De bons voisins

Imaginez un instant, vous passez une soirée agréable dans votre appartement douillet lorsque soudain vous entendez un hurlement déchirer la nuit. Vous vous précipitez à la fenêtre, une femme se fait agresser sous vos yeux. Toutes les lumières des appartements d'en face s'allument, quelqu'un a sûrement dû appeler les secours…

Ce récit glaçant retrace les deux heures qui suivent l'agression extrêmement violente d'une jeune femme du point de vue de différents personnages. Les témoins restent spectateurs et refusent leur aide par leur silence, leur désintérêt, leur passivité. Et c'est à la lumière du jour que chacun réalise le drame qui s'est joué sous leur yeux mais qu'ils détournent encore hâtivement.

Cette description de « l'effet du témoin » ou « l'effet Kitty Genovese » du nom de la victime dont ce livre retrace le calvaire nous prend aux tripes, nous émeut et nous questionne. Qu'aurions-nous fait à leur place ?

Je me suis sentie assez souvent mal à l'aise à la lecture des situations décrites toutes très pénibles de ce qui arrive à la jeune femme mais également aux autres personnages. Toutes ces vies m'ont paru glauques. le fait de savoir que ce roman traitait d'un fait divers me l'a rendu un peu étouffant parfois. Je ne sais pas si j'ai pris plaisir à le lire mais j'avais envie de connaître la fin avec l'espoir sans cesse contrarié d'un dénouement si ce n'est heureux, du moins, acceptable.

Un roman noir, très graphique, basé sur l'histoire vraie de Kitty Genovese. Il prend aux tripes, ce livre, il est plein de pessimisme, de personnages désabusés, de situations terribles et ça colle bien à la période liminaire dans laquelle se situe l'intrigue.

Si, au début, les personnages se jetaient la balle comme une partie de ping-pong bien orchestrée, on se retrouve au final avec trop de personnages et trop d'intrigues qui n'ont pas réellement d'intérêts. L'élan du début est brisé par le récit qui se prolonge et on se serait bien passé de certaines sous intrigues sans réel intérêt, d'autant plus qu'au final certains arc ne sont même pas aboutis.

Un bon roman, dur mais très brouillon.

A quatre heures du matin le 13 mars 1964, à New York, dans le Queens, une jeune femme qui rentre chez elle est agressée dans la cour de son immeuble. Ses cris résonnent dans les appartements alentour, mais personne n'appelle les secours.
L'auteur nous livre la conscience de tous ses témoins muets et passifs.
Passant de l'un à l'autre, il nous fait en creux le bilan noir et désabusé sur le genre humain. Quand plus aucun espoir n'est permis.
Un roman noir qui fait réfléchir sur la société, la peur de l'autre et l'entraide.

C'est pas avec un bouquin comme ça qu'on va se mettre à fantasmer sur le New-York des années 60 !

Les sixties aussi ont eu leur lot de chroniques et de faits divers à faire dégobiller un cimetière, et celui-ci fait partie du lot.

Kat, qui n'a absolument rien à se reprocher (elle sera la seule dans le bouquin), sort tranquillement de son taf avant que le jour ne se lève pour se rendre chez elle. Pas de bol pour son mètre cinquante, elle va croiser la route d'un fou qui va la poignarder, la violer, tout ceci sous les paires d'yeux des voisins qui sont réveillés. Et qui ne vont absolument. rien. faire.

Voilà toute l'intrigue de ce roman sombre. Les voisins. Tous, sans exception ont quelque chose à se reprocher (en plus de ne pas appeler les secours) ou s'apprêtent à commettre un truc horrible. Un couple qui découvre les limites de l'échangisme, un flic véreux, un gosse qui sait pas s'il doit partir au Vietnam et laisser sa pauv' mère mourir dans son lit, une infirmière qui percute un landau avec sa grosse bagnole... Prenez tous les pêchés, tous les vices de la terre, secouez-les, fourrez les dans un bouquins et hop. Ça fait Des bons voisins.

L'auteur s'acharne donc sur ces personnages qui n'ont pas voulu faire le 911 alors qu'une femme se fait tuer sous leurs yeux.

On nous raconte par épisodes les fragments de ce que fait chaque voisin, tempérés par l'agonie de la victime ensanglantée.

L'ambiance est très bien décrite, la présence d'objets, de musiques, de livres de l'époque rend l'histoire encore plus authentique.

Ce que je n'ai pas aimé en revanche, c'est que c'est un peu gratuit. Se servir d'un fait divers pour dresser un portrait violent et glauque de New-York c'est du déjà-vu. Ça fait un peu sermon de l'Eglise sur la ville de Babylone. Dommage.

En résumé, on va pas s'enflammer. Vous attendez pas à ce que votre vie change en lisant ce livre. Si vous êtes fans de Scorsese (y'a un côté A tombeau ouvert), allez-y franco.


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Un livre coup de poing! Basé sur un fait réel, un livre qui nous fait réfléchir à notre société. C'est un livre court, l'auteur réussi à bien emboîté la perpective de tous les personnages. J'ai bien aimé même si c'est choquant, car nous devenons nous aussi un témoin..

soyons honnêtes, je n'ai pas réellement accroché à ce livre.

si le meurtre abordé (tiré d'une histoire vraie) est pour le mieux expliqué, l'auteur a voulu faire comprendre pour quelle raison chaque voisin a assisté à la scène de meurtre sans pour autant intervenir. et ce, au-delà du voyeurisme qui a bien sur été une des causes.

il entrecoupe la scène de meurtre avec des chapitres courts sur chaque voisin et leur préoccupation ce soir là. car oui, ce livre relate des faits sur deux trois heures d'une soirée.

je l'ai abandonné.. après l'avoir lu intensément, l'avoir trouvé redondant et ensuite l'avoir lu en diagonal, je me suis dit que ce n'était pas la peine de continuer.

je n'aime pas ne pas finir un livre mais me sentir obligée de le finir n'est pas chose aisée.

Mais quel est ce vent de folie qui s'est engouffré dans l'immeuble New-yorkais de Katrina Marino -tout le monde l'appelle Kat-, cette fatale nuit où elle se fait sauvagement agresser dans la cour, alors qu'elle n'est plus qu'à deux pas de son appartement ?

Nombre de ses voisins ont entendu ses cris, mails ils sont eux-mêmes tellement absorbés, préoccupés par leurs problèmes personnels, qu'ils les ont rapidement occultés. Et puis, inutile de déranger la police : quelqu'un l'a forcément déjà appelée, n'est-ce pas ?

Malheureusement non, personne n'a appelé la police, et pendant que, de longues heures durant, dans l'indifférence la plus totale, Kat lutte avec acharnement pour survivre, il se passe dans les logements riverains des événements extraordinaires...
La maladie, la tromperie, le sexe, la souffrance -morale ou physique-, impriment aux scènes qui s'y jouent une violence et une intensité émotionnelle peu communes.

Car si ces heures qui la séparent de l'aube doivent sembler interminables à la jeune femme, les brefs témoins de son malheur vivent tous quant à eux un moment qui marquera probablement à jamais leur existence (je ne rentrerai pas dans les détails, ne voulant pas gâcher le plaisir de votre éventuelle future lecture...).

Cette concentration spatio-temporelle d'intenses tranches de vie donne l'impression que l'auteur a voulu représenter le microcosme d'un milieu urbain gangréné par par le vice, l'insécurité et l'individualisme.
Le récit tourne ainsi à la démonstration, et perd en crédibilité. A moins que je ne me leurre et que chaque nuit, mes voisins vivent des situations hors du commun pendant que je bouquine tranquillement et banalement dans mon lit ?

Vous l'aurez compris, l'aspect caricatural de l'intrigue m'a gênée. Je reconnais pourtant que c'est aussi ce qui fait en partie l'intérêt de ce roman, avec lequel on ne s'ennuie pas une seconde : les situations s'enchaînent en une alternance de scènes qui nous font passer d'un appartement à l'autre, sur un rythme soutenu.
Et puis, c'est bien écrit. En accord avec son propos, la plume de Ryan David Jahn est très efficace, et amène le lecteur à visualiser littéralement ces différentes scènes, conférant à son récit un caractère presque cinématographique.

J'ai donc au final passé un moment plutôt agréable...
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Alors là c'est la claque ! je confirme les critiques précédentes. Un livre choc ! une vraie " balle de flingue " !
Quand un auteur arrive à me scootcher comme ça sur mon fauteuil et à me faire penser à son livre pendant plusieurs jours, c'est sûr que je vais lire tout lire de lui.
Je passe au suivant avec Emergency 911 qui, d'après les critiques , va me réserver des surprises !

L'histoire qui se déroule sous nos yeux est complètement révoltante : l'auteur revient sur un fait divers des années 1960 à New York, alors qu'une jeune femme fut sauvagement agressée dans la cour intérieure de son carré d'immeuble, sans qu'intervienne aucun de la vingtaine de voisins qui en furent témoins, chacun pensant que quelqu'un d'autre le ferait. Cette sordide affaire a même donné naissance à la théorie dite ‘'l'effet du témoin'' : plus il y a de témoins, moins ils apporteront de l'aide. On suit donc les tranches de vie de ces voisins qui ont tous d'autres préoccupations, un fils qui prend soin de sa mère malade, un gay qui se sent terriblement seul, une femme trompée, deux couples échangistes, etc., sans oublier le flic ripou qui est occupé ailleurs, et tout au long des 269 pages qui racontent les deux heures de cette fin de nuit, l'on se ronge les sangs pendant que cette pauvre Kat… Triste nature humaine que celle qui se révèle ici... Chapeau à l'auteur pour l'habileté avec laquelle il retourne et nous expose cette lâcheté et cette indifférence ordinaires qu'on reçoit en pleine gueule !

A New York, dans les années 1960, Kat Marino est agressée au couteau par un inconnu. Plusieurs voisins sont témoins de la scène mais aucun ne prévient la police, influencés par ce qu'on appelle le bystander effect. Ce roman polyphonique donne la parole à tous les protagonistes dans une tentative de généalogie de la violence contemporaine
Une sorte de roman en temps réel qui raconte une agression et le comportement des témoins dont aucun n'intervient. Un premier roman remarquable, très original et écrit avec une précision étonnante. A découvrir. Un vrai coup de maitre.






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