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Yujin est un bon fils. A vingt-six ans, il vit encore avec sa mère, fait des études de droit et rentre tous les soirs à vingt-et-une heures tapantes, respectant scrupuleusement le couvre-feu mis en place par sa génitrice surprotectrice. Il faut dire que Yujin est malade. Il souffre de terribles crises d'épilepsie à cause desquelles il a dû renoncer à la natation et pour lesquelles il suit un lourd traitement prescrit par sa tante, pédopsychiatre. Yujin est un bon fils donc, même si de temps en temps il ne prend pas ses médicaments et que, certaines nuits, il s'enfuit par le toit pour un petit footing dans les rues de la ville, à l'insu de sa mère.
C'est après l'une de ses sorties nocturnes qu'il se réveille un matin, amnésique et couvert de sang. Au pied des marches, sa mère git dans une mare de sang, la gorge tranchée ! Conscient du fait qu'en rentrant son frère adoptif risque de le soupçonner d'avoir commis l'irréparable, Yujin commence par cacher le corps, efface les traces du crime et creuse sa mémoire pour retrouver les souvenirs de cette nuit sanglante. Aidé par le journal intime de sa mère, le jeune homme remonte le fil de sa vie, depuis la tragique disparition de son frère et de son père quand il avait dix ans jusqu'au meurtre de sa mère, découvrant des non-dits, des mensonges, des manipulations qui ont fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui.

Un thriller psychologique époustouflant, glaçant, dérangeant qu'on dévore d'une traite. You-jeong Jeong nous plonge dans la tête, l'esprit, les méandres de la mémoire d'un potentiel tueur, un prédateur selon sa tante, une victime selon lui. Où est le vrai où est le faux ? L'autrice sait manipuler le lecteur. Elle nous laisse nous attacher à son personnage, éprouver de la compassion, de la pitié, pour nous retourner en exposant ses idées noires, ses pensées meurtrières…Et paf ! Encore une fois, elle fait volte-face et encore une fois on se plaît à plaindre l'enfant malmené qu'il fut, la pauvre victime d'une mère abusive et d'une tante manipulatrice. Alors tueur psychopathe ou souffre-douleur d'un duo de femmes névrosées ? Il faudra lire jusqu'à la dernière phrase ce page-turner infernal pour connaître le fin mot de l'histoire…

Une lecture que je dois à mon amie Ranine. Merci pour ce cadeau !
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L'esprit encore ensommeillé, j'ouvre la fenêtre de la véranda. Une vague de sel et de brume froide m'envahit. Les embruns giclent comme une artère segmentée au niveau de la carotide. Là, à la lueur du petit jour, je découvre que je suis couvert de sang séché, sur le torse, sur les mains, une goutte de sueur ferreuse s'immisce entre mes lèvres et se mêle au sel. Des empreintes de pas – les miens – dans une flaque de sang. Que s'est-il donc passé hier soir ? Les souvenirs se sont absentés pendant quelques heures, pas un bruit, sans mère, sans frère. Je caresse dans ma poche le coupe-chou lui aussi ensanglanté.

Je m'approche de la chambre de ma mère, toujours aucun bruit dans la maison, pas même le floc floc de la cafetière qui égraine son temps et ses gouttes de café noir, ni même le toc toc du sang qui circule dans mes tempes. Je pénètre son antre, les pieds baignant dans cette mare de sang à l'odeur écoeurante. Ouvrir la porte – qui n'était pas fermée à clé, se retenir de gerber devant ce spectacle nauséeux. Elle est là, allongée sur son lit, les yeux fermés, couverte elle aussi de sang – le sien, je présume. J'essaie de rembobiner le film d'hier soir, comme un scénario de la nouvelle vague, mais les éléments ne s'enchaînent pas, l'histoire de mes souvenirs reste étrangement mystérieuse. Suis-je donc devenu le meurtrier de ma mère ?

« En voyant ma mère allongée par terre, ma gorge se serre. En voyant ma main qui tient encore le coupe-chou, tous mes os se mettent à crier. Une voix plante des clous dans mon front. C'est toi. le meurtrier. Toc. Toc. Toc. »

Quelqu'un frappe à la porte. Mon frère, ma tante ? La Police ? Je vois déjà les titres des journaux du lendemain, peut-être même la une, « Meurtres au rasoir » dans une petite ville balnéaire, oubliée de tous même des journalistes. Pourtant, il faut que je comprenne avant, que je retrouve le fil des évènements de la soirée d'hier. Avant que…

Suis-je une bête sanguinaire ? Un prédateur, même. Et si les réponses que je cherche tant sont à retrouver il y a plus de dix ans, comme un secret bien gardé de ma mère et de ma tante, cette salope. Je ferme le roman, une lame de rasoir aussi tranchante qu'une lame d'écume sur la grève. L'odeur de sang imprègne lourdement le parfum de ces pages, l'iode s'évapore, reste le sang et la javel que j'inspire lentement comme pour retrouver la zénitude d'un réveil au pays du matin calme. Il est si bon de se lever le matin et de ressentir cette impression de calme même si la vie baigne dans une mare de sang.
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A 26 ans, Yujin, le narrateur, vit dans un quartier aisé de Séoul, dans un vaste duplex qu'il partage avec sa mère et son frère adoptif.

Un matin, Yujin se réveille couvert de sang. Au bas de l'escalier, il découvre le cadavre de sa mère, égorgée d'une oreille à l'autre. Sujet depuis l'enfant à des crises d'épilepsie, il n'a aucun souvenir de ce qui a pu se passer. le cerveau engourdi, anesthésié, il comprend cependant que la police et le reste de la famille ne vont pas tarder à s'en mêler. Il tente alors, dans un contre-la-montre désespéré, de reconstituer, bribe par bribe, la soirée et la nuit précédentes, en triturant sa mémoire à court terme mais aussi ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, là où pourrait bien se trouver la clé d'une violence psychique inouïe.

Ce roman porte bien son titre et nous immerge dans le labyrinthe de la mémoire et de l'esprit de Yujin. Celui-ci, depuis la mort brutale de son frère et de son père, a évolué dans un cadre surprotégé, sous l'oeil vigilant et peu chaleureux de sa mère et de sa tante psychiatre. Peu à peu il fait remonter à la surface les raisons de cette surveillance, de ces restrictions de ses libertés, de cet engrenage d'horreur.

"Généalogie du mal" est un thriller noir et sang, un bijou d'analyse psychologique. D'une précision chirurgicale, le texte fait sans cesse osciller le lecteur entre empathie et répulsion à l'égard de Yujin. Mêlant les thèmes de la manipulation, de l'emprise, de la psychopathie, du caractère inné ou acquis du mal, j'ai trouvé ce roman dérangeant, mais fascinant et passionnant. C'est grave, docteur ?
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Jeong You-jeong nous donne la possibilité d'être dans la tête de Yujin pendant tout le livre et croyez-moi, cela vaut le coup de se laisser emporter par "cet autre" durant quelques heures. Non pas parce que sa vie est enviable, loin de là mais parce que l'auteur nous offre ici un livre d'une grande qualité.
Yujin se réveille un matin recouvert de sang et trouve sa mère morte en sang au pied de l'escalier. Il ne se souvient de rien et va alors mener sa propre enquête avec le peu d'éléments qu'il a dans la maison mais aussi et surtout sa mémoire. Une introspection est alors déclenchée.
C'est un livre qui oscille entre le suspens, la psychologie et la sociologie clinique, on est vraiment au plus proche de Yujin et on va alors découvrir avec lui qui il est véritablement mais aussi ce qu'on a fait de lui. La finesse de l'analyse et la façon dont est menée toute l'intrigue en font un roman addictif et passionnant.
Je suis étonnée qu'il y ait si peu de critiques sur ce livre à ce jour, il vaut vraiment le coup d'être lu. En tout cas moi, je ne regrette vraiment pas de m'être laissée tenter malgré une couverture peu attirante. J'ajoute dans mes auteurs à suivre Jeong You-jeong.

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Yujin est un jeune homme de 26 ans qui vit avec sa mère dans un immense appartement. Un matin, celui-ci se réveille totalement couvert de sang. Sans aucun souvenir lié à un événement en particulier, Yujin découvre en bas de l'escalier le cadavre de sa mère, la gorge tranchée d'une oreille à l'autre. Epileptique, Yujin a toujours été choyée par une mère beaucoup trop envahissante. Sans rien comprendre à la situation, Yujin cachera le cadavre le temps de comprendre la situation. Qui est le coupable ? Pourquoi ? et enfin, pourquoi tant de sang sur lui ? Ce drame fera remonter des souvenirs enfouis.

Généalogie du mal de Jeong You-Jeong fut une immense surprise. J'ai été totalement happée par cette histoire malsaine. On a envie de comprendre ce qu'il s'est réellement passé mais également de comprendre Yujin, personnage antipathique, froid et calculateur. On remonte très loin dans le passé de cette famille si particulière en passant par des événements qui paraissent anodins en premier lieu mais le tout s'emboitent parfaitement pour former un final détonant. le roman est particulièrement réfléchi et l'auteur nous propose des personnalités complexes au possible. L'écriture, très descriptive et avec très peu de dialogues, permet une découverte totale des événements et des personnages ainsi qu'une immersion totale pour le lecteur. Bien que le début, assez perturbant, puisse vite nous perdre, Généalogie du mal propose une intrigue qui monte en tension, une tension malsaine qui ne semble n'avoir aucune fin.

Généalogie du mal est un très bon roman qui sort des sentiers battus et qui nous propose une psychologie des personnages complexes, le tout porté par une intrigue intelligente et malaisante. Que demander de plus ?
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Généalogie du mal est un roman que j'ai pris plaisir à découvrir malgré qu'il soit sans surprise. Dès les premières pages on devine très facilement la fin mais ce qui est intéressant ici c'est plutôt la psychologie derrière le meurtre. Sans rebondissements ni grandes révélations, c'est une descente très lente dans la folie.

J'ai trouvé le premier tiers et le dernier tiers de ce livre assez intéressant mais ça cale un peu au milieu. Surtout quand le personnage principal essaie constamment de reconstituer ce qui s'est passé. J'avais vraiment hâte d'avancer et de connaitre le fin mot de l'histoire.

Dans l'ensemble, je pense que c'est un livre réussi en ce qui concerne l'étude des personnages, mais ce n'est pas vraiment un thriller ou un mystère tel qu'il est présenté.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Se réveiller dans l'odeur du sang.
En voir partout : sur les murs, sur ses vêtements, dans ses cheveux, sur le lit sur lequel on est allongé.
C'est le réveil dramatique et angoissant que nous raconte Yujin, 26 ans.
Très vite, il découvre le cadavre de sa mère.
Il mène l'enquête.
Ce roman est incroyable ! La narration se déroule sur deux trois jours et est essentiellement le compte rendu des pensées affolées du narrateur. Chaque détail de ce qu'il fait est le sujet à des questionnements, des réflexions. Alors que la construction est celle d'un quasi-huis clos et que le narrateur est le plus souvent seul, il n'y a aucune redondance, aucune mention inutile. L'immersion du lecteur est totale pour le meilleur et pour le pire.
Bref, on ne s'ennuie pas une seconde !
Le profil psychologique de Yujin est très approfondi. La construction narrative est suffisamment subtile pour que le lecteur comprenne que les réponses aux questions évidentes ne sont pas les clefs de l'intrigue.
C'est sans doute le meilleur thriller sud-coréen que j'ai eu l'occasion de lire.
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Je teste le thriller coréen du du Sud et j'avoue que je ne suis pas déçue de ma lecture.
J'ai eu du mal à trouver mes marques au début, le roman était un peu lent et je ne comprenais pas dans quelle direction l'histoire allait.
Puis le rythme s'accélère, à sa façon, et l'histoire prend toute sa dimension inquiétante et passionnante.
Le personnage de la mère est complexe et intéressant, elle pose la sempiternelle question : et à sa place qu'aurais je fait ? Pas facile de répondre à cette question, il n'y a sans doute pas de bonne ni de mauvaise réponse, juste une décision à prendre et faire du mieux qu'on peut. Et le fils, qui est totalement pris au dépourvu au début du roman mais dont la lucidité apparaît au fil des heures.
Une plongée bien agréable dans la littérature coréenne du Sud, j'ai choisi un thriller car c'est plutôt ma tasse de thé, un roman à découvrir.

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J'ai beaucoup aimé ce thriller bien que je ne sois pas une adepte de ce genre de littérature.Si Yujin est sensé être dénué d'émotion, son récit m'en a procuré une multitude. L'idée que ce soit Yujin lui même qui parle tout au long du roman, qui mène sa propre enquête sur les événements par une introspection des plus poussée est un moyen parfait pour nous faire vivre son cheminement. J'ai vécu l'horreur avec lui, éprouvé ce désir que ce ne soit qu'un cauchemar. J'ai eu parfois envie de quitter ce corps d'emprunt, de me différencier de ses pensées, de ses désirs! Mais, j'ai eu aussi de la compassion, de l'attachement pour lui "l'enfant" ainsi désigné dans le journal intime de sa mère. Alternativement mon coeur allait vers l'un ou l'autre des membres de cette famille (en dehors de la soeur franchement glaciale!).Jeong You-jeong a su modifier mes croyances, mes hypothéses mille et une fois! Je m'attendais cependant au bouquet final qui est bien préparé mais le plaisir reste entier.
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Maintenant que je lis le résumé proposé sur Babelio je suis bien contente d'avoir commencé le livre sans rien savoir.
L'histoire commence donc avec Yujin, 26 ans qui se réveille chez lui après une crise d'épilepsie, couvert de sang. Il retrouve sa mère morte dans la cuisine. Que s'est-il passé ? Aucun souvenir. Que faire ?

Le roman est construit en quatre parties. La première a été laborieuse à lire pour moi. En huis clos, le personnage seul dans la maison se bat avec ses souvenirs: cet appel incessant d'une voix qui résonne dans sa tête et le téléphone qui sonne. Une course dans l'esprit du personnage. Un demi suspense qui s'étire à l'infini sur 100 pages.

La seconde partie crée une rupture qui permet au lecteur de sortir de la spirale et d'avancer dans l'histoire. le personnage n'est plus seul. Yujin, suite à la mort de sa mère découvre petit à petit les secrets de famille qu'elle protégeait.
Le roman suit une construction intéressante, la progression s'accélère et ne devient vraiment intéressante que dans la partie deux. C'est un peu dommage. Les parties trois & quatre se lisent très bien avec beaucoup d'intérêt.
Je vais attendre de savoir quels souvenirs je garde de ce roman pour savoir si je lui mets simplement 3 étoiles ou 5.

Je me suis décidée. Je mets 4,5 étoiles car je garde un fort souvenir du roman et ce mois-ci j'ai lu tellement de bons romans qu'il m'est impossible de n'en choisir qu'un pour le top 12 de l'année. Et Généalogie du mal fait partie de ceux que je voudrais mettre dans le top 12.
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