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An 2100. le Royaume Uni n'existe plus, remplacé par la Grande République Britannique qui a annexé l'Irlande et mis fin aux velléités d'indépendance de l'Écosse. Allen Hampden, appelé le Protecteur, assisté d'un triumvirat, dirige en maître absolu ce qui n'a de république que le nom.
La résistance s'organise autour d'un intellectuel surnommé le Lettré. Elle subit une dure répression, qui finira par aller trop loin...

Pour son second roman, Aymeric Jamier nous livre une dystopie qui manque de chaleur humaine. Ses héros ont un cerveau, généralement brillant, ont peu d'états d'âme avant d'agir, mais surtout manquent d'âme... Même ceux qui changent de camp, pour passer du côté de la résistance, semblent plus le faire sous le coup d'un choc ou après un calcul d'intérêt personnel, que par simples sentiments humains. Je ne suis pas certain que l'intrigue serait très différente si elle se déroulait dans un monde de robots.
L'histoire qui nous est contée a quand même un intérêt certain, celui d'imaginer ce que pourraient devenir nos démocraties, avec tous leurs défauts, après de nouvelles croissances d'influences des populismes.
J'ai trouvé l'écriture un peu trop descriptive, sous le seul angle de vue du narrateur. Je pense qu'elle aurait gagné à se placer, de temps en temps, sous l'angle de vue des principaux protagonistes. le roman y aurait certainement gagné en humanité, alors qu'il apparaît en l'état trop clinique.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Manifestement, au vu des bonnes notes récoltées par ce roman, j'ai raté quelque chose dans ma lecture car j'en suis sortie très déçue.
C'était pourtant parti pour me plaire : en 2100, le Royaume Uni n'est plus une monarchie, mais la "Grande République Britannique". La famille royale a fui après des années de guerre entre royalistes et républicains, mais la République qui a été instaurée n'a rien d'une démocratie, et elle a plongé le pays dans la dictature. Heureusement, la résistance s'organise pour renverser le pouvoir...
Malgré ce point de départ alléchant, je me suis ennuyée. J'ai trouvé des incohérences et des digressions qui m'ont laissée perplexe, les personnages m'ont semblé caricaturaux, et les retournements de situation m'ont paru peu probables -même dans le cadre d'une fiction. L'ensemble, tant dans la narration que dans l'analyse, s'est avéré trop poussif à mon goût.
Seul point positif : grâce à ce livre, j'ai découvert les Editions Beta Publisher, qui impriment à la demande dans une démarche environnementale et économique ; concept original et pertinent !
Je remercie Babelio et Beta Publisher pour l'envoi de ce roman.
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Au sortir d'une chronique dithyrambique élevant au pinacle^^ "Le coup du siècle", je me suis vu assigner une autre mission par masse critique : rester à Edimbourg et prolonger sur Londres avec un saut dans le temps par la lecture de ce roman d'anticipation Funeste Albion. Je remercie donc Babelio et les éditions Beta Publisher pour leur envoi. le grand mérite d'Aymeric Janier est de démonter les sournois mécanismes des montées totalitaires et de détailler tant les jeux de pouvoir que les profils psychologiques des acteurs qui s'y vautrent.


J'aurais dû sortir cette chronique ce 11 novembre, mais il m'aura fallu une semaine entière pour me remettre de cette menace de voir supprimée ma critique postée le 29 mai 2020 soudainement devenue politiquement incorrecte https://www.babelio.com/livres/Wagenstein-Le-Pentateuque-ou-les-cinq-livres-dIsaac/109848/critiques/2256244 . Je l'ai donc amendée pliant sous les fourches caudines de la censure montante. A lire au plus vite, car de l'intolérance à l'arbitraire, de l'isolement au bannissement puis à l'éradication, ce n'est qu'une question de temps lorsque se masquant des atours de la bienséance, la censure aveugle lance ses premiers tisons précurseurs de futurs autodafés. Aussi il ne saurait y avoir d'armistice dans la lutte sans cesse à renouveler pour préserver les libertés individuelles, dont celle de l'expression est la pierre angulaire.


Plutôt que de s'appesantir sur un passé maintes fois ressassé, alerter sur la fragilité d'un régime démocratique, toujours exposé aux vents mauvais du populisme, de la cupidité et de la bêtise, dans une dystopie est une oeuvre salutaire. Se trompent diablement celles et ceux qui voient en Hitler un monstre d'exception, aujourd'hui encore la liste des dictatures et autres régimes totalitaires est impossible à énumérer de par sa longueur excédant celle d'un jour sans pain et de par la violence des membres qui en profitent de près ou de loin. Donc chapeau pour le sujet et la finesse de l'analyse.


Constat implacable : "Avec l'élargissement de l'arsenal répressif, elle avait acquis la certitude que tout n'était qu'artifices et illusions. En réalité, chaque système, quelle que fût son appellation, n'avait pas vocation à servir, mais à se maintenir. Les privilèges n'avaient en rien disparu ; ils avaient changé de mains. Et celles-ci étaient froides, d'une rigidité sans égale, presque cadavérique." p.256


Cependant quelques petits regrets : l'auteur français même s'il connaît bien le Royaume-Uni n'a pas dû lire en profondeur Watching The English. Dès lors, les personnages sonnent parfois plus Français, qu'Anglais ou Ecossais. Pourquoi ne pas avoir écrit Forte France ? D'autant que le danger des élections se présente, serait-il déjà là chez mes voisins le temps d'écrire sous couverture ?
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Boire du thé, "la boisson des rois", "impliquait donc d'avoir du bien et un caractère affirmé, pour le moins indocile."
C'est avec des arguments de cette nature que le "Protecteur" Allen Hampden, un homme d'une soixantaine d'années, à la "silhouette fine et élancée", a progressivement pris le contrôle de l'ancienne monarchie britannique devenue sous sa houlette, la GRB "Grande République Britannique".
Nous sommes en 2100 et l'auteur nous montre comment à partir de 2035, sous le règne de William V, petit fils d'Elizabeth II, l'idéologie séparatiste et la crainte des étrangers, mais aussi des ennemis intérieurs se sont insidieusement emparée des esprits. Hallen, paradoxalement, dit vouer un culte à Winston Churchill, dans lequel il voit une source d'inspiration, sans l'avouer.
Son opposant de toujours, le "Lettré", Walter Leonard Spencer ne voit en Hallen qu'un "pâle épigone d'Oliver Cromwell".
Il le combat par la justesse et la pertinence de ses pensées diffusées via des écrits clandestins dans des journaux où il écrit sous des pseudonymes.
Le récit alterne entre la présentation de faits historiques de la période 2035-2100, et ceux de cette dernière année au cours de laquelle le Protecteur prépare le coup de force ultime pour faire basculer une société déjà fortement surveillée vers une véritable dictature.
Ces différents épisodes montrent comment la société britannique pourtant pétrie de tolérance et de foi dans les idées humanistes devient, sous la pression d'événements caricaturés par les tenants de l'ordre, une société qui prône "la mise sous tutelle étroite de tous les citoyens d'origine exogène", et promulgue une Loi intitulée "Acte de restriction volontaire de libertés."
2100 doit voir l'aboutissement des efforts du Protecteur pour imposer une véritable dictature et se débarasser notamment des "deux fléaux que sont les Communes et les Lords."
La résistance s'organise autour du "Lettré", Walter Leonard Spencer, réfugié à Edimbourg et soutenu par les Irlandais et les Gallois.
L'opération "Pluie d'Ecosse" parviendra-t-elle à isoler et emprisonner Spencer ? le contrôle des média et des réseaux sociaux sera-t-il effectif ? Comment l'opinion réagira-t-elle ? Comment se positionneront les intellectuels ?
Autant de questions que les deux principaux protagonistes du roman se posent.
Le roman commence juste avant ce combat ultime pour sauver la démocratie.
La force de cette fiction repose sur des faits et des pratiques qui ne sont pas si éloignés que ça de la nature du débat politique actuel.
Dans les arguments de Hallen, on croirait entendre les thuriféraires du Brexit pronant le retour de la souveraineté britannique soit disant brimée par l'Union Européenne, la fin de la libre circulation des travailleurs (surtout les étrangers), et la croyance brutale dans l'équation travailleurs étrangers = terroristes.
Quand Aymeric Janier écrit "un certain unanimisme politique qui annonçait en creux l'étape suivante...", on ne peut s'empêcher de faire le lien avec le débat actuel en France autour des migrants ou encore de la politique sanitaire où l'on peut constater parfois un unanimisme étonnant entre des partis politiques ou des intellectuels dont les positions s'opposaient autrefois...
Que va-t-il advenir ? Hallen réussira-t-il son coup de force, le Lettré parviendra-t-il à inverser la situation ?

"Or, de ce combat-là, dépendait, au-delà de la victoire d'un camp aux dépens d'un autres, le devenir même d'un pays. Pour un an, une décennie, et peut-être un siècle."

Une fiction dites-vous ?
Excellent récit qui éveille la conscience.

Merci à Babelio et aux éditions Beta Publisher pour cet envoi en prévision de la rencontre du 30 septembre !
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L'avenir promis à nos voisins britanniques est bien noir en cette année 2100 car la monarchie a disparu pour faire place à une république qui est en fait la plus effroyable des dictatures. Règne de la pensée unique, libertés disparues, presse muselée , répression impitoyable de toute opposition, voilà ce qui les attend et en plus, le thé devient boisson proscrite ! C'est dire que l'on a atteint le point de non retour !
Heureusement quelques esprits libres survivent tant bien que mal et fédèrent les révoltés qui refusent de se couler dans le moule.
Le tyran Allen Hampden qui se pare du titre de "Protecteur", verra donc se dresser contre lui un vieil homme érudit, issu de la prestigieuse université de Cambridge qui saura ranimer auprès de ses compatriotes l'esprit de résistance .
Le roman est bourré de références qui sont autant de clins d'oeil vers l'actualité et le style d'écriture est particulièrement soigné.
Le choix d'un vocabulaire érudit ne peut qu'enrichir les connaissances linguistiques du lecteur qui ne sait peut-être pas ce qu'est "une femme alliciente"(page 14), "le psittacisme de la plèbe"(page 27), "un travail d'attrition"(page 73), "une terre aduste"(page 108), "un gentilé" (page 174), "un sourire algide"(page 80). Je dois avouer que j'ai poursuivi ma lecture dictionnaire en mains et que j'ai ainsi découvert DOUZE mots ou expressions qui m'étaient totalement inconnus.
Même si je ne suis pas certaine que des expressions aussi savantes soient la "tasse de thé" (on reste dans le thème ...) des amateurs de dystopies, je dis chapeau à l'auteur pour son inventivité qui met à l'honneur les arcanes de notre si belle langue française !
La description des ravages de la dictature sur une population et des compromissions que doivent accepter ceux qui craignent pour leur vie, rend le sujet traité profondément noir même si l'espoir reste le mot de la fin.
Voici en tout cas une plume originale qui mérite d'être distinguée dans le champ littéraire contemporain qui privilégie trop souvent une certaine facilité et en conséquence un auteur à suivre.
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"Funeste Albion " est une excellente dystopie, écrite dans une langue riche et un français très élégant.
En digne héritier de George Orwell, Aymeric Janier nous démontre de façon passionnante les mécanismes de la montée au pouvoir d'un terrible despote, les conséquences, et les réactions des fidèles et des résistants. Une belle analyse géo-politique qui sert de base à une aventure palpitante.
Ne passez pas à côté de ce grand roman.

#FunesteAlbion #AymericJanier #BetaPublisher #lecture #livres #chroniques #Dystopie

Le quatrième de couverture :

Printemps 2100.
Le Royaume-Uni, emporté par les vents mauvais de l'histoire, n'existe plus.
Il a été remplacé par la "Grande République Britannique", un régime pyramidal placé sous l'égide d'un "Protecteur".
Ce dernier exerce le pouvoir d'une main de fer, menaçant quiconque ose se dresser contre lui.
Mais en coulisse, la résistance s'organise autour d'un ancien professeur émérite de Cambridge.
Parviendra-t-elle à renverser le nouvel ordre établi et à raviver les feux de la démocratie ?
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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2100, en Angleterre. Au pouvoir, le "protecteur", Allen Hampden, un dictateur, pur et dur. Comment en est-on arrivé là ? C'est ce que explique l'auteur un chapitre sur deux au début du roman. le peuple ne supportait plus la monarchie, les privilèges. La République s'est installée mais petit à petit, la terreur avec elle. Personne ne peut se permettre de s'opposer à la République. le protecteur s'est entouré de personnes fiables auxquelles presque tous les pouvoirs ont été conférés. Sauf celui de le contester, lui le Dieu de tout ce petit monde. En retour, de nombreux privilèges leurs sont accordés. Ils deviennent donc de gentils toutous. Pourtant, les abus mènent à mal la conscience de certains d'entre eux qui n'hésitent pas à rejoindre la résistance. le pouvoir s'effrite. les résistants réussiront ils à instaurer une vraie démocratie ? le vocabulaire est soutenu. de nombreuses références historiques. On est tenu en haleine. Une réussite. Et la rencontre avec l'auteur fut des plus agréables, comme souvent chez Babelio. Merci pour ce concours !
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Avril 2100. le Royaume Uni n'existe plus depuis longtemps (exit le Brexit !) La Grande République Britannique a chassé toute idée de royauté en 2065. C'est le « Protecteur » (une sorte de dictateur) qui dirige depuis 2090.

Tout allait de mal en pis à l'aube du XXIème siècle (que ce soit sur le plan économique ou écologique …) mais c'est en 2035 que la situation atteignit son paroxysme et que survint le commencement du chaos. Un point de non retour qui n'irait qu'en s'aggravant. Et puis, l'intégrisme des uns et des autres devient chose courante … le Gouvernement de la GRB – sadique et violent à souhait – décide à présent de tout …

L'auteur nous raconte – en parallèle – le déroulement du Printemps 2100 et les années qui ont précédé ce régime totalitaire. Comment le Royaume Uni s'est enfoncé subrepticement dans l'oubli de la démocratie …

Bon, je vous le dis tout de go : c'est relativement déprimant, même si ça pousse un minimum le lecteur à s'interroger sur l'époque (plus que morose !) que nous traversons actuellement et les dangers encourus à persister dans cette voie … Avec une très légère brise d'espoir toutefois ?… Un roman bien construit, qui se lit sans lassitude, un peu comme un thriller (même si ce genre de dystopie n'est pas forcément « my cup of tea » : il y en a beaucoup trop à mon goût, en ce moment …) Aymeric Janier analyse intelligemment une période critique en nous faisant suivre le parcours des deux principaux protagonistes de son intrigue (Allen Hampden et Elizabeth Cartwright) et les dérives des politiciens.
Merci aux Éditions Beta Publisher ainsi qu'à Babelio pour cette découverte et prochaine rencontre avec Aymeric Janier !
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Aymeric Janier nous offre un roman glaçant, qui a le mérite de nous faire poser des questions sur notre société actuelle, celles à venir et les sociétés dans d'autres pays. En effet, Funeste Albion est tellement bien amené et bien écrit que l'auteur nous plonge dans une atmosphère chaotique et angoissante à l'apparence presque "post apocalyptique" car quand une société s'effondre il y a toujours quelqu'un qui en tire profit en tirant son épingle du jeu, qui bouge tout et fou sa merde, soyons honnêtes. Nous suivons plusieurs personnages avec des avis différents sur leurs système politique, des avis divergents qui apporte de la profondeur au roman. Mais le plus intéressant, je trouve, c'est cette guerre politique qui l'emporte largement sur le reste et je pense que c'était là le but de l'auteur. Et puis cette fin, je n'en voyais pas d'autres donc cela me suffit amplement ! En clair, une histoire marquante que je vous invite à découvrir dans les plus brèves délais !
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Premier roman que je lis de Aymeric Janier, roman d'anticipation, post apocalyptique ou presque !
L'auteur se penche ici sur le sort la Grande Bretagne après la fin du règne de la monarchie.
Un autre pouvoir s'installe, qui se veut être un régime républicain dont le peuple serait souverain, ça c'est en théorie car en pratique il s'agit d'une dictature...
Le protecteur, dictateur en puissance tient tous les contre pouvoirs... Plusieurs guerres vont voir le jour en interne,pour le pouvoir, comme en externe où la résistance s'organise.

L'auteur nous montre donc comment un tel régime peut voir le jour. Ses rouages sont décortiqués au fur et à mesure du récit.
On ne peut s'empêcher de faire l'analogie avec la montée de l'extrême droite aujourd'hui.
Celle ci se déclare être un parti populaire, républicain et je ne peux donc m'empêcher de faire le parallèle entre ce récit et ce qui pourrait nous attendre aussi demain si nous nous laissons leurrer par leur sirène..
Un roman mais pas seulement il est aussi un avertissement pour nos sociétés démocratiques qui pourraient aisément se transformer en vraie dictature si nous n'y prenons pas garde.
L'ennemi est là à nos portes, il dit souhaiter notre bien, mais oeuvre t'il pour nous ou pour lui même?
Restons donc vigilants pour éviter que la réalité rejoigne la encore la fiction..
Un livre, très bien écrit,et qui fait froid ds le dos par son réalisme.
Un livre que je conseille bien évidemment
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