AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 199 notes
5
18 avis
4
26 avis
3
7 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Wahou, je sors de ce roman sonnée, sous le choc, ébahie, renversée.

J'avais lu Tu ne jugeras point, j'avais apprécié mais ici, j'ai craqué et adoré ce roman comme jamais. La claque ! La claque belge en plus, je m'incline !

En son absence retrace les quelques jours de plusieurs familles suite à la disparition de Bénédicte, une jeune fille de quinze ans. On suit les parents séparés, le chauffeur de bus Julien et un autre couple tumultueux. Que se passe t'il dans la tête de tous ces gens quand une jeune fille disparaît dans un faubourg belge ? Soupçons, prise de conscience, menaces, tout part en vrille. Plongée en apnée dans les abysses de l'âme humaine, dans le poumon d'êtres humains qui tanguent, se supportent, s'insupportent, se lient et se délient dans le seul but, retrouver Bénédicte.

On pourrait reprocher à Armel Job de faire l'impasse en cette année 2005 sur l'affaire Dutroux qui a ébranlé le pays. Il ne met pas son talent au service des inspecteurs et la trame n'est pas axée sur le côté policier. Par contre, quelle richesse et talent pour fouiller l'âme humaine ! Je me permets une brève et hasardeuse comparaison mais durant ma lecture, j'ai songé à Karine Tuil et Amélie Antoine (Raisons obscures) qui à eux trois savent distiller le doute et glacer le sang à partir d'un point de départ, d'une négligence pour renverser tout le sac humain dans ses conséquences. En son absence, c'est le chavirement de tout un monde qui bascule pour notre plus grand plaisir d'érudits, de lecteurs affûtés et sensibles à un tableau d'orfèvre dans toute sa psychologie et sa finesse d'esprit. Bravo Armel Job.
Commenter  J’apprécie          11615
Tout le monde connait ou a rencontré un jour cette hantise chevillée au coeur d'un père et d'une mère : que leur enfant disparaisse, emmené par un sombre satyre.

Armel Job joue ici assez subtilement sur cette hantise, en la mettant en scène dans un tout petit village des Ardennes belges tout près de la frontière française.
Des personnages hauts en couleur peuplent les chaumières aux murs épais le long des ruelles pentues. Il ne fait pas si bon vivre, finalement, au bord de la Sûre, car les villageois n'y sont guère avenants. Enfin, ils sont humains, voilà tout, avec leurs qualités et leurs travers.
Armel Job appuie sur ces travers, les fait ressortir avec tellement de réalisme qu'on a envie de réagir avec force devant la bêtise populaire qui se targue de rendre la justice ou devant une commère amère qui se venge en semant le mal par des paroles doucereuses.

On s'y croirait, oui.
Bénédicte, 17 ans, disparait un beau jour de printemps précoce. Elle n'arrive pas à l'école. le chauffeur de bus en est le premier surpris, qui ne la voit pas à l'arrêt. Ce chauffeur a le coeur bien lourd...
A la fin de la journée, la maman de Bénédicte s'inquiète, et puis sombre dans l'angoisse de plus en plus profonde. Il faudra bien qu'elle avertisse son ex-mari.
Et puis les voisins s'en mêlent.
Bénédicte reviendra-t-elle ?

Armel Job s'amuse en entrant à pas feutré dans les chaumières. Il nous y invite à sa suite. Ce n'est pas très poli de se mêler de la vie des gens, mais cet auteur n'en a cure, alors tant pis, entrons !
Et nous voilà pris dans l'imbroglio de la vie cachée ou tout au moins méconnue des villageois où amour et mort, tendresse et vengeance, parents et enfants sont intimement liés.
Le suspens est subtilement distillé et la psychologie bien dosée.
C'est très agréable de jouer les voyeurs avec Armel Job !

En l'absence de Bénédicte, il s'en passe des choses...

Commenter  J’apprécie          7721
En route pour le lycée, ce jeudi 5 mars 2005, Bénédicte s'est attardée près du pont de la Sûre. Il faisait beau.
Elle n'a pas pris le bus habituel, n'est pas rentrée chez sa mère le soir. Il s'avère qu'elle n'est pas allée en cours. Que lui est-il arrivé ?
On imagine le pire, le procès Dutroux a débuté quelques mois plus tôt. L'affaire hante les esprits, a fortiori dans l'Ardenne belge.

Roman noir, thriller psychologique d'une remarquable finesse.
On découvre alternativement les pensées sombres et les secrets des parents de Bénédicte et des autres habitants du village, les drames passés, les vieilles rancoeurs.
Chacun fait son mea culpa de son côté, dissimule (pour se protéger) des éléments qui pourraient faire avancer l'enquête, suspecte untel ou untel, quitte à pousser certains à faire justice eux-mêmes.

Lecture angoissante, douloureuse. On se détend de loin en loin avec les réflexions bêtes et méchantes de la vieille Mme Maca. Si tout n'était pas si tragique, on pourrait en rire.

J'avais décidé de faire une pause avec les histoires de disparitions d'enfants/adolescents.
C'est le nom de l'auteur qui m'a attirée, souvent encensé sur Babelio.
Le titre aurait dû me mettre la puce à l'oreille.
Quoi qu'il en soit, je ne regrette rien. Armel Job dissèque à la perfection les relations de voisinage et les rapports complexes au sein des couples et des familles. Tout en posant subtilement la question de l'homme 'prédateur' (viol, pédophilie, inceste) :
« Avant de se sécher, elle resta un moment, frissonnante, devant la glace. Une femme peut-elle vraiment imaginer ce qu'un homme ressent à cette vue ? Longtemps, à une fille, chaque parcelle d'elle-même semble aussi innocente que sa main ou que son pied. Jusqu'au jour où le regard hébété des garçons lui révèle le double sens de sa chair. Comme si son corps, dont elle connaissait la langue familière, s'adressait tout à coup à l'autre dans un idiome nouveau qu'elle ne maîtrise pas. C'est parti pour le grand malentendu. »

A lire, dès quinze ans. ❤️
Commenter  J’apprécie          565
Montange (dans les Ardennes belges). 2005.

Il y a Liesbeth et Julien. Elle, d'origine flamande, fait la plonge dans un restaurant. Lui est conducteur de bus. Ils ont eu une fille, Annelise. Morte. Morte alors qu'elle était une petite enfant. Il y a un fils aussi qui est à l'Ecole royale militaire.

Il y a Walter, bûcheron, et sa femme, Julie. Julie la jalouse. Julie la soupçonneuse. Walter qui aime draguer. Leur fille Laura qui est passée de l'autre côté de la frontière à Mézière, pour fuir l'atmosphère de Montange et... Et Dieu sait quoi…

Et puis, il y a madame Maca l'épouse d'un ancien gendarme qu'elle a placé en maison de repos pour avoir la paix (apparemment, lui aussi cela lui convenait bien mieux que de vivre à la maison avec son pitbull d'épouse acariâtre). Madame Germaine Maca, agressive, mauvaise langue toujours prête à déverser sa bile. Madame Maca qui n'oublie pas que son neveu adoré, Kévin, est mort dans un « accident »… Un « accident » causé par cette trainée de Laura, la fille de Walter et de Julie.

Et surtout, il y a Marie-Louise, infirmière, divorcée. Sa fille, Bénédicte, qui vit avec elle. Son ex-mari, Medhi Maziri, qui vit avec son fils, Ferdinand.

Dans ce petit village où tout le monde se connaît (ou croit se connaître), Bénédicte disparaît le jeudi 17 mars 2005 alors qu'elle était censée se rendre à l'école. Bénédicte est une superbe adolescente, discrète, peut-être même secrète. On ne lui connaît pas d'amis. Elle disparaît laissant sa mère et son père fous d'inquiétude.

Va-t-elle revenir ? Va-t-on la retrouver ? A-t-elle été enlevée ? Par qui ? Pourquoi ? Est-elle seulement encore en vie ?


Critique :

Armel Job nous plonge dans la vie d'une petite communauté ardennaise (imaginaire, je pense, car à ma connaissance, il n'y a pas de village du nom de Montange). Cette disparition inquiétante rouvre de vieilles blessures. L'auteur nous plonge dans la tête des différents protagonistes pour nous dévoiler jusqu'à leurs pensées les plus intimes, leurs rancoeurs, mais aussi leurs douleurs. Il nous égare quant aux personnes à suspecter et au sort de Bénédicte. Il nous glisse dans les pensées les plus intimes de tous ces individus qui, suite à ce drame, vont souvent révéler les côtés les plus sordides de leurs personnalités. Evidemment, tous ces personnages ont en tête l'affaire Marc Dutroux, affaire bien réelle qui va encore pendant des décennies traumatiser les Belges. Marc Dutroux qui a enlevé des filles et est responsable de la mort de plusieurs d'entre elles. La disparition de Bénédicte fait évidemment resurgir cette peur au sein de cette petite communauté rurale (comme elle l'aurait fait ailleurs en ville).

Suspense et psychologie sont savamment dosés par un Armel Job qui connaît bien l'âme humaine. Jusqu'au bout, le lecteur s'inquiète pour Bénédicte. Où est-elle passée ? Est-elle seulement encore en vie ? On plaindra certains personnages et on aura envie d'en baffer d'autres…
Commenter  J’apprécie          392
Talentueux Armel Job qui détourne la disparition d'une adolescente pour disséquer les profondeurs de l'âme des gens qui habitent dans la même petite ville lorsqu'ils apprennent l'événement.

Bénédicte, 15 ans n'a pas pris le bus scolaire ce matin, elle n'est pas rentrée non plus le soir chez sa mère Marie-Louise . Plutôt que d'envisager le pire , son entourage privilégie d'abord la possibilité d'une fugue .

Pas de commissaire alcoolique ni d'inspecteur dépressif à l'horizon du belge , mais le déballage des travers de chacun et le regard peu amène que l'on porte sur son prochain, et à ce moment là apparaisent au grand jour jalousie et convoitise et les histoires anciennes ressurgissent ...

Cette disparition fait bouillir toutes les mesquineries et les trahisons ... Chacun commence à avoir des soupçons sur son voisin et il suffit d'une voiture de police arrêtée devant une maison pour en déduire le coupable et faire justice soi-même .

C'est tellement criant de vérité !
Commenter  J’apprécie          263
"En son absence", le dernier roman paru de Armel JOB (R. Laffont, 2017), démontre, si c'était encore nécessaire, la maîtrise d'une plume qui se veut fluide et lisible et qui, en même temps, distille l'âme humaine et les relations au sein d'une communauté territoriale telle la population d'un village dormant au creux de notre Ardenne belge. Armel JOB dépose au fond de sa marmite du Diable un non-événement, ou plutôt un événement non nommé! Et tout peut être dit, pensé, cru, rapporté, amplifié, déformé... La rumeur est une source d'énergie capable de faire bouillir l'alambic... L'auteur y fait cuire les préjugés et les croyances de ce petit village (le nôtre?) en y mélangeant de vieilles peurs et de subtiles rancoeurs, des pensées inavouables aussi vénéneuses que médisantes et des actions-réactions aussi futiles qu'injustes.

Avant d'être une histoire, "En son absence" est une observation de nos modes de fonctionnement et de la soumission à la rumeur... A lire et méditer!
Commenter  J’apprécie          236
Très réussie cette histoire qui nous est racontée par petites touches, avec une belle plume fluide et imagée et en donnant le point de vue des différents protagonistes.

Bénédicte, tout juste quinze ans, quitte le domicile familial comme d'habitude pour se rendre en bus au collège, en ce jour printanier de mars 2005. Pourtant, elle ne rentre pas chez elle le soir, et sa mère se rend compte qu'elle n'a pas pris le bus le matin.
Que s'est-il passé ?

En son absence, on en apprend plus, peu à peu, sur les personnages, leurs rapports complexes, les liens qui les unissent et sur leur passé qui continue d'interférer dans leurs relations. Armel Job s'immisce à merveille dans la tête de chacun pour nous faire comprendre leur psychologie.

Il y a Marie-Louise, la mère, infirmière, Julien le voisin, chauffeur de bus, marié à Liesbeth, parents d'Annelise, du même âge que Bénédicte, morte à quatre ans, Mehdi, le père, mis à la porte de la maison après son aventure avec sa secrétaire Sandra avec qui il a depuis refait sa vie, Walter le bûcheron, Julie son épouse soupçonneuse et Laura leur fille qui a subitement quitté le village sans oublier Mme Maca, mauvaise langue qui a un avis sur tout et tout le monde.

Subsiste dans les têtes l'affaire Marc Dutroux. Suite à cette disparition, la peur resurgit au sein de la communauté, poussant chacun à montrer les tréfonds de sa personnalité. Des questions se posent, des soupçons s'insinuent, des rancoeurs remontent à la surface et sourd une méfiance envers l'homme prédateur "Les hommes sont méchants [...] Pas un pour racheter l'autre"

Il en résulte un thriller efficace doublé d'une étude sociologique d'une finesse remarquable.
Voilà un auteur que je vais suivre sans aucun doute.

Challenge ABC 2020/2021
Commenter  J’apprécie          194
C'est un riant matin de mars où le soleil printanier chatouille les visages et réjouit les coeurs. Bénédicte ouvre la porte, la referme. Non, elle ne va pas partir à l'école vêtue de sa grosse parka d'hiver ! Un blouson, un foulard, un peu de parfum. C'est parfait.
Mais Julien, le chauffeur du bus qui, tous les jours la conduit à l'école, s'étonne de ne pas la trouver à l'arrêt, comme d'habitude. Et là, à l'arrière de cette voiture qui le double, n'est-ce pas elle ? le coeur de Julien se serre. La jeune fille est-elle enlevée par un sadique? Fait-elle une fugue ? le soir venu, en tout cas, elle n'est pas rentrée. Et le charmant village de Montange voit son ambiance sereine voler en éclats.
Chaque année, après l'hiver, j'attends impatiemment le retour du printemps. Et, avec lui, depuis 1999, la parution du nouveau roman d'Armel Job.
« En son absence » se déroule dans un hameau fictif d'Ardenne. Cela me plaît tout particulièrement, à moi qui, mis à part une parenthèse bruxelloise, ai toujours vécu à la campagne. J'en connais bien les plaisirs bucoliques ! Et il me semble qu'Armel Job excelle dans l'art d'en traduire l'atmosphère.
Pris un par un, les habitants de Montange sont certainement tous charmants. Et pourtant, nombre d'entre eux cachent des chagrins, des secrets, des rancoeurs .
Il y a celle qui se méfie des hommes, ne voyant en eux que des prédateurs, toujours à l'affût de chair fraîche.
Il y a celle qui, vieille fille aigrie et sans enfants, reporte tout son amour sur un neveu, certainement un peu (beaucoup?) chenapan, mais qu'elle couve d'un regard tendre, se figurant un ange pur et radieux. Les filles jeunes et jolies, qui, contrairement à elle, ont un pouvoir de séduction, elle les considère avec hargne : des messalines, des dévergondées, toujours prêtes à piétiner le coeur du naïf qui tombera dans leurs filets.
Il y a le couple qui rumine l'atroce chagrin d'avoir perdu un enfant et qui cherche, à tout prix, un responsable à qui faire porter le poids des reproches.
Il y a des potins, des ragots, des médisances.
Il y a ceux qui, sous le couvert d'une bonne action, d'un désir protecteur envers ces chères têtes blondes contre les dangers de la vie, crient haro sur tous ceux qu'ils suspectent, à tort ou à raison, de coupables desseins. Et ne mesurent pas une seconde les conséquences de leurs actes.
Il y a des parents perpétuellement inquiets pour leurs rejetons. Et il y a des enfants insouciants, avides de croquer à belles dents tous les plaisirs de l'existence. Ils vivent dans l'instant présent et ne s'inquiètent pas des possibles suites de leurs entreprises.
Chaque lieu, chaque personnage est évoqué avec précision. Considérée séparément, chaque action part d'un bon sentiment, n'est pas bien grave.
Mais, à l'instar de ce fameux battement d'ailes du papillon, ajoutée à une autre, puis à une autre encore, elle entraînera un véritable tsunami qui va proprement faire imploser le coquet village.
Le lecteur, bien à l'abri et en-dehors de l'orage, voit se mettre en place chaque pièce constituant les rouages d'une implacable mécanique qui, graduellement, s'ébranle et se prépare à bousculer quelques existences, quand ce n'est pas à les broyer.
C'est à un récit remarquablement construit, diaboliquement imaginé et, comme toujours, admirablement écrit, que nous convie Armel Job.
Une nouvelle fois, il ne m'a pas déçue. Comme d'habitude, j'ai été séduite.
Encore un livre que j'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          120
Février 2005, Bénédicte disparaît. Que s'est-il passé ? Une fugue ? Un meurtre ? Un enlèvement ?

C'est ce que l'on va découvrir tout au long g de ce roman. Même si ce livre fait partie d'une sélection pour un prix de roman policier , cette intrigue ne met pas en avant ce côté-là ; cela reste en filigrane.

Par contre, cette disparition qui se passe dans un petit village belge où tout le monde se connaît va faire apparaître des non-dits, des quiproquos, des souvenirs ries douloureux.

L'auteur va tout axer sur la psychologie des habitants de ce village, psychologie très fouillée , humaine et très proche de nous, lecteurs.

On va rentrer dans l'intimité de ces différente familles et connaître leurs impressions, secrets par rapport à cette disparition et à la famille de Bénédicte.

C'est un roman « calme », loin des thrillers , page Turner et twists à gogo. C'est à peine une roman policier mais pour moi, cela a été une très très bonne lecture, on veut savoir comment cela va se terminer.

Armel Job écrit très bien, son style est clair , précis et son vocabulaire est recherché mais pas lourd ou trop ampoulé.

Comme dit plus haut, c'est une histoire qui se passe sur quelques jours, une histoire qui pourrait se dérouler dans notre village.

Et évidemment, je vous conseille cette lecture.
Commenter  J’apprécie          110
Véritable coup de coeur pour ce polar qui n'en est pas un. Car il n'y a pas de meurtre, du moins pas de corps, pas d'enquête avec un policier qui questionne tout le monde, ou si peu... Mais la disparition d'une toute jeune adolescente. Bénédicte, 15 ans, quitte son domicile, situé dans un petit village de Belgique, comme d'habitude, pour prendre le bus qui l'emmènera au collège. Sauf qu'elle n'arrivera jamais au collège. Que s'est-il passé?

Tout le village va enquêter, à sa manière. Les parents, séparés, mais unis par leur angoisse, à qui il reste tellement de regrets de cette vie gâchée à cause d'une chimère. Les voisins, avec leur deuil trop lourd à porter pour eux, de leur petite fille qui devrait avoir l'âge de Bénédicte. Lui, Julien, est chauffeur de bus: et si c'était lui, avec ses regards pervers, qui avait du mal à la petite? La vieille dame seule, qui n'a pour son mari que du mépris, qui attise tous les feux? le forestier, Walter, parce qu'il attise les haines de sa femme et du chauffeur du bus qui le tient pour responsable de sa douleur? L'agriculteur qui bat sa femme et nourrit tellement de rancoeur vis-à-vis de Julien, qu'il soupçonne de l'avoir dénoncé?
Le plus important dans ce roman n'est pas tellement l'enquête en soi, c'est l'attitude des gens du village, qui se soupçonnent les uns les autres, à tort ou à raison, qui veulent faire justice eux-mêmes, qui pensent avoir compris le fin mot de l'affaire et remuent les couteaux dans toutes les plaies. Une face sombre de l'humanité, mais pas uniquement sombre, car rien n'est simple. Personne n'est tout bon ou tout mauvais, comme dans la vie, finalement.

Un vrai talent de l'auteur d'avoir su mettre en scène tout cela, avec une foultitude de personnages dans lesquels on arrive pas à se perdre, dans un livre qu'on a du mal à lâcher.
Commenter  J’apprécie          112




Lecteurs (443) Voir plus



Quiz Voir plus

tu ne jugeras point

qui est le tueur?

Denise
Antoine
Mme Maldague

9 questions
366 lecteurs ont répondu
Thème : Tu ne jugeras point de Armel JobCréer un quiz sur ce livre

{* *}