L'elfe et les égorgeurs

Un petit conte tiré du roman le sentiment du fer qui permet d'apprécier le style parfois fleuri de l'auteur. Nous tremblons pour un baladin face à une maisonnée d'assassins qui finira par les rouler dans la farine grâce à son esprit et sa répartie. Une invitation à découvrir Jean-Philippe Jaworski et son oeuvre.

Ce court récit (en libre téléchargement) m'a permis de renouer quelques dizaines de minutes avec la plume baroque de J-P Jaworski, auteur connu pour son génial "Gagner la guerre".
L'écriture truculente prend la mesure d'un récit un peu plus plat, dont la chute est quelque peu abrupte. Un bon petit moment dans l'ensemble.

Cette courte nouvelle gratuite est mon premier contact avec la patte de Jean-Philippe Jaworski, et sans doute pas la dernière, car cela a pas mal éveillé mon intérêt.
Un style très imagé, n'hésitant pas à recourir à des adjectifs un peu revêches, voire à des néologismes, mais ça ne m'a pas tant dérangé. Ce qui m'a perturbé, par contre, c'est ce recours au passé-composé en lieu et place du passé-simple. Une bizarrerie pas spécialement heureuse pour moi, j'avais un peu l'impression de ne voir que cela à certains moments.
En si peu de temps, les personnages sont très bien campés, tout particulièrement les fameux égorgeurs, qui usent d'un dialecte assez savoureux.

Annaoeth est un elfe troubadour qui se rend dans une ville ravagée par la guerre. Comme la faim le tenaille, il demande aux occupants d'une maison de lui donner quelque chose à manger. Mais il est tombé sur une bande de routiers, d'égorgeurs sans foi ni loi qui aimeraient bien récupérer la valeur de ses habits et de ses bijoux. L'elfe leur propose de leur raconter une jolie histoire en échange d'un peu de nourriture. Accepteront-ils ce marché de dupes ? Ne profiteront-ils pas de la situation pour le trucider une fois le conte narré ?
« L'elfe et les égorgeurs » est un conte de fantaisie joliment raconté qui pourrait presque plaire à un public enfantin. C'est court, amusant, truculent. Les personnages sont hauts en couleurs tout particulièrement les bandits, gens de sac et de corde, ne voyant que leur intérêt immédiat sans jamais faire preuve de la moindre compassion. C'est un peu le pari de l'intelligence face à la brutalité. Il y a un léger côté conte philosophique dans cette petite histoire divertissante sans plus.
Lien : http://www.bernardviallet.fr

Une nouvelle gratuite propose par l'éditeur numérique de Jaworski pour faire découvrir cet auteur. M'sieur Raton a un gros livre de lui sur les étagères, je voulais me rendre compte de ce qu'il en était avant de peut-être, un jour, m'attaquer à son fameux Gagner la guerre.
Eh bien je dois dire que j'ai passé un bon moment, je me suis bien amusée avec cette histoire assez bien vue et originale où le plus fort n'est pas forcément celui qu'on croit. Un texte qui s'inscrit dans la lignée des contes, mais qui dépoussière sérieusement le genre ! Difficile d'en dire plus sans enlever tout le plaisir d'une lecture à venir. Mais puisque la nouvelle est courte et gratuite, il n'y a vraiment aucune raison de bouder son plaisir !

Lecture très rapide, le temps de faire une petite pause, de boire un thé, d'attendre l'arrivée du bus...
Franchement rien de transcendant mais ça reste assez original, j'ai apprécié cette petite déconnexion sans grande prétention ni prise de tête.
Difficile d'en dire plus, c'est très court, j'ai apprécié la malice de l'elfe, les décors sont bien posés, c'est rapide et efficace en quelques lignes nous sommes plongés dans un monde dévasté par une guerre, d'une telle façon que l'on ne se pose pas de question, on se laisse glisser pour sourire, à la fin.

Cela me donne envie de découvrir d'autres écrits de cet auteur.

Disponible gratuitement format Ebook uniquement.

Disponible gratuitement au format e-book, "L'elfe et les égorgeurs" est une petite nouvelle déjà publiée précédemment dans "Le sentiment du fer". Ce court récit nous ramène sur les sentiers du Vieux Royaume, et met en scène, avec un humour noir flirtant avec la cruauté, la rencontre entre un ménestrel elfe élégant jusqu'à la préciosité et une bande de pillards avinés qui cuvent encore un massacre.

Si l'argument est jubilatoire, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire pour deux raisons. La première, liée à la dynamique du récit, est que la fin (que je ne dévoilerai évidemment pas pour ne "spoiler" personne) est si peu crédible du point de vue psychologique que l'on n'y croit pas une demi-seconde. La seconde est liée à la langue. Afin de nous ancrer dans un Moyen Age de fantasy (sur les rapports entre Moyen Age et fantasy, voir en ce moment l'excellent MOOC de l'Université d'Artois coordonné par Anne Besson), Jaworski se donne la peine d'inventer une langue qui mêle archaïsmes et tournures argotiques. le souci, c'est qu'il en fait un tantinet trop. L'accumulation insistante des archaïsmes (ou de pseudo-archaïsmes) finit par "faire écran" à la narration par son côté artificiel/affecté. Une langue plus naturelle eût mieux servi le propos.

Si l'on passe sur ces défauts, reste cependant l'humour féroce (ah, ce coffre...) et le plaisir d'une fantasy adulte qui sait se jouer des codes du genre.

J'ai relu avec plaisir cette nouvelle (inclue dans "le sentiment du fer"). C'est une petite histoire d'elfe telle que Jean-Philippe Jaworski sait si bien les raconter.
Elle représente la finesse dans un monde de brutes.
Mais les livres d'histoire ne décrivent jamais les arrières des batailles, les traces laissées par les mercenaires, les restes de pillage et l'auteur livre une description si précise d'un village et d'un château après son assaut qu'on a l'impression d'y être. Je pense que la présence de l'Elfe dissipe l'horreur des lieux, il est là pour rappeler la convoitise, la cruauté et la brutalité des hommes; il est bien au dessus de tout cela et il s'en joue.
Ce petit récit me renvoie au "conte de Suzelle", (Janua Vera), très poétique et elfique également.

Une nouvelle courte et sympathique qui se déroule dans l'univers du Vieux Royaume de Jean-Philippe Jaworski. C'est trop court pour être véritablement mémorable, mais c'est une lecture efficace et agréable sur l'art du récit et du conte. Ce n'est pas aussi réussi que les romans du même auteur, mais c'est tout de même plaisant à lire.

Un conte bien tourné.