On ne peut pas ne pas faire le rapprochement avec « l'enragé » de
Sorj Chalandon, du moins en ce qui concerne le sujet : l'enfermement et la maltraitance des enfants perdus, mâles ou femelles dans la première moitié de XX siècle : enfants perdus, abandonnés, massacrés par leur famille, enfermés pour de menus larcins ou de grosses bêtises, la plupart du temps pour déambulation interdite et vagabondage éventuellement prostitution.
Les garçons étaient maltraités, bousculés, battus, les filles plutôt ignorées et enfermées dans des prisons jusqu'à leur majorité .
C'est le cas de Madeleine Lauris, fille mère de Serge Valère, grand avocat qui fait appel à Elvire, jeune femme un peu perdue pour l'aider à retrouver sa trace .
Le travail de recherches effectué par l'autrice est remarquable et les minutes des procès, « bidon » après la révolte de ces filles qui ont simplement volé quelque nourriture et cassant des vitres de la prison de Fresnes ! sont passionnantes ;
mais dans ce roman, il y a de multiples histoires :
celle de Serge Valère, sa femme, sa mère et son fils !
celle d'Elvire la narratrice et de l'autrice ensemble bien souvent, les méandres de la vie de la famille de l'autrice et de la narratrice entremêlés ,
tout ceci engendre une certaine confusion au point que parfois on se demande quelle histoire on lit, si c'est un roman, une fiction, une autofiction ou un documentaire .
Osciller entre ces différents thèmes, la psychanalyse transgénérationnelle et la rédemption !! par l'écriture, fut un difficile exercice pour la lectrice que je suis !
Cependant ce livre m'a révélé pas mal de détails sur la vie de ces jeunes femmes, sur celle de l'autrice et bien sur sur le traitement infligé aux enfants au moment pile où je voyais le jour !!
Pour cela, merci !