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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pffffffffff…. me lancer dans la critique de ce livre me pèse.
J'étais tout à fait disposée à apprécier « Sialimar », au vu de la quatrième de couverture et aussi au vu du mot explicatif de l'auteur accompagnant l'envoi de ce livre. D'ailleurs encore merci à Babelio et à Emad Jarar (qui s'est autoédité) pour l'envoi de ce livre….
Passé les premières pages, j'ai très vite été déçue et défavorablement impressionnée par le style et l'écriture de l'auteur…. J'ai trouvé certaines expressions plutôt ampoulées voire pompeuses ce qui m'a ensuite pollué dans le reste de ma lecture et j'ai vraiment eu de la peine à m'intéresser à l'histoire.
J'ai dû me forcer à terminer cette lecture, ayant quelques principes, en lisant une trentaine de pages par jours, mais sans intérêt et surtout sans plaisir.
J'ai mis une note moyenne, plus par politesse que conviction…
Une déception, clairement….J'en attendais vraiment plus…
Sitôt lu, sitôt oublié….


Challenge ABC 2021/2022
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Le récit se situe en Romagnie, un état imaginaire que l'on pourrait comparer à la France. Elyas, le narrateur y est originaire de Sialimar, une ville dont le nom pourrait évoquer Marseille. Dans la première partie du roman, il explique longuement qu'il a été élevé dans une tradition musulmane, dont il a fait le choix de se détacher; on le voit revenir au pays, dans la ville de Fleury, après une carrière dans le milieu de la finance à Londres. La deuxième partie commence avec un événement marquant: la mort de sa cousine, victime d'un attentat mené contre la communauté musulmane de Sialimar. Il renoue alors avec sa famille et ses traditions et, dans la troisième partie, se met à militer aux côtés de son oncle et sa communauté. le résumé de la quatrième de couverture se rapporte principalement à la troisième partie. Si l'auteur remanie son texte en profondeur, je vous le conseillerai probablement avec enthousiasme !

Je remercie Emad Jarar de m'avoir envoyé un exemplaire de ce roman, dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée de Babelio. D'après sa biographie, Emad Jarar est financier, diplômé d'une université américaine. Il dit avoir longuement travaillé et vécu aux États Unis, mais je ne sais pas où il est né, ni où il vit actuellement. Je ne sais pas non plus quelle est sa langue maternelle, mais il dit que le français est sa langue d'écriture; quoi qu'il en soit, son vocabulaire témoigne d'une maîtrise approfondie de la langue. « Sialimar » est son troisième roman, publié à compte d'auteur comme les deux premiers, que je n'ai pas lus.

L'évolution des convictions d'Elyas, qu'il relate dans la première partie, est un thème qui me paraît fort intéressant. Je vis en Belgique et je côtoie chaque jour des hommes et des femmes de culture musulmane. En lisant le roman d'Emma Jarar, je me rends compte que je connais bien peu cette population dans son ensemble. Je serais curieux de la comparer à la population étiquetée « catholique ». Je parle d'étiquette parce que je sais que parmi les « catholiques », on peut trouver des baptisés qui ne pratiquent plus et qui n'ont peut-être même pas la foi, puis d'autres qui se sentent membres de la communauté mais avec un niveau de foi variable, ou d'autres encore dont la foi est intense mais qui rejettent plus ou moins l'Église et ses rites. Qu'en est-il des « musulmans » qui ont grandi dans un pays de tradition catholique ? Trouve-t-on chez eux la même variété de pratiques et de convictions que chez les « catholiques » ?

Elyas a fait le choix de se détacher de ses racines musulmanes. Mais dans la deuxième partie du récit, on le voit remettre ce choix en question et se reconnecter à ses racines. Ce revirement est remarquable dans le sens où son détachement avait été le fruit d'une réflexion assez longue, alors que son retour est rapide, quasi instinctif, montrant toute la force des valeurs qu'il avait reçues dans son enfance.

J'ai également trouvé de l'intérêt dans les actions, d'une certaine originalité que je vous laisse découvrir, entreprises par la communauté musulmane de Sialimar pour vivre en bonne intelligence avec la Romagnie. Audacieux, mais intéressant !

L'auteur livre ses réflexions sur l'islam et sur la démarche d'Elyas principalement dans la première partie, en partie sous la forme de dialogues entre Elyas et son chauffeur, qui a gardé plus que lui ses convictions musulmanes. Malheureusement, la lecture de cette première partie est fort pénible, au point que je constate qu'elle a poussé plusieurs lecteurs à abandonner leur lecture. Les dialogues sont longs et rendent confus l'exposé des idées. Il m'aurait fallu prendre des notes et me faire ma petite synthèse, mais comme d'autres revendiquent leur droit à abandonner leur lecture, je revendique mon droit à être paresseux et à attendre d'un auteur qui veut faire passer un message qu'il fasse l'effort d'une pédagogie appropriée. Heureusement, la suite du récit m'a procuré davantage de plaisir. La troisième partie se rapproche davantage d'un récit à suspense qui m'a tenu en haleine.

Dans un autre registre, ce livre m'a également fait réfléchir au rôle des éditeurs. Certains se plaisent à les vilipender, prétendant qu'ils placent leur profit au-dessus de tout. Je serais plus optimiste, certain qu'il ne manque pas d'éditeurs qui ont à coeur d'accompagner leurs auteurs, guidant leurs talents pour les mener à susciter l'intérêt des lecteurs. J'aime lire, j'aime partager mes impressions et les confronter à celles d'autres lecteurs, mais je me sens tout tout petit à côté d'un bon éditeur. Car ici, tout ce que je serais capable de dire à l'auteur, c'est qu'il a en main des ingrédients pour construire un excellent texte, mais qu'il faudrait pour cela retravailler la version qu'il a publiée. Structurer les idées, raccourcir certaines parties pour que les messages passent plus agréablement, choisir entre un essai ou un roman, et s'il veut mêler les deux genres, le faire de manière plus homogène. Mais qui suis-je pour juger, moi, simple lecteur qui n'écrit rien ? C'est un métier, éditeur… Assurément.
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Le contexte du livre

la complexité de notre monde s'est un peu fracassé sur les événements que ce fin connaisseur des religions a tenté de nous raconter. Edmar Jarar, a en effet une double culture, celle liée à la religion musulmane par son père et celle liée à la religion catholique par sa mère.

Ces deux mondes sont-ils ou resteront-ils irréconciliables ? Pour les uns cet affrontement appartient déjà au passé, pour d'autres, ce problème est insurmontable car ancré au coeur de chaque religion.
Pour d'autres cet affrontement serait une bénédiction et comme le suggère Mathias Enard dans Boussole regardons vers l'Orient et vénérons tous Sarah la femme d'Abraham.
Ainsi le capitalisme pourrait-il enfin sombrer.

Le modèle Français et son principe de laïcité devait écarter les tensions, en renvoyant par exemple dos à dos les musulmans et les catholiques comme les protestants.

La difficulté est d'autant plus âpre que les différentes religions ne cessent de s'affirmer en multiples tendances.
En évoquant les musulmans dans le monde, combien de courants religieux, se réclament du Prophète ? Les courants islamistes dépassent la vingtaine dont 4 principaux, divisés eux mêmes en affluents...Sunnisme, Hanafisme, Hanbalisme, Malikisme, Chaféisme, Chiisme, Ismaélisme, Jafarisme...

Certains de bonne foi ont plaidé pour sauver des minorités musulmanes menacées comme les Rohingyas et les Ouïghours, quand, au Bangladesh, les Jummas hindouistes subissaient le même sort, mais ceux là sont toujours ignorées.

Le pari de la fiction

En imaginant une nation nouvelle il semblait subtil de créer un territoire neutre , un ensemble qui deviendrait un espace pour imaginer et expérimenter.
Très vite on n'y croit pas.
Faut-il tout jeter avec l'eau du bain. Je ne suis pas aussi tranché.

Des idées à explorer

Ces textes par exemple mettent en lumière le drame des chrétiens d'Orient : "au point que les chrétiens d'origine arabe, ne comptent aujourd'hui, pas plus d'un pour cent de la population . Il y a cent trente ans, ils composaient 20 % de la population.les persécutions musulmanes les ont fait fuir ou mourir."

Une réflexion est aussi menée sur le minorités. On trouve ainsi le débat sur les droits des minorités maintenant reconnus par l'union européenne, mais pas par les Etats- Unis ni par l'Australie
Edmar Jarar reprend la définition du statut "de minorité nationale" et pose la question de la possible indépendance de telle ou telle zone géographique.
Sachant que l'objectif n'était pas de provoquer le séparatisme mais de permettre à des minorités une protection et une bienveillance.


Le troisième point se dégage de la formule suivante : "pour un musulman n'importe son pedigree ou sa dévotion, son salut ne viendra jamais que des femmes, j'en suis bien la preuve" explique t-il Page 372.
Et la suite est encore plus forte,
"Cela amènera à mettre en cause la nature divine de leur Livre".
Si l'ange Gabriel est bien celui qui a dicté les textes du coran en araméen, il faudra aussi que la communauté musulmane fasse le tri entre ce qui est venu du prophète et ce qui a été modifié et ajouté au cours des siècles.

Conclusion

Malgré la qualité des dialogues trop c'est trop.
Le même livre allégé de 200 pages permettait largement d'expliciter les approches personnelle d'Edmar Jarar.
L'évolution des partiques religieuses ne pourra se produire que par l'éducation et l'apprentissage des fondamentaux de chaque religion.

Mon sentiment profond , Il faut passer par l'histoire sur ce thème si épineux. La fiction ne permet pas d'aborder avec crédibilité toutes les religions. Sialimar est bien une ville étrange et comme insaisissable.
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Cher Monsier Emad Jarar, ou Sayed Elyas Mohajer !
Permettez-moi de vous confondre tous deux, votre passé et votre cadre professionnel sont si semblables...espérons que vos projets de vie ne le sont pas...mais il faut arriver au terme du livre pour se poser cette question... Mais il faut s'accrocher! Tant pis pour ceux qui abandonneront
Vous m'avez transmis un exemplaire de votre titre "Sialimar", que Babelio m'a proposé de lire dans le cadre d'une opération Masse critique "privilégié"...une opération qui permet à quelques lecteurs de découvrir un livre et/ou un auteur...Un petit texte de votre part accompagnait cet envoi.
Merci pour cette confiance.
J'avais apprécié et commenté vos deux autres ouvrages "Une nuit à Aden" lus également dans le cadre de Masse critique, je les avais appréciés et commentés. Je vous avais fait part de petites incohérences dues au fait que vous mettiez dans la bouche d'un gamin de 4 ans, des propos qu'un adulte féru de philosophie auraient pu tenir...
Quelques autres incohérences mineures, celles-là sont à regretter dans Sialimar
Qu'importe ! le plaisir avait été alors au rendez-vous...et j'attendais ce même plaisir avec Sialimar...
Attente en partie déçue, pardon pour cette remarque brutale et sans ambiguïté. Mais j'ai trop retrouvé dans cette lecture de Sialimar, l'impression de relire, notamment dans cette première partie traitant de la compatibilité de l'Islam avec notre cadre de vie, avec notre système politique occidental, des thèmes, des propos évoqués dans ces deux ouvrages...bis repetita.
En acceptant de participer à Masse critique, je prends, c'est un trait de mon caractère, un engagement moral de lire le livre que Babelio me propose, et de passer outre mes envies de tout lâcher...envies qui m'ont tenaillé, mais j'ai tenu ferme...Et je suis enfin arrivé à bout de cet ouvrage, sans éprouver toutefois le plaisir ressenti lors de la lecture des deux tomes de "Une nuit à Aden".
Sans doute parce que j'ai eu l'impression de relire ce que vous aviez déjà écrit, de ne pas découvrir...Ah ! ce plaisir de découverte du lecteur!
Enfin, vous savez vous même pourquoi, vous qui vous connaissez bien, écrivez de vous, en page 307 «Fort conditionnées par mon goût pour les pirouettes de la pensée et le langage verbeux....» ce langage verbeux que maniez trop "ne colle pas" avec les personnages, avec leur pensée, leur projets de vie...ou de mort...avec les idées et thèmes que vous souhaitez exposer!
Qu'avons nous à faire de ces phrases travaillées à l'extrême...."Ainsi, pour s'isoler, elle s'allonge de nouveau sur le canapé, dans un frémissement, elle retourne son corps svelte et délicat, fait de sensualité et de ravissement, où se sent la souplesse d'une liane; telle une merveilleuse créature indocile qui rabat sur elle sa magnifique crinière ambrée, enfouit son visage dans le blanc du tissu pour mieux penser à la falaise de son enfance, à cette cabane aux souvenirs enfouis, pour enfermer ses sentiments intimes qui étaient revenus d'un coup à la surface, pour les avoir de nouveau pour elle, toute seule". Il y en a tant d'autres, en désaccord complet avec les personnalités ou projet de vie et de mort des personnages... tant d'autres, qui donnent envie, d'autres l'ont fait, de tout lâcher et de passer à autre chose.
En étant concis et moins verbeux, vous n'en auriez été que plus percutant! Plus plaisant !
Bref, le sujet diablement risqué et prometteur, qui "pose la question des risques des revendications identitaires pour une société multiculturelle", je reprend une des phrases d'accroche de votre mot glissé dans l'ouvrage transmis, a été trop dilué dans ces longues phrases et également dans ces propos que ne renieraient pas une blonde et un chroniqueur télé nous proposant de diriger notre pays...il y a tant de ressemblances entre ces deux cadres de vie...le nôtre et Sialimar !
Alors quel message avez-vous tenté de nous transmettre ? Souhaitons que ce projet évoqué ne reste qu'une uchronie, qu'un projet d'auteur, un projet qui aurait mérité plus de poids...un projet culturellement intéressant.
Dommage que ce développement se noie dans un gloubi-goulba verbeux mêlant Islam, démocratie, judéité, religion, violence, amour, fric, et j'en passe et soit, selon les pages, indigeste ou plaisant...pardon pour ma franchise.
Alors qu'en reste-t-il?
Une impression de déjà lu, des questions, des peurs quant à l'avenir de notre cadre de vie, de notre société...des interrogations qui feront, n'en doutant pas, partie de celles autour desquelles batailleront, ils ont déjà commencé, tous ceux et celles qui brigueront nos suffrages dans quelques mois...
Ce "Et si?" est troublant, culturellement et sociologiquement dérangeant...si l'on pousse cette question à l'extrême !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Salut les Babelionautes
J'ai reçu ce livre lors d'une Masse Critique Privilégié mais je n'ai pas aimé son contenu.
Je ne lis pas ce genre de littérature, Emad Jarar fait le procès de tous les intégrismes religieux , toutes religions confondues, et ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.
Je l'ai fini sans y prendre aucun plaisir.
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Un policier d'anticipation politique sur horizon de religion. Un thème à ce point sensible qu'il nécessite moults circonvolutions et escobarderies dans le futur d'une Romagnie si reconnaissable. Une écriture policée, fine et empreinte d''une éducation achevée", très 19ème et très trader, ciselée, anachronique aujourd'hui et maintenant.
On sent que l'auteur" se complique la cervelle avec des raisonnements pompeux" spécieux, qui allongent un préambule déjà trop long (174 pages avant de démarrer l'intrigue).
Dommage car la fin nous tient au creux de sa main.
Merci à Masse Critique et Iggybook pour cette découverte.

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Sialimar, en Romagnie, 2032. le narrateur, Elyas Mohajer est « un Musulman intégré », ou plutôt un athée, comme il aime à se définir lui-même. Mais il se pose beaucoup de questions sur sa foi, sa culture et lorsque sa petite cousine est sauvagement assassinée par un groupe extrémiste, il va devoir faire un choix : rejoindre ses frères musulmans et se venger ou s'affranchir de la Tradition et du Coran ?

Tout d'abord, merci à Babelio pour m'avoir proposé cette lecture. Mon avis sur ce livre est mitigé : j'ai trouvé intéressantes les réflexions du narrateur sur la laïcité , le rôle des Politiques, le poids des traditions familiales… La spirale dans laquelle tombe le narrateur , lui qui voulait se tenir loin d'une famille très (trop) pratiquante, est bien décrite et même si je ne m'y connais pas beaucoup en Religion, j'ai trouvé que sa lecture du Coran et les liens qu'il tisse avec d'autres textes sacrés font réfléchir. Mais le récit en lui-même est parfois maladroit , tant dans le caractère de certains personnages ( le personnage de Safia par exemple , je n'ai pas bien compris ni ses motivations ni ses liens avec le narrateur), tant que dans la présentation des idées (les dialogues entre le narrateur et son chauffeur ).
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En route vers la République (islamique) de Sialimar ! Mais Sialimar rime avec cauchemar... (à mon avis).

Bon d'accord, j'ai 3 jours de retard sur la publication de ma chronique de «Sialimar». Désolé, trop de travail.
Je remercie bien sûr, Babelio et l'auteur de m'avoir choisi pour cette masse critique.

Alors que Sayed Elyas, le personnage principal, athée et assimilé, est en train de tenir un discours progressiste à son chauffeur Brahim, il reçoit la nouvelle de la mort de sa cousine Amal, assassinée par le RNL ( Résistance & Libération Nationale). Sa réaction me paraît trop subite ; il se souvient qu'il est né musulman, etc. (cf. ses pensées en page 122 : « Un Romagnien assimilé ? L'étais-je au point de ne plus reconnaître les miens ? Était-ce ma volonté de m'émanciper à tout prix de la Communauté, de briser mes liens avec le Coran […] J'étais né musulman, et mon destin me rattrape », etc.)

Délaissant femme et enfants, abandonnant parfois la raison, Elyas se laisse porter par le courant (ou par le Coran). Pour ces raisons, j'ai eu du mal à suivre Elyas et à le trouver sympathique.

Certains Babelionautes accusent l'auteur (Emad Jarar) de taper sur les idéologies religieuses : Je leur réponds qu'ils sont des Bisounours. Après tout, nous parlons bien là de l'Islam ; une doctrine archaïque, erronée, belliqueuse et malveillante (plus de 150 versets du Coran appellent au meurtre des non-musulmans).
On est en droit de rire quand on voit des adultes croire en des contes pour enfants (les religions en général). Et on est en droit de s'inquiéter quand des fidèles stupidement crédules et prosélytes arrivent au pouvoir.

Bref. Doit-on s'étonner que des peuples allogènes revendiquent territoires et autonomie, là où ils sont devenus démographiquement majoritaires ? C'est la question que pose ce roman, je pense. N'y a-t-il pas de dispositions à prendre avant d'en arriver à cette situation délétère ?

Remarque 1 : utilisation du mot « clouté » au lieu de « cloué », en page 142
Remarque 2 : « ceux qui me pressent de trop prêt » au lieu de « près », en page 260.
Encore une remarque : le texte de la 4ème de couverture n'apparaît dans le roman qu'à la 336ème page (sur 388) !! Il y a là, selon moi, tromperie sur la marchandise.

Emad Jarar nous propose un roman qui brise les codes, un roman inclassable (où la réflexion l'emporte largement sur l'action), intéressant mais qui ne m'a pas emballé plus que ça.

Ma note : 2,75 / 5
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Un grand merci à l'auteur de m'avoir permis de découvrir son roman, en me le faisant parvenir, par Babelio !

Mais cette gentillesse m'embarrasse d'autant plus que je n'ai pas aimé sans réserve son récit...

Celui-ci se présente sous la forme d'un personnage principal, Mohajer, qui prendra le plus souvent en charge la narration, mais il ne sera pas le seul, ce qui rendra le récit plus riche. Il se présente comme un homme athée, apostat de l'islam (qu'il persiste à appeler, pour des raisons idéologiques sur lesquelles je ferai quelques hypothèses, l'islamisme), marié à une Romagnienne (la Romagnie étant un pays imaginaire ou du futur, jumeau de la France, de même que Sialimar a de sacrés airs marseillais) et père de deux enfants qui n'ont reçu de sa propre culture que des prénoms musulmans. Il est en rupture familiale depuis des années et vit tout cela très bien jusqu'au jour où il apprend que sa petite cousine Amal, qu'il aimait beaucoup, a été assassinée, peu de temps après qu'il l'a vue, sans la reconnaître, en la blâmant, aux informations.

La coïncidence et l'injustice de la mort de cette toute jeune fille le touchent, le chagrin de sa famille et ses confidences le bouleversent au point qu'il oublie ses préventions et propose son aide à la cause islamiste en Romagnie...

C'est à peu près là que je commence à trouver le récit peu convaincant, bien que le malaise ait commencé bien avant, en lisant les considérations - très intéressantes, tout d'abord - théologico-économico-politiques, sur l'islam. Il est évident que si l'on veut distinguer l'islam comme la foi musulmane de l'islamisme, qui serait sa version politique, et qu'on s'avise que le contenu du Coran est aussi politique et pas uniquement une voie spirituelle, il est tentant, comme le fait Mohajer, de ne plus distinguer les deux... ce qui conduit à dire qu'on ne peut pas considérer l'islam comme une religion comme les autres (comme si les autres religions du Livre n'avaient pas, elles aussi, des prétentions politiques !)
Les thèses de Mohajer sont extrêmement réactionnaires et complotistes, et en lisant le personnage principal édifier avec un brin d'arrogance et beaucoup de condescendance Brahim, son chauffeur, dont le degré d'ignorance est souligné complaisamment par des fautes et des mots d'enfant, l'on a bien moins l'impression de lire les propos d'un apostat de l'islam, que les dégueulis d'un admirateur du bonapartisme qui a récemment quitté CNews pour courir l'aventure du suffrage national, chiffres biaisés, extrapolés, inclus. Cela pourrait être éventuellement un trait du personnage mais le manque de distance, de modalisation du récit, que doit prendre en charge l'auteur, trouble : il ne fait rien pour se distancier de son personnage, ce qui rend le revirement de ce dernier encore plus opaque et invraisemblable... sauf à supposer que ce qu'essaie de nous dire l'auteur, à travers Mohajer mais aussi Safia, sacrée faux-nez des islamistes, c'est qu'aucun apostat de l'islam(isme) ne peut l'être durablement ou sincèrement et qu'il y a un danger intrinsèque à l'islam, qui recèle un projet politique totalitaire ainsi que le fameux "grand remplacement"...
Il renvoie toutefois (peut-être involontairement et ça n'en a pas moins renforcé mon malaise) aussi bien Brahim que les hommes de main débiles du RLN, révélant un regard méprisant des chefs sur les gens du peuple qu'ils utilisent. Là encore, le positionnement de l'auteur reste indéfinissable, pas de distanciation peut accréditer que c'est sa propre thèse qu'il illustre là.

Pour finir sur ce que j'ai aimé, ce sont les moments parfois haletants, dans la deuxième partie, des aventures de Mohajer et de Tony, de Safia... Mais j'ai aimé par-dessus tout les quelques temps de descriptions, notamment des portraits, qui révèlent un vrai talent d'évocation et de restitution du réel...
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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