- Olivier, tu as gagné, j'accepte le divorce.
- Salope, tu vas le regretter !
Je vis tout seul. Je fais ce qui me plaît. La seule personne qui me pourrisse parfois la vie, c'est moi-même.
On croit à tort qu'une circoncision ne peut être ratée. C'est faux. La preuve ? La mienne... Déjà, avant de me diminuer, ma mère s'était chargée de me nommer : Aaron, vous parlez d'un cadeau ! Mon père, bien sûr, y était opposé. Il plaidait pour Pierre. Il était prêt à transiger sur un troisième prénom mais ma mère est demeurée inflexible. Il obtint tout juste d'adjoindre son choix à celui de ma mère. Aaron-Pierre. Deux noms qui résument la vie conjugale de mes parents.
Ma cousine est folle. Ma mère était folle. Ce doit être spécifique à la branche féminine de la famille.
Comment est-il possible que je ne fasse plus partie des jeunes ? Ce qui m'intrigue le plus, c'est ce sentiment durable d'avoir toujours vingt ans. Est-il le même à soixante, à quatre-vingts ans ? Voilà un sujet qui m'intéresserait davantage. Les vieux d'aujourd'hui, se sont-ils vus vieillir ? Quel âge ont-ils dans leur tête ?
L'infarctus est arrivé dans ma vie comme une bénédiction.