Quel déroutant, mais loin d'être désagréable, petit roman que cette vie en accéléré d'un peintre d'origine italienne vivant en Provence. L'on rencontre en effet cet homme à travers des instantanés, qui racontent d'abord l'histoire de sa famille, de son arrivée en Méditerranée du côté français, de ses difficultés, souvent terribles, de se faire une place dans un nouveau pays ; ensuite les « rencontres », visuelles ou physiques, qui changeront la vie de notre protagoniste ; enfin l'évènement funeste qui transformera une nouvelle fois son existence, et permettra de comprendre, par une boucle bien bouclée, le titre donné au roman.
Roman déroutant parce que l'on entre de plain-pied dans un univers aux phrases particulièrement amples, dont il faut réussir à saisir le rythme qui mime avec beaucoup de réussite les fluctuations et évolutions du personnage principal, ainsi que de ceux qui l'ont précédé, pour ne pas se laisser déborder par une impression de lourdeur. Roman loin d'être désagréable aussi, non seulement parce que d'une poésie sensuelle comme je l'apprécie, mais aussi parce que, finalement, l'utilisation d'une syntaxe d'une telle amplitude m'a permis de plonger, sans avoir l'occasion de reprendre mon souffle, dans une histoire a priori banale, en fin de compte plus exceptionnelle qu'il n'y paraît.
Transalpin est donc une belle découverte, proposant une écriture très singulière qui, de ce fait, plaît ou ne plaît pas : j'ai de la chance, elle m'a plu, et m'a donné envie de lire d'autres romans de
Vincent Jolit. Je remercie les éditions Fayard et NetGalley de m'avoir permis de lire ce roman.
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