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Citations sur Combien de fois je t'aime (58)

La peur de perdre l'autre, elle n'est jamais aussi forte que quand on ne le possède pas vraiment.
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Ce que l'on cherche dans la vie, c'est pas vraiment l'apothéose des découvreurs de continents, non, en cherchant l'âme soeur tout ce qu'on veut dans le fond c'est être tranquille, avoir quelqu'un à soi le soir quand il s'agit de rentrer, une présence qui tienne au corps comme un vêtement, une idée de l'autre qu'est là à trotter toute la journée, ce qu'on veut c'est expier le sentiment d'abandon, aimer pour se sentir moins seul.
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Aimer, c'est veiller sur l'autre, aimer c'est être là.
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Avec elle on fait l'amour pour ne faire que ça, on ne se désire que pour ce désir-là, qui s'épuise par l'effet d'on ne sait quelle fatigue, après quoi on reste un temps sans se parler, rincés, comblés, piégés dans une mutuelle reconnaissance, les corps détachés, on fait juste l'effort de ramener un pan de drap sur soi, sur l'autre aussi, à nouveau on sent qu'on pourrait prendre froid, à nouveau on est fragile, humain, rien que ça, on pourrait presque être bien si c'était vraiment ce qu'on voulait. (P.54)

(...) quelle misère que d'être tombé si bas dans le silence de l'autre, suspendu à rien. (P.91)

(...) le passé est une fatigue qu'on ne finit pas de creuser, alors je polissais des souvenirs pour m'y voir plus brillant. (P.124)
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D'être deux ne divise pas la tristesse de l'autre.
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Un jour on réalise que la jeunesse est un exil dont on est revenu.
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Les mots sont les combustibles de la fusion des corps.
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C'est toujours comme ça, il y a toujours une première fois, un premier appel auquel on ne répond pas, je voyais son prénom qui insistait sur l'écran, mais je n'ai pas décroché, mesurant bien l'effet que ça devait produire, là-bas à l'autre bout du fil, pas de doute que ça l'inquiétait, à la limite ça lui faisait mal. Elle a rappelé une deuxième fois, puis une troisième un peu plus tard, au point que je me suis demandé si elle cherchait vraiment à me joindre ou à reproduire ce mal.
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Aimer c’est rayonner de l’éclat intime d’une lumière qu’on s’invente à deux et qui est là même s’il n’y a que soi.
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[ Incipit ]

L'amour moderne.

Elle avait toujours un bon quart d'heure d'avance, non pas vraiment par impatience, ni par trop vive envie de me voir, mais pour une simple question d'horaire. Sa coupure commençait vers seize heures ou dans ces eaux-là, pour elle ça n'avait pas de sens de repasser d'abord par la maison, et d'en ressortir dix minutes après pour venir me prendre. Alors elle se plantait là, dans cette rue sans boutique, elle m'attendait parfois salement, je pense aux jours de pluie, ou à tous ceux où il faisait froid. Je ne m'en rends compte que maintenant, pourtant j'aurais dû songer au dévouement que ça représente, surtout l'hiver, ce long quart d'heure qu'elle passait seule sur ce bout de trottoir, sans le moindre abri. À ce que j'en sais elle ne bougeait pas, elle s'adossait à l'arbre mince qu'il y avait là, juste en face de la sortie, elle fumait une cigarette ou deux, en pensant à quoi, à moi sans doute, à ce que serait sa vie si je n'étais pas là. À cause de ce travail qu'elle reprendrait tout à l'heure, jusqu'à très tard le soir, elle était habillée très femme, une jupe noire lui arrivait juste au-dessus des genoux, elle portait des collants chair, des chaussures élégantes à talons, un chemisier blanc en général, un simple manteau par-dessus en hiver, de toute façon elle n'avait jamais froid, jamais d'écharpe, le cou nu toujours offert, sans même une perle bas de gamme. Elle restait là sans se mélanger aux autres, son caractère l'amenait à ça, à être un peu en marge, on la disait de son époque, moins pour l'atteindre que pour la résumer. Tout autour les temps changeaient, jupes courtes et voitures à angle droit, Renault 12 et Barbarella, mais d'élever seule son enfant, sans que ça ait valeur d'emblème, ça lui valait des commentaires, on trouvait ça pas trop normal, un peu bizarre, on se disait bien que ce devait être ça, l'amour moderne.
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