Citations sur La dame de Reykjavik (79)
La lumière faiblissait.
Elle conduisait depuis un moment maintenant et parvenait à se débrouiller dans la neige. Le 4x4 répondait parfaitement à ses sollicitations et la croûte glacée supportait le poids du véhicule. Le blizzard annoncé ne s'était pas encore levé, même si quelques flocons avaient fini par la décider à actionner les essuie-glaces.
Il avait eu raison au bout du compte : ça faisait partie du package, de l'aventure pour laquelle elle avait signé. Elle regrettait de s'être montrée si tiède plus tôt, face à ce défi.
Magnus ne bougeait pas, ne parlait pas. Il dévisageait Hulda. Le silence devint si oppressant qu'elle aurait voulu hurler ; elle se sentait trop épuisée pour réagir autrement.
- Vous n'imaginez pas à quel point tout cela est difficile pour moi, Hulda. Combien je suis déçu. Je vous ai toujours respectée.
Bien que sceptique sur ce point, elle ne le contredit pas.
- Vous êtes un modèle pour beaucoup de vos collègues de la criminelle. Et vous avez ouvert la voie pour tant d'autres, comme Karen. Vous me mettez dans une situation impossible.
Hulda ne savait pas comment prendre la chose. Magnus était-il sincère ? Elle l'espérait, mais dans ce cas-là, elle se serait trompée toutes ces années, sous-estimant le respect qu'elle inspirait en réalité à ses collègues ?
Elle inclina la tête, défaite.
Elle le constatait de plus en plus souvent et ça ne manquait jamais de l'agacer : la jeune génération prenait le pouvoir et la considérait comme obsolète, comme si l'expérience ne comptait plus de nos jours.
Le temps est comme un accordéon : un instant comprimé, le suivant s'étirant interminablement.
Impossible de deviner la proximité de fermes tant ce paysage désolé donnait l’impression de pouvoir vivre loin de tout et de tous.
Elle avait tué un homme qui avait commis un crime bien pire que le meurtre.
Coup de coeur ! J’ai adoré du début à la fin. Je l’ai lu en une journée donc vous pensez bien que mon avis va être plus que positif.
On va retrouver Hulda, qui a beau être une des meilleures enquêtrice mais a 64 ans la direction la pousse vers la sortie. Pas du tout préparée à prendre sa retraite elle prend une dernière enquête qui a été, pour elle, bâclée. J’ai adoré Hulda, son passé, sa vie et sa détermination !
Le roman se passe sur 3 jours, les chapitres sont courts, c’est complètement addictif ! On suit Hulda et une autre femme, a la fin on comprend le lien qui les unissent.
Un thriller qui se lit vite mais qui ne s’oublie pas de sitôt ! La fin m’a scotché !
– Est-ce qu’on connaît l’identité de la victime ?
– De la victime ? Excuse-moi, Hulda, j’aurais dû être plus précis. Il n’y en a pas qu’une. La scène était apparemment assez effroyable, on ne sait pas précisément depuis quand les cadavres gisaient là-bas, sans doute depuis Noël…
– Bon. On vient de nous confier une nouvelle affaire. J’aimerais que tu t’en charges.
– Ah ?
– Une affaire délicate. Sacrément sinistre, même, ajouta-t-il en fronçant les sourcils. Homicide probable dans l’Est. Nous devons envoyer quelqu’un sur les lieux immédiatement, et je n’ai personne d’aussi expérimenté que toi sous la main.
Le compliment aurait pu être formulé de manière plus élégante, mais Hulda s’en contenta.
– Je veux bien y aller. Je suis prête, affirma-t-elle sans y croire. Où, exactement ?
– Dans une ferme au milieu de nulle part.
Pendant quelque temps, elle avait douté de retourner un jour au travail. De sortir à nouveau de la maison, quitter son lit, quitter sa couette. Mais dans la
situation actuelle les choix étaient limités : c’était soit rester chez elle avec Jón, soit travailler du matin au soir, malgré ses difficultés à se concentrer.
Elle passait donc ses journées dans son bureau à ranger documents et rapports, à prétendre les consulter sans réussir à s’en convaincre. La situation s’arrangerait, tôt ou tard.