Depuis le temps qu’il s’acharne auprès de ces pauvres humaines grosses comme des vaches sous prétexte qu’elles attendent un enfant, quand déjà elles parviennent à tomber enceintes, il n’est pas mécontent de cette incontestable réussite. Décidément, leur race est précieuse, à plus d’un titre. Dommage qu’il n’ait pas plus souvent l’occasion d’accoucher l’une des leurs. Sa précédente expérience remonte à près de cent ans, pour la naissance de son propre fils.
Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, les élèves de tous âges, quatre cent filles et garçons répartis de la sixième à la terminale, suent et trébuchent dans les allées. Et ceux qui ont reçu des avertissements se voient contraints d’effectuer leur tour, un sac sur le dos. Dont le poids varie en fonction de la gravité de la faute commise. Selon un barème affiché sur toutes les portes des dortoirs, et dans toutes les salles de classe. Histoire que chacun soit bien au courant.
Pourvu que les gosses soient contents de leurs cadeaux, ce soir. C’est tout ce qui compte, après tout. Il est bien placé pour savoir qu’il y a des gens qui ne fêteront même pas Noël.
Il a été tellement tendre, tellement attentif, pour ne pas me faire mal. Cette nuit, je m’en rappellerai toute ma vie. Et quand on sera vieux, entourés de nos petits-enfants, on y repensera. Et peut-être qu’on fera encore l’amour. Parce qu’avec lui, c’est vraiment ça. Faire l’amour.
Les filles doivent attacher leurs cheveux, les garçons couper sévèrement les leurs. Aucune originalité vestimentaire ou de coiffure n’est tolérée. Pas plus que les rapprochements entre élèves de sexe opposé.