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Citations sur Rois du monde, tome 2 : Chasse royale I, De meute à mort (41)

Qui sait où nous avons été entraînés ? Et surtout : quand ?
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Les périls dont la nuit est pleine participent à sa magie. Car avant tout, elle est une mère. Nos aïeux sont sortis de ses robes d'humus et de sous-bois. Nos druides enseignent dans l'obscurité
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Or il faut préciser que nous, les Celtes, nous accordons une grande importance à l'élégance et aux soins du corps. les gros sont mal vus, tout comme ceux qui ont le cheveu gras, l'œil chassieux ou l'ongle noir. Hors des travaux des champs, et de la guerre, chacun s'efforce de porter beau.
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Alors, sans plus réfléchir, nous retrouvons un réflexe d'orphelins. Poussant nos chevaux flanc à flanc, nous nous étreignons. Je souille le tartan de Ségovèse de sang, de boue et de cendre. Sa chaleur, la force de ses bras, l'odeur de corma, de laine douce et de métal dont il m'enveloppe m'apportent un soulagement brutal. À son contact, je renoue avec la vie. Le chagrin et la consolation l'emportent enfin, chez moi, sur la colère et l'orgueil. Je me laisse aller. En enfant perdu, je serre mon frère à l'étouffer. Je sens son cœur battre contre le mien, son souffle caresser mon oreille. Je tremble. Je tremble à la seule idée de le lâcher.
C'est ainsi, devant Autricon et toute l'armée ennemie, que je finis par rendre les armes.
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"Et pourtant, tu le feras. Je te le jure. Tu le feras."
En se penchant au-dessous du feu, il murmure :
"Tu le feras pour trois raisons. Tu le feras pour cette femme qui est l'épouse d'un autre, et que tu ne peux abandonner. Tu le feras pour cette quête d'enfance inachevée, celle de la petite Enata forcée par le seigneur des Forts. Et, par-dessus tout, tu le feras pour Sumarios, parce que dans ton cœur, il occupe la place du père, et qu'un fils est toujours tenu de venger le père."
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"Par mes os, petit roi, tu ne me reconnais pas ?"
(...)
"Tu as pourtant passé une bonne partie de la journée à m'appeler, ricane-t-il.
- Je ne sais même pas ton nom.
- Baste ! Les noms, qu'est ce que ça signifie ? Ça va, ça vient, ça change, ça s'oublie, ça se renie... Crois-tu que les bêtes sauvages en ont, des noms ? Dans une harde, dans une meute, ça ne les empêche pas de se reconnaître, de savoir qui est qui. Renifle moi ! Tu ne sens pas ? Je suis pourtant venu en voisin. En plus, ce n'est pas la première fois qu'on se cause ; tu as vraiment la mémoire courte, gamin. Moi, je ne t'ai pas oublié."
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Pourtant, plus encore que la peur, c'est une terrible envie de pouffer que je dois étouffer. Avec mon lest de cailloux et le vilain tour que j'ai en tête, j'ai l'impression de retomber en enfance. Je renoue avec le garnement qui allait voler du bétail dans les fermes voisines ou tendait des embuscades aux gamins Neriomagos. Ce que je vais tenter est si culotté, si risqué - si stupide, pour tout dire - que je ne parviens pas à débrouiller si j'en tremble d'appréhension ou de rire. S'il n'avait pas pris fait et cause pour l'autre camp, je suis sûr que mon frère aurait trépigné d'en être.
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- Et la reine ? Et la petite ? demande Comargos à mi-voix. On les relâche avant ?
- Hors de question ! gronde le roi. C'est déjà beau qu'on les rende en un seul morceau. Elles sortiront quand on sortira.
- Mais si elles restent avec nous... Elles vont passer le rite.
- Eh bien, qu'elles le passent !
- Mais tu as vu l'âge de gamine ! Et si elles s'en tirent, elles seront comme nous ! Des guerrières !
Ambigat se fend d'un méchant rire.
"Qu'il en soit ainsi ! Telles sont mes royales largesses : je brûlerai le palais d'Orbiotalos jusqu'au sol et les femmes que je lui rendrai porteront des braies !"
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Toutefois, c'est ce que je distingue chez Segomar qui m'estomaque. Le gaillard semble indemne, mais adopte une posture bizarre, serrant contre sa poitrine une espèce de balluchon. Comme le crépuscule cède au jour, je réalise ma méprise, et je comprends pourquoi il parle à mi-voix. Roulé dans un manteau de laine douce, c'est une enfant qu'il porte dans ses bras. Je vois maintenant la jolie tête blonde, posée au creu de son cou ; une petite fille qui dort en suçant son pouce, l'index enroulé sur le bout du nez. Elle s'est abandonné à l'épuisement, sur l'épaule d'un des pires tueurs du roi.
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Quand Articnos rompt le silence, je comprends que je peux me fier à ses souvenirs. Son timbre a légèrement changé : il est plus lent, rêveur, comme voilé. Le roi éduen est toujours tassé contre moi, épaule contre épaule, mais il me parle de très loin. Il est retourné là-bas. Je crois bien qu'il est capable de voir mon père, au cœur de cette nuit noire, à dix pas à peine de nous, dans une époque qui lui est familière et qui m'échappe à jamais.
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