C'est léger, c'est mignon, mais ça manque sérieusement de consistance ! Bof, quoi !
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L’été dernier, lorsque vous étiez en Espagne, vous n’osiez même plus ouvrir le journal. Une véritable série noire, quatre crashes en trois semaines. On a eu beau vous dire que l’avion restait le moyen de transport le plus sûr, vous avez fait demi-tour une fois arrivée en haut de la passerelle. Lorsque l’hôtesse vous a souhaité bon voyage, vous avez eu un flash.
Sous le porche de cette grande maison aux persiennes rouges, plaquée contre les barreaux métalliques de l’entrée laissant entrevoir un magnifique patio verdoyant, vous observez Cupidon. Chevauchant un dauphin, il tire une flèche de son carquois et semble dominer l’imposante fontaine en plomb ornée de coquillages. Comme l’eau froide vous a glacé les os, Luc tente de vous réchauffer en vous frottant énergiquement les bras. Vous sentez son souffle chaud, sa respiration qui s’accélère, ses mouvements qui ralentissent, ses yeux qui ne savent plus quoi faire.
Ce pincement dans le ventre, votre cœur qui s’emballe, vos joues qui rosissent facilement… Tout cela ne vous dit rien qui vaille. Il faut se rendre à l’évidence : vous êtes la malheureuse victime de ce satané Cupidon ! Vraiment, il pourrait faire attention quand il vise. Parce que vous êtes amoureuse, OK, c’est bien beau, mais vous êtes quand même amoureuse d'un autre homme que celui que vous êtes censée aimer. Bon, il est vrai que Jules vous a déjà trompée. Après tout, ce ne serait que lui rendre la monnaie de sa pièce
En pénétrant dans ce temple de la féminité, il paraît évident que ce n’est pas un endroit pour y traîner un homme et surtout pas le vôtre ! Quel que soit l’endroit où vous posez un œil, vous tombez toujours sur une Italienne sublime, perchée sur des talons aiguilles, le corps gainé d’une mini-jupe ras le pompon et d’un chemisier moulant laissant deviner des artifices fraîchement reconstruits.
Le principe est simple et semble logique : plus la boîte gagne de sous et plus les gentils salariés qui y ont contribué en gagnent aussi.
Alors, on les bichonne les gentils salariés, on leur offre des formations à la gestion du stress, on respecte leur rythme biologique : ceux qui sont plutôt du matin, ceux qui bossent tard le soir… le mieux étant d’être du soir et du matin.
Krystel Jacob sur France Bleu : "L'équation amoureuse à trois inconnues"