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4,16

sur 997 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avril 1950, dans un petit village de Bretagne. Ce soir-là, Louis n'est pas rentré. Anne, sa maman, fait comme s'il n'allait pas tarder, s'occupant de ses deux plus jeunes enfants. Lorsque son mari, Étienne, rentre de son officine, elle l'informe aussitôt. Malgré les heures à sillonner le village et les alentours, il ne l'aura pas retrouvé. Veillant toute la nuit, sursautant au moindre bruit, Anne espère. Désespérément. le lendemain soir et les jours suivants, Louis ne rentrera pas. Les gendarmes, peu inquiets, supposeront une petite fugue. Après l'espoir vient la colère. Anne reproche alors à son mari son attitude. Parce qu'Étienne n'aurait pas dû frapper son beau-fils cette fois encore. La fois de trop puisque Louis s'est envolé. Pour Anne commence alors une interminable attente...

Quel portrait de femme touchant... Parce que son fils, né d'un premier mariage, s'est enfui, Anne ira guetter, par delà les horizons, son retour, certaine qu'il s'est embarqué sur un cargo. Malgré l'attention d'Étienne, l'amour de ses deux jeunes enfants, Gabriel et Jeanne, elle n'aura de cesse de l'attendre, de l'espérer, se réjouissant par avance de son retour et de la fête qui lui sera donnée en son honneur. Au cours de ces jours interminables, elle se rappelle sa rude jeunesse, son premier mari décédé en mer, son mariage avec Étienne, l'impossible place qui sera faite à Louis. Dans ce roman émouvant, Gaëlle Josse dépeint avec émotion le portrait à vif d'une mère éplorée, écorchée, malheureuse. Elle décrit avec justesse l'espoir infini, l'amour incommensurable, l'attente languissante. Un roman intense et tragique servi par une plume poétique et fragile.
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« À perte de vue, je scrute le mouvement sans fin des vagues pour y déceler l'apparition du bateau qui me rendra à la vie. Des gouttes perlent sur mon visage, et je ne sais si elles sont faites de larmes ou d'embruns. »

Je peux vous dire en tout cas que les miennes étaient faites de larmes quand j'ai refermé ce livre. Quelle fin émouvante !

Mais commençons plutôt par le début….

Il y a un peu de ces légendaires récits de femmes de marins qui attendent avec angoisse et stoïcisme que la mer leur rende leur mari. Il y a un peu du coeur de Pénélope suspendue sur son ouvrage à tisser qui espère si vaillamment le retour de son Ulysse. Un peu oui, comme une ombre furtive. Il y a surtout l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils, son tout petit de 16 ans, qui a pris le large (dans tous les sens du terme) après avoir été battu par son beau-père. Et cette maman qui se languit de son absence, qui imagine le festin et la joie qu'elle lui réservera à son retour, vit en l'attendant une absence enfouie en elle, une absence qui la vide et la remplit à la fois.

Je n'ai pas toujours été en phase avec les réactions de cette maman. Elle s'enferme dans un état de résignation que je n'ai pas toujours compris, que j'ai parfois trouvé en décalage dans le contexte de l'histoire. le fait de n'avoir que son point de vue des évènements a peut-être aussi indirectement joué en sa défaveur, je ne sais pas. On a beau être dans les années 50, tout aurait pu être tellement diffèrent… C'est indéniablement un magnifique témoignage d'amour mais quand même… quelle désespérance, et quel gâchis !

L'écriture en revanche, ah l'écriture, elle est superbe ! Elle se lit comme on écoute le clapotis des vagues qui viennent lécher le bord des falaises. Gaëlle Josse évoque l'amour maternelle, l'absence, le manque de l'autre, les peines et les joies simples (et ô combien essentielles !) de la vie quotidienne avec une sensibilité à fleur de sel. Il y a malgré les blessures et le déchirement intérieure de cette femme et mère, une musicalité d'une infinie douceur, une tendresse qui s'infuse délicatement, naturellement, par petites touches, et d'infimes détails. C'est ce qui m'a particulièrement touché. du coup, J'ai déjà un autre livre qui m'attend de Gaëlle Josse…

PS : Un grand merci à Nadou38 pour ces échanges savoureux durant notre lecture commune.
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Anne vit en Bretagne. En 1946, elle a perdu Yvon son mari, marin pêcheur, en pleine mer.
Elle élève seule son petit Louis dans la petite maison familiale, travaille à la conserverie jusqu'au jour où Etienne Quémeneur, le pharmacien du coin vient la demander en mariage et lui promet d'élever son fils.
Tout va bien jusqu'au jour où elle met deux autres petits au monde et Louis devient le souffre-douleur de son beau-père.
Personnellement, j'ai vécu ces moments où l'enfant était battu trop difficilement.
A partir de ce moment, Anne vit à côté de sa vie et ne cesse d'attendre Louis.
Elle retourne dans son ancienne maison et lui écrit des lettres où elle lui promet une vie agréable. Je l'ai crue sans hésitation.
Toute cette histoire se termine bien mal sauf pour la fin ultime où l'espoir renaît.
Gaëlle Josse exprime magnifiquement la souffrance d'Anne même si en tant que lectrice , c'est un roman très dur.
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Une longue impatience, c'est le livre du silence et de l'attente.
C'est une femme debout devant la mer. Elle s'appelle Anne, elle attend désespérément le retour de son fils Louis qui a seize ans, qui est parti. Tout le récit est construit autour de cela, l'attente d'un fils dont sa mère espère au plus vite le retour. Reviendra-t-il ?
Nous sommes en Bretagne, dans le tout début des années 50. L'histoire se déroule sur le littoral, dans un petit village de pêcheurs.
Anne vient d'un milieu social très modeste. Son mari Yvon Le Floch était marin pêcheur, il est mort en mer durant la seconde guerre mondiale. Elle élève seule son fils unique Louis dans cette maison aux volets bleus, entourée d'hortensias, là-bas en retrait du village, tout près de l'océan. Parfois le sable apporté par les tempêtes s'engouffre sous la porte et derrière les volets en bois.
Cette maison désormais délaissée est comme un sanctuaire, celui de la mémoire et des gestes d'avant.
Et puis, Anne a refait sa vie comme on dit, elle a épousé Étienne Quémeneur, un notable du village, c'est le pharmacien, autant dire que c'est une toute autre condition sociale que celle qu'elle a connu jusqu'à présent. Étienne est demeuré amoureux d'Anne depuis l'enfance, depuis l'école, malgré son mariage avec Yvon Le Floch, un marin pêcheur qu'elle lui avait alors préféré...
Mais ce soir, Louis n'est pas reparu. Que s'est-il passé dans cette famille recomposée avec l'espoir d'une autre vie, les illusions éphémères, deux autres enfants qui sont venus de cette union, les rêves impossibles ? « Tu n'aurais jamais dû ». Anne ne cesse de répéter ces mots à Étienne comme une litanie.
C'est l'histoire d'un amour maternel, un amour infini.
Dans ce récit émouvant, Gaëlle Josse sait trouver les mots avec justesse.
L'écriture est sensible, sobre, ténue, d'une très grande poésie. Et brusquement, ce silence se brise par les lettres enthousiastes que la mère écrit à son fils, qu'elle lui poste auprès de la Compagnie Générale Maritime, sans savoir s'il les recevra, s'il les lira. Elle écrit ce que sera le retour de Louis, ce que sera l'accueil d'une mère à son fils aimé, la vie qui recommencera mieux qu'avant. Nous entrons alors dans un autre temps, le temps où Anne bascule dans un ailleurs imaginaire, onirique, un temps qu'elle s'invente, perd sans doute pied non pas à cause de la bourrasque, non pas à cause de l'horizon qui s'échappe sous les embruns... Elle perd pied dans la joie presque excessive de ces lettres qui fait contraste avec la douleur mutique de l'attente.
Anne est un magnifique et poignant personnage.
Elle attend, il y a de la tragédie grecque dans cette attente, elle attend son fils Louis comme Pénélope attendait son époux Ulysse. Le reconnaîtra-t-elle à son retour ?
Son attente ressemble peu à peu à un enfermement, alors que ses yeux sont ployés vers le large, vers la cime de l'horizon.
Ici le temps est un personnage à part entière. Il y a le temps d'avant, il y a le temps d'après.
Il y a le temps du présent, façonné dans l'attente qui dévore, qui déchire peu à peu cette mère.
Les quais sont fait pour attendre.
On dirait que la pierre froide et nue des quais est faite pour accueillir le chagrin de celles qui ont souvent attendu. J'aime marcher sur ces quais battus par les flots, entre mer et ciel.
Roscoff, L'Aber-Wrac'h, Le Conquet, Douarnenez, Audierne, Le Guilvinec, Saint-Guénolé-Penmarch... Je me suis demandé près de quel lieu Gaël Josse avait hébergé son histoire. Car tous les noms de famille de ce roman me sont familiers, Le Floch, Guivarch, Quémeneur, ce sont des noms d'ici, de chez moi, comme si je les avais moi aussi côtoyés. Ou bien plutôt ma mère qui avait sans doute à peu près l'âge d'Anne ou était un peu plus jeune, puisqu'elle avait vingt-quatre ans en 1950.
Alors, moi aussi j'ai attendu Louis comme on attend un grand frère...
On peut fermer les yeux, imaginer des rêves en partance, l'odeur du goémon et du calfat, le cri des goélands dans le sillon des chalutiers qui rentrent au port, le poisson qu'on débarque, les caisses portées à bout de bras vers la criée.
Et puis il y a aussi le silence après. Le silence des femmes qui ont attendu ici en vain le retour de celui parti en mer : un père, un époux, un amant, un frère, un fils...
Ce sont des lieux que j'ai souvent plaisir à fouler, ces quais ou ces dunes que foule aussi Anne la silhouette dressée comme une voile dans le paysage.
Anna est habituée à l'attente. Yvon son mari, dont la mer n'a jamais rendu le corps.
C'est un temps au-dessus du vide, c'est un temps au-dessus de la mer et du ciel, au-dessus des décombres de la vie.
Lire et aimer ce livre, c'est tendre l'oreille et la poser au bord d'un coquillage marin, c'est tendre le visage vers le ciel, le lointain où est parti Louis. C'est tendre son cœur vers l'ailleurs infini.
Le temps de cette mère est suspendu au-dessus de l'océan immense. Son visage faseye dans le vent comme une voile mal tendue.
Je me suis alors demandé si, dans l'attente, toutes les douleurs se ressemblaient. La douleur d'un enfant qu'on attend est-elle la même que celle pour un mari ou un amant ?
Une longue impatience est le premier roman que je lis de Gaëlle Josse. Ce ne sera pas le dernier.
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La petite musique de Gaëlle Josse me charme de livre en livre ...

Mais quelle tristesse infinie!
En dépit du talent d'écriture et de la sensibilité de Gaëlle Josse, ce livre doit être lu un jour de grand soleil, sinon c'est la déprime assurée.

Mourir d'attendre, de manque de présence, de manque de nouvelles.
L'auteure revisite le mythe de la femme de marin, le regard toujours porté vers l'horizon dans une impatience morbide et bouleversante, qui tue la vie à petit feu.
Ici, c'est une mère qui attend son fils parti sans préavis un jour de conflit familial. Bien qu'elle le sache vivant, l'absence somatise le corps et l'esprit et fragilise jusqu'aux frontières de la dépression, en dépit d'un mari attentif et d'autres enfants tant chéris.

Drame de l'intimité porté à son paroxysme pour produire un roman élégant, touchant, interpellant la corde sensible de la relation filiale, avec des mots qui sonnent juste.
La Bretagne tournée vers la mer, avec ses bateaux, son climat, ses maisons bourgeoises en granit, se dessine en aquarelle délavée. Me reste simplement le regret de ne pas entendre plus de voix en satellite de cette mère en attente, car les personnages qui l'entourent auraient eu bien des choses à nous dire.
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Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?

Une petite sirène, une petite vigie, la main en visière, pour guetter l'horizon.

Voila combien de jours, voilà combien de nuits..Voilà combien de temps que tu es (re)parti?

Des lettres envoyées au vent, à la vague, au vide, avec tout un festin qui déroule ses services-fromage ET dessert!- pour accueillir l'enfant prodigue, à son prochain retour. A son retour probable. A son retour?

Dis quand reviendras-tu?

Et le temps, le temps barbare, qui passe, qui feuillette d'un doigt négligent les lettres à l'absent, le temps qui trace des rides sur les joues, qui y creuse des sillons de larmes, qui sème des fleurs rousses sur les mains, tisse des fils d'argent dans les cheveux..

File la laine, file les jours, garde ma peine et mon amour...

La tapisserie de la reine Mathilde racontait batailles et abordages. Celle d'Anne seulement une Longue Impatience. L'attente patiente et désespérée des humbles.

Tire, tire, tire l'aiguille, ma fille.. .

Une histoire navrante et banale racontée avec la simplicité des chansons de toile, avec refrains et motifs.
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Gaëlle Josse livre encore une fois un magnifique portrait de femme, terriblement émouvant, avec ce fils absent qui prend toute la place.

Le roman est une longue introspection, un retour sur le passé de cette femme qui n'a pas connu une vie facile, entre une enfance marquée par la pauvreté et la violence, la perte en mer de son mari dans des circonstances difficilement acceptables, les privations et les peurs de la Seconde Guerre Mondiale alors qu'elle est seule avec son jeune fils... Son remariage avec un des notables du bourg, qui l'a toujours aimée, aurait dû marquer la fin des épreuves.

Le mari, pourtant coupable, a davantage attiré ma compassion : même s'il est indéniablement responsable du départ du fils et de la lente dérive que son absence a entraînée, au moins il reste auprès de son épouse, il fait preuve d'attention, de compréhension, et il admet sa culpabilité… J'ai eu plus de mal à comprendre l'absence, et plus encore le silence sans fin du fils qui, comme on le découvre dans les derniers chapitres, ne semble pourtant pas en vouloir à sa mère...

Le texte est émaillé des lettres que la mère écrit à son fils au fil des années. On y lit la description du festin qu'elle à l'intention de préparer pour le retour de son fils. C'est tout particulièrement émouvant car ce repas d'exception incarne tout l'espoir qui l'habite encore.

J'ai donc passé un très beau moment avec la plume de Gaëlle Josse qui est très élégante, épurée et poétique, imprégnée de la mélancolie qui habite son personnage.
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Un soir Louis, le fils d'Anne , ne rentre pas à la maison. Il a 16 ans et commence pour sa mère une très longue attente. A-t-il fugué suite à l'annonce du pensionnat par son beau père Etienne ? S'est-il senti de trop une fois de plus depuis sa mère s'est remariée

Anne l'attend dans l'incertitude puis quand elle découvre qu'il s'est embarqué sur un cargo pour des contrées lointaines, elle compte les jours jusqu'à son retour, sûre qu'il reviendra.

Pour supporter cette attente qui la dévore, Anne imagine la fête qu'elle donnera au retour de lui et dans une lettre, elle lui en décrit tous les détails, tous les plats.

Au bout de quelques paragraphes à peine, j'ai été totalement réceptive à la musicalité d'Une longue impatience .

Une longue impatience de Gaëlle Josse est un roman formidable à recommander à tous ceux et celles qui ne comprennent pas vraiment quand on leur dit que l'insouciance s'arrête le jour où l'on a des enfants, et aussi à ceux et celles qui se demandent si c'est facile d:épouser quelqu'un qui n'est pas de son milieu social, et enfin à ceux qui aiment la Bretagne et la mer, bref, cela doit faire pas mal de monde ...

On les aime plus que tout, ces êtres qui s'aiment très fort mais qui se rendent quand même malheureux et Gaëlle Josse parvient à la rendre tellement humains et tellement attachants .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'attente des femmes et mères de marins. Anne va espérer le retour de son fils de seize ans, disparu en mer après un conflit avec son deuxième mari. Elle guettera l'arrivée des bateaux depuis un rocher et lui écrit des lettres lui indiquant ce qu'elle lui prépara à manger et qui donne l'eau à la bouche au lecteur. Où il est question aussi de l'adaptation des milieux différents et des familles recomposées. Ce qui fait la beauté des romans de Gaelle Josse c'est surtout cette belle écriture que l'on savoure comme un chemin de vie brodé patiemment.
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Une longue belle triste et douloureuse histoire.
Anne, veuve modeste d'un marin pêcheur, mère du petit Louis, épouse en second noce Etienne, le pharmacien du village qui est amoureux d'elle depuis l'enfance et ils font deux enfants.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, les sentiments sont encore tout en retenue.
Louise est un peu perdue dans cet environnement bourgeois qui n'est pas le sien. Pourtant Etienne est un mari très aimant et leurs deux enfants les comblent. Mais Etienne est plutôt dur avec Louis, si dur qu'un jour il le frappe à la ceinture, et que Louis s'enfuit. Il ne reviendra pas et Anne l'attendra, lui écrira de lettres, lui décrivant la fête exceptionnelle que sera son retour, mais elle dépérira petit à petit.
C'est beau et lancinant.
L'amour d'une mère. La maladresse d'un beau-père. Les différences de classes sociales. L'amour d'un mari…..
Tout se mêle et s'embrouille.
Dans un décor de Bretagne d'après-guerre, dont on voit les couleurs, dont on sent les odeurs, dont on goûte les saveurs, des personnages véridiques, avec leurs failles et leurs blessures tentent tant bien que mal de trouver un sens à leur vie. Et le talent de Gaëlle Josse est de nous les rendre si proches, si réels. le jardin secret d'Anne, sa tristesse que rien ne peut atténuer sont envoûtants.
Le roman est court mais percute droit au coeur.
Je n'arrête pas de me dire que c'est déprimant de lire des livres tristes, mais quand ils sont aussi bien écrit que celui-ci, c'est toujours un grand moment. Et tant pis pour le moral !
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