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Citations sur Le jour baisse (32)

16 janvier

Il me faut écrire sans tarder ce que je viens de vivre. Je connais des bribes de la vie singulière de Pierre Loti, mais je ne sais rien de son œuvre. Un article m’a donné le désir de la découvrir et je me suis procuré Aziyadé, suivi de Fantôme d’Orient, deux de ses meilleurs livres.

Je commence à lire la préface et suis aussitôt arrêté : Loti n’inventait pas, il n’aimait pas inventer. Il vivait, regardait, sentait, jouissait, le notait dans son journal (tenu pendant quarante- cinq ans)… Quarante-cinq ans ! Avoir tenu son journal pendant quarante-cinq ans ! Je suis étonné et admiratif. Je lis les vingt et une pages de cette préface, réfléchis un long moment à ce que je viens d’apprendre, et soudain, revenant à moi, je me livre à un bref calcul. Il me révèle ce que je devrais savoir mais que j’ignore faute d’y prêter attention : ce journal que je tiens, je le tiens depuis plus de quarante-cinq ans ! Tant d’années durant lesquelles j’ai noté ce que je voulais ne pas perdre ! Incroyable ! J’étais sidéré.
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Scott Fitzgerald, l'auteur de Tendre est la nuit, note dans son carnet qu'un écrivain n'a pas à chercher des sujets de nouvelles. Lors d'un dîner, la conversation avec des amis en fournit suffisamment. Je serais enclin à penser comme lui après cette soirée chez Régine :
-Cet homme a un penchant certain pour la bouteille. Un dimanche, à midi, il est ivre quand il rentre chez lui. En colère, sa femme lui adresse des reproches. Excédé, il lui crie : si tu continues, je me jette par la fenêtre, et il fait semblant de mettre son projet à exécution. Sauf qu'il se penche un peu trop, il tombe dans le vide et se tue.
- Un père de trois enfants se suicide en se jetant du haut d'un silo à grains.
-Un jeune homme se supprime en sautant dans une cuve d'acide chlorhydrique. Le lendemain, son corps avait disparu. Ne restait de lui que son alliance.

Oui SF a probablement raison, mais cela dépasse à mon sens le format de la nouvelle. L'écriture elle vient, on ne va pas la chercher.
Et ce n'est pas moi qui vais contredire CJ sur l'exemple qu'il prend. Combien j'ai vu de types bourrés rentrer chez eux dans mon pays natal et des portes qui se ferment derrière eux en imaginant très mal à vrai dire ce qu'il s'y passe alors à l'intérieur, mais jamais de jolies choses, et le rôle de la femme qui est à désespérer de l'homme. Oui l'homme est mauvais, voilà tout ..
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16août 2010



           Ce matin, alors que je marchais dans la rue, je songeais à
ce texte que je suis en train de rédiger, et il m’est venu ce petit
poème – double injonction que j’aurais pu naguère m’adres-
ser si j’avais été conscient du problème évoquée ci-dessus :



vomis ces mots
qui te pourrissent
la tête


écris
avec ces mots
silencieux
qui s’échappent
de ta fracture

p.125
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15janvier 2009



          Rêvons un peu. S’il était possible de faire naître chez
ceux qui en sont dépourvus de l’intuition, de la sensibilité,
de l’aptitude à pressentir, à percevoir autrui – je ne parle
même pas de tolérance, de respect de l’autre, de compas-
sion, de bonté – nul doute que notre monde deviendrait plus
supportable.

p.11
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14 janvier 2009



          J’ai l’impression que mon adolescence n’a jamais pris
fin. Au long des années, elle s’est enrichie d’un accord avec
ce que je suis, d’une force calme, d’une vision sereine de la
vie. Et la faim est toujours là. Insatiable.

p.11
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Le dehors a éteint le dedans.
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Il n’est pas rare que l’enfance, à des degrés divers, inspire une œuvre, ou bien lui imprime son atmosphère.
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Je sais maintenant qu’une amitié alimentée par rien d’autre qu’un échange de lettres ne peut que dépérir. Pour qu’elle survive, il lui faut des rencontres, une présence, une voix, un regard.
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Se servir des mots pour ne rien dire., pour n'avoir pas à écouter ce qui se dit en nous quand nous sommes silencieux, c'est ce qu'on doit pouvoir observer dans bien des couples, bien des familles. En effet, le silence recèle des secrets, des non-dits qu'il vaut mieux ignorer. Aussi arrive-t-on à croire que ce qui n'est pas nommé n'existe pas. Alors coulent des mots anodins, qui ont pour fonction de faire du bruit et d'empêcher chacun d'entendre ce qui le tourmente.
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On m'a parfois demandé : quelle est la fonction de l'écrivain ? Qu'attend-on de lui ? Que peut-il apporter aux autres ? En m'appuyant sur mon expérience de lecteur, je dirais qu'il doit les rejoindre au plus secret d'eux-mêmes en ces zones où ils remâchent parfois de sombres pensées sur ce qu'ils sont, ce qu'ils vivent. Coupés de leur centre, de leur source, en état de mort spirituelle, tant d'êtres sont prisonniers de leur solitude. Il importe que l'écrivain apporte les mots capables de les apaiser, de les réaccorder à eux-mêmes, de les aider à s'estimer, à s'aimer.
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