L'habitude du réveil tranquillise l'habitude du sommeil.
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Un rêve hors du sommeil, mais avec la même imagerie et le même poids. Ou, du moins, avec l'une de ses créatures. Translation consentie entre deux parties d'un unique abîme.
Entre celui qui donne et celui qui reçoit…
Entre celui qui donne et celui qui reçoit,
entre celui qui parle et celui qui écoute,
il y a une éternité inconsolable.
Le poète le sait.
La dernière tâche…
La dernière tâche :
élever entre les mains vides,
une tour de rien
au bord de l’abîme.
Le silence est-il la ponctuation de la voix ou la voix est-elle la ponctuation du silence ?
L’unique rédemption du parcours est de ne pas arriver.
Pour trouver un paradis, il faut avoir été expulsé d’un autre paradis. En revanche, pour rencontrer un enfer, aucun préalable n’est requis.
Un jour les oiseaux finiront, mais il restera toujours un épouvantail. Peut-être un vol restera aussi.
L’espoir a perdu ses racines. Seule l’attente peut prendre sa place. Peut-être l’attente est-elle une manière plus pure de la foi. La poésie est un approfondissement de l’attente.
Le science allonge la vie. Mais comment raccourcir la mort ?
Écrire est une tâche profondément circonspecte, fervemment intime, quasiment furtive. Peut-être devrait-on se cacher pour écrire.
Possibilité du naufragé : trouver une planche de salut ou se changer lui-même en une planche de salut.
Il se spécialisa dans les escaliers descendants. Il finit par tomber vers le haut.
Combien nous aimerions une porte que personne n’aurait à ouvrir.
Avant de pouvoir dormir, il faudrait d’abord savoir se réveiller.
18
Une vérité comme une tour qui pousserait de sa propre substance.
13
Il faut affûter la vie comme un crayon et copier à la dictée.
11
Les voiles de deuil de l'ennui ligotent les plaines qui soudain chavirent aux confins des volcans meurtriers.
FRAGMENTS VERTICAUX
Le silence est-il la ponctuation de la voix ou la voix est-elle la ponctuation du silence ?
L’unique rédemption du parcours est de ne pas arriver.
Pour trouver un paradis, il faut avoir été expulsé d’un autre paradis. En revanche, pour rencontrer un enfer, aucun préalable n’est requis.
Un jour les oiseaux finiront, mais il restera toujours un épouvantail. Peut-être un vol restera aussi.
L’espoir a perdu ses racines. Seule l’attente peut prendre sa place. Peut-être l’attente est-elle une manière plus pure de la foi. La poésie est un approfondissement de l’attente.
Le science allonge la vie. Mais comment raccourcir la mort ?
Écrire est une tâche profondément circonspecte, fervemment intime, quasiment furtive. Peut-être devrait-on se cacher pour écrire.
Il se spécialisa dans les escaliers descendants. Il finit par tomber vers le haut.
Avant de pouvoir dormir, il faudrait d’abord savoir se réveiller.
Combien nous aimerions une porte que personne n’aurait à ouvrir.