En ce moment, une unique chose compte : me saturer de joie, la trouver partout, dans le jeu avec mes enfants, dans une lecture, dans la rencontre. Elle seule peut me détourner pour un temps de mon obsession et du manque cruel qu'elle engendre.
Si tu ne vois pas encore ta propre beauté, fais comme le sculpteur d'une statue qui doit devenir belle : il enlève ceci, il gratte cela, il rend tel endroit lisse, il nettoie tel autre, jusqu'à ce qu'il fasse apparaître le beau visage dans la statue. De la même manière, toi aussi, enlève tout ce qui est superflu, redresse ce qui est oblique, purifie tout ce qui est ténébreux pour le rendre brillant, et ne cesse de sculpter ta propre statue jusqu'à ce qu'il brille en toi la clarté divine de la vertu [...]. Si tu es devenu cela [...], n'ayant plus intérieurement quelque chose d'étranger qui soit mélangé à toi [...] Si tu te vois devenu ainsi [...], regarde en tendant ton regard. Car seul un tel œil peut contempler la beauté.
Ne jamais oublier que se sont mes fragilités qui sont la source de ma fécondité.
L’obsession coupe la joie, réduit le monde, et pour ma part, me transforme en esclave.
La fascination, les projections, les préjugés, voilà ce qui rend aveugle.
La rencontre, voilà bien le lieu des passions, de la comparaison, de l’attirance et de la possession, de la fascination, de la peur et de la colère, de la honte et des jalousies. Mais surtout de l’amour, de l’émulation, de l’amitié et … de la joie.
La joie vient d’une adhésion qui, à son degré suprême, accepte l’imperfection du monde.
Dans l’épreuve, donc, face aux tiraillements, percer le brouillard et trouver les rayons de joie, dans une rencontre, dans le rire d’un enfant, auprès de l’ami.
S'opposer à, s'affirmer, n'est-ce pas une posture d'exilé, de celui qui n'habite pas encore en soi ?
Flotter ou couler relèvent l'un et l'autre du détachement.
Aller au fond du tourment pour l'habiter et lui donner sens...