nous conte les vestiges d'une époque, d'une société et d'une profession. Dès qu'on a pénétré au coeur de cette "langue barrière", tout se dresse devant nous : la campagne anglaise, les domaines, les objets chargés d'histoires, les allers et venues des serviteurs, la conscience professionnelle de celui dont le destin aura été de servir, conscience tellement poussée, qu'à nos yeux, il en sacrifie sa vie. A nous d'admirer son éthique, à nous de frémir devant tant de réalisations personnelles gâchées... L'Histoire aussi est tapie à l'ombre des "grands" de ce livre. Livre d'un japonais (éduqué en Angleterre) et qui deviendra, s'il ne l'est déjà, un grand classique de la littérature britannique. Livre qui fut l'objet d'un magnifique film du même nom et réalisé par l'américain James Ivory. Stevens a d'ailleurs pris les traits du magistral Anthony Hopkins. La lecture distille une nostalgie empreinte d'une tristesse qu'on ne peut s'empêcher d'aimer. Tout cela donne envie d'y retourner dans quelques temps...

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Le livre a ete adapte avec succes au cinéma tant cette histoire est presque visuellement passionnante lorsque l'on lit le livre.L'auteur connait la profession de son héros sur le bout des doigts et cela se sent dans son recit.Tout est forcément plus credible et interressant a la lecture.Un classique.
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Le roman débute en 1956 avec Mr. Stevens, majordome de la noble maison de Darlington Hall. Son employeur, l'américain Mr. Farraday, lui offre, pour quelques jours, sa belle voiture et de quoi se payer des pleins d'essence pour que Mr. Stevens puisse partir en vacances. Ce dernier profite de cette opportunité pour rejoindre les Cornouailles, là où s'est installée il y a quelques années Miss Kenton, ancienne gouvernante de Darlington Hall avec qui il a travaillé pendant de nombreuses années.

Pendant ces six jours de road trip à travers la campagne anglaise, on a accès au monologue intérieur de Stevens qui se remémore les années 20 et 30, quand le propriétaire de Darlington Hall était Lord Darlington. La petite histoire se mêle à la grande car la maison est le siège de nombreuses réunions officieuses de l'entre-deux-guerres. Lord Darlington reçoit en effet de nombreux hommes politiques, l'ambassadeur allemand notamment mais même le premier ministre britannique, et semble s'être porté garant de ce qui deviendra la phase la plus sombre de l'histoire allemande …

Kazuo Ishiguro offre des réflexions sur la dignité et le maintien de celle-ci, sur la servitude, sur ce qui fait un bon majordome. Stevens est aussi attaché et investi dans sa carrière de majordome que s'il s'était engagé dans une carrière ecclésiastique. Il a sacrifié sa vie pour faire ce qui lui semble le plus juste et le plus noble : servir son employeur dans le plus grand dévouement possible. Ce qui le rend parfois insensible mais aussi aveugle à certaines réalités. Il n'est pas là pour avoir un avis, pour juger, il est là pour faire son travail et faire honneur à son employeur, point.

C'est un roman élégant, au charme suranné, que je recommande chaudement. J'ai trouvé le narrateur très attachant de par ses maladresses mais aussi tellement agaçant parfois … On a envie de le secouer comme un prunier pour qu'il se réveille.
J'ai cependant quelque peu regretté le déséquilibre entre les deux temporalités de l'histoire. J'aurais aimé que les petites aventures de son road trip prennent au moins autant de place que la remémoration des années passées.
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Incontestablement, Ishiguro est le plus britannique des Japonais. Ce roman, magnifiquement adapté au cinéma par James Ivory, avec dans les rôles principaux Anthony Hopkins et Emma Thompson, mêle habilement l'ambiance des romans anglais et la délicatesse de la littérature japonaise.

Stevens est majordome, un majordome anglais à l'ancienne, digne, consciencieux et totalement dévoué à la famille qu'il sert. Après avoir servi Lord Darlington pendant la plus grande partie de sa vie, il est désormais attaché au service du richissime américain qui a racheté Darlington Hall. Sur les conseils de son nouvel employeur et pour la première fois de sa vie, Stevens prend quelques jours de congé. Un voyage en voiture vers le sud du pays, à la rencontre de Miss Kenton, l'ancienne intendante de la demeure. Quelques jours pour se replonger dans ses souvenirs, du temps de la grandeur de la maison, des réceptions fastueuses et d'une relation faite de heurts et de complicité.

Alternant entre passé et présent, cette immersion dans les réflexions et les souvenirs de Stevens, nous permet de découvrir un homme qui a consacré sa vie à servir au point d'oublier de vivre. C'est un portrait extrêmement touchant, empreint de nostalgie. Nostalgie aussi d'une époque sur le point de disparaître.

Je lis pour la première fois Ishiguro et je reste sous le charme de la perfection, de la minutie, de la subtilité de cette écriture. Chaque mot, chaque phrase, parfaitement ciselé, un véritable travail d'orfèvre. C'est un roman au rythme lent, aussi feutré que les pas des domestiques dans les couloirs d'une grande demeure, sans aventures ni rebondissements, mais au charme indéniable.
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Majordorme, Stevens a dédié sa vie aux autres. Comme son père avant lui, il exerce ses fonctions, tout en pudeur, dans une haute demeure anglaise.

Longtemps au service de Lord Darlington, il s'est senti témoin discret des grandes décisions du monde. En effet, à l'aube de la seconde guerre mondiale, Lord Darlington est une figure de la diplomatie anglaise et rencontre des hommes influents. Malgré l'ombre qui plane autour de Lord Darlington, Stevens lui demeure fidèle et orchestre avec finesse et fierté le séjour des invités de marque au sein du manoir anglais.

Des années plus tard un riche américain a acquis le château. Stevens va connaître alors une transformation de son service. Il entreprend, pour la première fois, un voyage à la rencontre de Miss Kenton, l'ancienne gouvernante. Ce séjour sera l'occasion d'une immersion dans ses souvenirs et dans cette histoire d'amour manquée. Malgré les renoncements qui ont émaillé sa vie en raison de ses fonctions, Stevens conserve un souvenir ému et fier de son métier.

Ce roman où se mêle dignité et dévotion révèle avec émotion le poids d'une vocation sur une destinée.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Maîtrise irréprochable. Parfaitement écrit. Traduction excellente, car même en français on sent le parlé british. On lit sourire en coin, amusé. Aucune action. C'est une personne, un majordome (ou butler), qui s'introspecte. Ce faisant, il se révèle à nous sans le vouloir. L'auteur livre ainsi son message. J'ai bien aimé ça, mais je me demandais un peu où on allait, pendant le premier tiers du roman.
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