L’idéal auquel on aspire aujourd’hui est de produire artificiellement ne serait-ce qu’une petite parcelle de vie bio qui puisse en remonter aux productions humaines. Dans l’art, la technique, la science, penchés sur les plateaux et les cornues, ils s’évertuent tous à créer des succédanés de la Création, mais que le beau matériau apparaisse en vrai, le voilà piétiné, écrasé, éventré, équarri, calciné, empoisonné, croqué et escroqué. Nos chimères échevelés n’auront même pas réussi à engendré un seul petit poil humain, non, ce produit, à soi seul un est panier trop haut perché où nos scientifiques ne cessent de sauter, pour, de leurs petites mains à peine capables, au prix du plus grand effort, de conserver un instant le ballon, y pondre leur œuf dur.
……Quant aux perruques en faux cheveux elles sont si électriques, qu’elles peuvent faire office de lampes électriques, soit, mais surement pas remplacer les merveilleuses cascades capillaires humaines. Il existe pourtant loin de nous, déjà la cinquième roue du carrosse se débine, d’immenses entrepôts bouleversés par la poussière de pellicules à jamais frustrées, soustraites pour toujours à leur sol fondamental, la maternelle matrice du cuir chevelu. On les a stockés là les cheveux, arrachés précocement à cette masse osseuse vivante, extirpés, coupés, rasés, pas se relever la nuit, si ? Les cheveux nous rappellent toujours notre jeunesse enfuie. Monsieur Eichmann lui-même, ce fonctionnaire acéré qui aura piqué les gens pour ne plus jamais les réveiller, a surement perdu ses cheveux lui aussi, sans avoir su quoi faire, au juste de ce gigantesque entrepôt qu’il aura pris, flanqué de ses collègues, le plus grand soin d’amener.
… la faune qui, sous l’apparence de mouflons, chevreuil, bouquetins, ramures de cerfs et andouilles de chamois, la fixe depuis les murs : Un cercle d’érudits qui a vu plus de 2000 épisodes de Questions pour un champion et comprend de moins en moins l’essence qui était la sienne.
(Points, p.645)
« Bien, qui passe en premier ? Ce jeune homme, ici, issu de l’équipe nationale réserve, comment s’appelle-t-il, Edgar Gstranz, un homme de l’Ouest, il a néanmoins des mérites, pas un simple factotum de son maitre-entraineur………il y a déjà un bon moment que ce jeune homme, au rendez-vous des sportifs, le lundi soir, nous a rendu visite pour la dernière fois, un pauvre chevalier qui nous faisait office de divertissement. Combien de fois ne s’est-il pas retrouvé les mains vides devant les désirs de nos chers téléspectateurs, pour avoir l’insigne honneur de passer un petit moment dans leur logement »
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Karin Frenzel : « une créature encore jeune, tout du moins à en croire sa mère, doit néanmoins courir tant qu’elle peut, et au surplus, toujours droit vers sa maman, laquelle dans une jubilation infinie où s’exprime la plus grande des stupéfactions, invraisemblable, vraiment que cet enfant ose s’exprimer librement, la capture alors dans les deux trubles de ses bras et la dépouille de ses dernières volitions comme un chien arrache la vie sa proie, fermement tenue au collet ». …….. Tel un protège-rouleau de papier chiotte la vieille dame encapuchonne sa torchure de fille au cas où un type voudrait l’emballer. »
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(Gudrun Bichler)une jeune femme gentille, (é) penchée sur des écrits Elle fait ça, perdue en elle (pas une déchéance), non ! Plutôt passer par son être intime, depuis plus de cinq ans déjà. A l’époque elle s’est allongée dans la baignoire puis tailladé les veines. Croyant qu’elle ne réussirait jamais ses examens .Ce qui n’a pas manqué d’arriver vite fait d’ailleurs, après que Gudrun, paquet sanguinolé, garniture pour rien de rien du tout réservée, a été extrait du brouet rouge, du parterre de sang, presque en charpie. Aucun journal n’en a parlé, aussi il n’est pas étonnant que vous l’ignoriez, du calme.
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Mais pourquoi les gens sont-ils si peu assurés, hors même que Dieu les a à l’œil ?A moins que ce ne soit justement pour çà ?pourquoi se ruent-ils sur les aires de repos, qu’ils salopent avec leurs reliefs de repas et ce tapis d’excrétions déroulés d’autant plus crument sous le dais léger de la lumière. Et en plus ils n’arrêtent pas de se tartiner de crème solaire, ça ne me plait pas du tout non plus.
Toutes ces zones sombres chez l'homme, sans cesse renouvelées, sont là parce qu'on n'a pas lu les instructions avec toute l'attention requise quand, à l'hôpital, on nous a remis dans les mains de nos mères. Nous ne les aurions pas vécus, ces mille ans d'Empire, ces mille ans de Pauvreté, si seulement nous avions lu ce qu'il fallait attendre de nous.
… n’allez pas me prêter je ne sais quelles intentions, je ne vous les rendrais pas !
(Points, p.125)
Qui s'intéresse à sa détresse. L'attente est affaire de femme, sauf si c'est pour une nouvelle voiture dans une peinture spéciale.
l'homme moyen exige toujours l'extraordinaire.
Les vacances sont ainsi faites que d'autres sont contraints de souffrir quand on leur enlace, pauvres inconscients, le lasso de nos conversations autour du cou.
En vacances on accepte volontiers tout ce qu'on ne tolérerait pas chez soi.
De la sombre trinité - depuis longtemps virée à l'humus - de ce sexe d'homme, autrefois c'était peut-être une témérité, émerge la tête encore bien irriguée du crucifié, Christ arrogant qui n'a pas le temps de partir vers la Galilée pour être là-bas le troisième jour. Son âme enfermée dans un gros renflement charnu au bout d'un boyau, veut enfin sortir pour regarder à droite à gauche si elle ne préférerait pas rester ici. Le corps est ainsi préparé et conformé qu'il peut frapper même à l'arrêt, pour peu qu'on l'ait réveillé.