Le philosophe nu

Je me méfie des hiérarchies dans la souffrance. Tout tourment est de trop pour celui qui le subit.

Me plaît cette histoire presque drôle : longtemps j'ai cherché la femme idéale, je l'ai enfin trouvée. Seul problème : elle aussi recherchait l'homme idéal !

Nous sommes plus de six milliards d'êtres humains sur cette terre et la personne la plus importante au monde, c'est moi ! Je n'ai jamais été fort en calcul mais là, l'erreur est tout de même grossière.

Dans"Une Vie Bouleversée" (son journal), Etty Hillesum me délivre d'une tentation : "Ce matin, je me suis octroyé une demi-heure de dépression et d'angoisse". Si je repense à mon enfance, je vois bien que les moments tristes, les chagrins et la peine, je ne les ai pas vécus à fond. Je n'ai fait que les accepter en surface. (...) Les souvenirs douloureux, rejetés, agiraient-ils comme des bombes à retardement qui, tôt ou tard, si je ne les désamorce pas, me péteront à la gueule ?

La rencontre, voilà bien le lieu des passions, de la comparaison, de l'attirance et de la possession, de la fascination, de la peur et de la colère, de la honte et des jalousies. Mais surtout de l'amour, de l'émulation, de l'amitié et...de la joie.

Il faut avoir un chaos en soi pour mettre au monde une étoile dansante....

Avec la même voracité qu'un chien, ne cherchons-nous pas ce qui nous a manqué, au prix de grandes douleurs?

Je veux qu'on agisse et qu'on allonge les offices de la vie tant qu'on peut; et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait. Montaigne Essais I. I chap XX

j'aime la distinction de Rousseau qui peut jeter les bases d'un nouvel exercice spirituel : "L'amour de soi, qui ne regarde que nous, est content quand nos vrais besoins sont satisfaits ; mais l'amour-propre, qui se compare, n'est jamais content et ne saurait l'être, parce que ce sentiment, en nous préférant aux autres, exige aussi que les autres nous préfèrent à eux ; ce qui est impossible. Voilà comment les passions douces et affectueuses naissent de l'amour de soi, et comment les passions haineuses et irascibles naissent de l'amour-propre" JJ Rousseau, Emile.

Lorsque je prends l'avion, derrière les nuages les plus épais, brille toujours un soleil, lumineux. En irait-il ainsi de la joie ? Sous l'affliction, je pressens qu'elle règne, pleine et entière au fond du fond.